L’adage qui veut que le paysan ne mange que ce qu’il connaît trouve son origine à l’époque où l’on se nourrissait essentiellement de ce que l’on pouvait tirer de sa propre terre. Si elle est interprétée au pied de la lettre, cette expression devient caduque. En effet, depuis l’ouverture des premiers magasins d’alimentation en libre-service vers la fin des années 1950, les produits achetés complètent ceux récoltés à la main. Ce qui reste, c’est la grande préférence accordée aux produits qui nous sont familiers, ceux que nous connaissons, justement. Dans un récent sondage représentatif de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), 90 % des participant·es ont déclaré acheter des produits agricoles suisses chaque fois que cela était possible. Les produits de proximité, cultivés et transformés par des personnes que l’on connaît (peut-être même personnellement), sont tellement demandés que l’on pourrait aujourd’hui dire – en forçant un peu le trait – que l’adage susmentionné est également vrai pour les consommateurs·trices.
Un magasin de vraie proximité
Ce qui est produit en terre suisse occupe également une place importante dans les magasins du groupe Volg, qui appartient à fenaco : les produits locaux représentent plus de 75 % du chiffre d’affaires total. Le détaillant suisse va encore plus loin avec le label « Délices du village ». Avec ces derniers, la pomme n’est pas tombée loin du rayon fruits, les œufs proviennent du poulailler d’à côté et le ou la client·e fait peutêtre partie du même club de gymnastique que la paysanne qui prépare la confiture de ses propres mains.
Les produits arrivent sans détour au magasin du village.
Lancé en 2005, le nom du label annonce tout de suite la couleur : le mot « village » présent sur les produits indique qu’ils sont de ce même village. C’est que le consommateur ou la consommatrice connaît non seulement l’origine d’un produit « Délices du village », mais aussi, la plupart du temps, le producteur ou la productrice. La gamme proposée va des produits courants (œufs, yogourts, lait, viande, charcuterie ou fromage, etc.) aux spécialités plus originales, telles que les pâtes arc-en-ciel colorées, l’ail au curry en conserve, les mélanges d’herbes bio aux noms de sommets suisses ou encore le « Mascarplin », un fromage de chèvre affiné. Environ 10 000 produits locaux de quelque 3000 producteurs·trices sont vendus dans les quelque 600 magasins Volg de Suisse alémanique et de Suisse romande. Le fort ancrage du détaillant dans les régions rurales implique qu’une grande partie de ces produits provient directement d’exploitations agricoles. Les agriculteurs·trices de la région marquent donc de leur empreinte la ligne « Délices du village ». Ainsi, l’assortiment varie de magasin en magasin, en fonction des saisons (périodes de récolte) et de l’offre du village : fraises et asperges au printemps, herbes aromatiques et glaces de la ferme en été, cidre et pain aux pommes en automne.
Canal de distribution pour les produits de la ferme
Qu’il s’agisse des voies de décision ou des voies de transport, les circuits sont courts. En effet, il n’est pas nécessaire d’obtenir l’approbation d’un grand comité pour savoir si un produit répond aux exigences et peut être intégré à l’assortiment : la direction du magasin concerné et les cadres compétent·es évaluent chaque demande individuellement. Les produits passent ainsi directement des producteurs·trices à la ferme au magasin du village, sans détour. Les confitures sont parfois livrées à vélo ou les cerises fraîchement cueillies, en tracteur. Même un label tel que « Délices du village » n’est pas entièrement fonctionnel sans directives. En raison de la surface limitée disponible dans les magasins de village, l’espace dédié à chaque groupe de marchandises est restreint. Complétant l’assortiment éprouvé pour les besoins quotidiens, les produits locaux doivent être fabriqués par le fournisseur lui-même et répondre aux prescriptions de qualité de la loi sur les denrées alimentaires. « Illustrant la diversité culinaire en présence, les produits locaux fabriqués avec beaucoup d’imagination et de passion ne cessent d’enthousiasmer notre clientèle », explique Kaspar Gisler, responsable du secteur Vente chez Volg. Dans tous les cas, la promesse du label doit être respectée : seul ce qui provient du village ou d’un village voisin peut porter ce label. Volg est ainsi le seul détaillant suisse à interpréter aussi étroitement le principe de régionalité, si souvent mis en avant, et à en délimiter très clairement les frontières au niveau local. Le fort ancrage rural de Volg Konsumwaren AG est ainsi visible dans le magasin pour un large public. Pour de nombreux agriculteurs·trices, la ligne « Délices du village » représente un canal supplémentaire pour distribuer leurs produits de la ferme. A bien des égards, « local » rime donc avec « génial ».
Un nouveau visage pour les « Délices du village »
Acheter des produits locaux, à l’instar de ceux labellisés « Délices du village », voilà qui est dans l’air du temps. Lancé il y a une vingtaine d’années, le label bénéficie désormais d’un logo rafraîchi : depuis juin, trois produits souriants aux couleurs sympathiques lui confèrent – au sens propre du terme – son nouveau visage, transmettant le plaisir de découvrir les produits locaux. Le nouveau logo figure sur toutes les spécialités en rayon, permettant de les reconnaître au premier coup d’œil. La journée annuelle « Délices du village », au cours de laquelle les producteurs·trices présentent leurs produits en personne, est une bonne occasion de faire connaissance avec les personnes qui se cachent derrière ces derniers. Journée « Délices du village », samedi 31 août 2024, de 9h à 16h, dans chaque magasin Volg.