Chez les chèvres, on craint énormément les problèmes de diarrhée, en raison du déroulement souvent dramatique et parfois mortel qui s’ensuit. Contrairement à un avis largement répandu, les problèmes de diarrhée chez les caprins ne sont généralement pas seulement dus à une contamination par les vers. Après un changement de ration en particulier, les bactéries produisant des toxines, soit des bactéries que l’on appelle les clostridies, sont les vecteurs de maladie les plus fréquents. Les clostridies sont présentes partout et par conséquent également dans l’intestin des animaux malades. Lorsqu’elles prolifèrent dans l’intestin, elles déclenchent de violentes diarrhées chez les chèvres. On parle alors d’entérotoxémie due aux clostridies.
Les symptômes sont les suivants :
- Diarrhée liquide et visqueuse survenant brutalement
- Les chèvres ne s’alimentent plus
- Forts symptômes de fièvre (crissement de dents, cris)
- Les animaux n’arrivent pas à se lever
- Mort, parfois en l’espace de quelques heures seulement
Contrairement aux ovins, où ce sont surtout les agneaux qui sont touchés, chez les chèvres, l’entérotoxémie affecte toutes les classes d’âge.
Elle peut être causée par les éléments suivants :
- Changement brusque de ration (p. ex. herbe jeune au printemps)
- Contamination par des parasites (vers gastro-intestinaux, douve du foie, coccidies)
- Autres maladies
- Stress
- Fourrages et bassins souillés
Les principales mesures de lutte sont les suivantes :
- Changement d’affouragement lent sur une à quatre semaines
- Distribution suffisante de foin bien structuré et appétant
- Portionner les apports de foin
- Toujours distribuer les concentrés après les fourrages grossiers
- Longues périodes d’affouragement ; plus elles durent, mieux c’est
- Approvisionnement suffisant en vitamines et en minéraux
- Contrôle des parasites (analyse des fèces)
- Eau parfaitement propre
- Eviter le stress
Une vaccination correcte est le meilleur moyen de prévenir des décès. Tous les animaux ont besoin d’une vaccination initiale (c’est-à-dire deux vaccins en l’espace de quatre semaines). Ils sont ensuite revaccinés tous les six mois. Il y a toujours des chèvres qui ne produisent pas assez d’anticorps, pour diverses raisons, et qui tombent malades. Les chèvres vaccinées tombent cependant beaucoup moins souvent malades et survivent bien plus souvent à une entérotoxémie que les animaux non vaccinés.
Il est très compliqué de soigner les chèvres une fois qu’elles sont tombées malades. Lorsqu’un problème de diarrhée survient, je recommande de cesser immédiatement toute distribution de concentrés aux animaux malades, de leur donner de la poudre anti-diarrhéique avec beaucoup de liquide et d’appeler le vétérinaire à temps. Selon les expériences que j’ai réalisées jusqu’ici, les perfusions par intraveineuse permettent de sauver des vies.