Aujourd’hui, 22 pays sont déjà touchés par la PPA. Pour la Suisse, les pays limitrophes comme l’Allemagne et l’Italie sont un danger. En effet, comme le montre l’exemple de l’Allemagne, même les sangliers infectés peuvent traverser une rivière et parcourir de longues distances. Ainsi, des animaux malades arrivent régulièrement en Allemagne depuis la Pologne, en traversant l’Oder. Entre-temps, des cadavres de sangliers atteints par la PPA ont été trouvés près de Francfort. Et ce virus se transmet rapidement par contact direct entre animaux.
Clôturer l’exploitation
Les sangliers ne sont pas les seuls éléments entraînant un risque de propager de la PPA : les êtres humains le sont aussi. Dans le cas de la PPA à Fribourg-en-Brisgau (D), les porcs ont été nourris avec des produits carnés infectés. Tous les animaux du troupeau ont alors dû être abattus. Il y a donc deux types de voies de contamination : (1) par contact direct entre un animal du troupeau ainsi qu’un sanglier malade, et (2) par des vecteurs, soit des éléments qui transportent les agents pathogènes d’un hôte à l’autre.
Pour ces raisons, les chef·fes d’exploitations devraient protéger autant que possible leur exploitation des dangers extérieurs, la meilleure option étant de clôturer toute l’exploitation. Cette façon de faire permet aux chef·fes d’exploitation de garantir qu’aucun être humain ou animal n’entre dans l’exploitation sans respecter les mesures de biosécurité requises. Si cette solution n’est pas possible, il convient au moins de clôturer les aires à risque, telles que les courettes, les silos, les fumières, les dispositifs de stockage du fourrage et les rampes de chargement.
Il est impératif d’utiliser le temps actuellement à disposition pour protéger son exploitation.
Accès par un sas d’hygiène
Lorsque les animaux sont gardés en plein air, il ne faut pas oublier qu’en cas de changement de pâturage, les parcelles non clôturées sont un danger : les sangliers peuvent infecter les surfaces avec la PPA par leurs excréments, leur urine, leurs sécrétions nasales et leur salive. Ainsi, le mieux serait de clôturer l’ensemble du pâturage et les différentes parcelles qui le constituent en s’assurant que les clôtures offrent un rempart sûr contre les sangliers. Par ailleurs, il faudrait idéalement que la porcherie ne soit accessible que par un sas d’hygiène, où des vêtements et des bottes propres appartenant à l’exploitation sont mis à la disposition des visiteurs·euses, de même qu’un dispositif pour se laver les mains et les désinfecter. Si certains bâtiments sont séparés par une cour ou une rue, il faut au moins changer de bottes avant de passer d’un bâtiment à l’autre. Cette opération est certes fastidieuse, mais elle est importante, car un temps d’action de 30 minutes est requis pour une désinfection efficace. Les chats et les chiens pouvant aussi être des vecteurs, ils ne doivent pas entrer dans la porcherie. Il en va de même des rongeurs nuisibles ainsi que des mouches, qui doivent donc être combattus régulièrement et systématiquement. Ce ne sont là que quelques exemples pour protéger les porcs de la PPA.
Il est donc impératif d’utiliser le temps actuellement à disposition pour protéger son exploitation. Car l’abattage d’un cheptel n’entraîne pas seulement des dommages économiques importants, il a aussi des conséquences sur le plan émotionnel.