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Production animale

Que faire contre les nécroses de la queue chez les porcs ?

La présence de porcs à queue raccourcie à l’abattoir peut révéler un problème de cannibalisme de la queue dans l’exploitation concernée. Les causes étant souvent diverses, elles doivent être identifiées suffisamment tôt. Les lésions qui apparaissent au niveau de la queue (ainsi que des onglons et des oreilles) peuvent notamment être dues au syndrome inflammatoire et nécrotique porcin (SINS).

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Les lésions de la queue des porcs peuvent être causées par des morsures primaires (problèmes de comportement, surmenage, agressivité) ou des morsures secondaires (tolérance de la morsure) en raison d’une nécrose des tissus (p. ex. en cas de SINS). Les symptômes débutent en général chez les porcelets âgés de quelques jours par une inflammation localisée à la base de la queue. Dans les cas plus légers, les symptômes visibles ne surviennent que plus tard, durant l’engraissement.

Comment reconnaître le SINS ?

Chez les porcelets allaités, la queue doit être inspectée attentivement dès les premiers jours de vie. Les premières altérations se manifestent par une perte des soies et un gonflement, suivis de rougeurs, d’exsudations et de croûtes. Plus tard, des zones nécrotiques apparaissent, et la queue peut tomber en l’espace de deux semaines, donnant l’impression d’avoir été raccourcie ou piétinée par la truie. Des lésions similaires peuvent survenir à la base des oreilles, tandis que des inflammations ou nécroses des onglons apparaissent parfois, se traduisant par un gonflement du bourrelet coronaire, des hémorragies ou encore un décollement de la sole et des talons dès les premiers jours de vie, parfois dès la naissance.

Quelle est l’origine des altérations ?

La maladie semble être liée à une surcharge de l’intestin et du foie de la truie, qui affecte la circulation sanguine dans les petits vaisseaux de la queue, des oreilles ou des onglons des porcelets. Ce processus entraîne un gonflement dû à une hausse du flux sanguin et de la perméabilité des tissus (œdème). A terme, la formation d’un caillot obstrue les vaisseaux sanguins, privant les tissus d’oxygène et de nutriments et provoquant leur nécrose.

Parmi les causes de ce problème figurent certaines mycotoxines susceptibles de provoquer des inflammations intestinales et hépatiques (p. ex. déoxynivalénone [DON]) ou encore l’accumulation et diffusion anormales des produits de dégradation des bactéries intestinales (lipopolysaccharides [LPS] ou endotoxines), normalement neutralisés en continu par la bile et le foie. Les facteurs de risque incluent les maladies intestinales (p. ex. syndrome de l’intestin perméable), une alimentation trop riche en protéines et en amidon mais pauvre en cellulose brute, un apport en eau insuffisant ou un stress thermique.

Comment prévenir le SINS ?

L’alimentation, l’approvisionnement en eau le stress et la thermorégulation devraient être optimisés dans le troupeau. Il faut veiller à stabiliser l’intestin grâce à des fixateurs de mycotoxines, de la cellulose brute ou de la poudre de roche ; de même, l’eau doit être hygiénisée (souvent, traitement au chlore) et la consommation, surveillée à l’aide d’un compteur d’eau. Enfin, des dispositifs de refroidissement sont de mise contre le stress thermique, car lors de fortes chaleurs, la circulation sanguine se redirige vers la peau, affaiblissant la barrière intestinale de la truie. Cette perméabilité accrue favorise la diffusion des toxines dans l’organisme, pouvant entraîner les premières altérations de la queue, des onglons et des oreilles des porcelets, parfois dès la gestation. 

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