Sorgho et millet
Lors de la Journée des grandes cultures bio, qui a eu lieu en janvier dernier au FiBL, à Frick, Stefan Jegge, agriculteur, et Peter Suter, du centre agricole de Liebegg, ont parlé de leur expérience avec ces cultures.
Sorgho
Le sorgho est une alternative fourragère au maïs. Les zones sèches conviennent à sa culture, car son énorme masse racinaire lui confère une grande capacité d’absorption de l’eau. En plus d’être très robuste, le sorgho est peu sensible aux maladies et aux ravageurs. De plus, les dégâts dus au gibier ne sont pas un problème, car il attire peu les sangliers. Le semis est généralement réalisé de la mi-mai à la mi-juin. Stefan Jegge a fait de bonnes expériences avec un semis monograine et une densité de semis de 30 à 35 graines au mètre carré.
Comme le maïs, le sorgho a un démarrage lent et il faut donc réduire au maximum la concurrence des adventices. Stephan Jegge a constaté que l’usage de la herse-étrille n’est pratiquement pas possible, tant les jeunes plantes de sorgho sont fines. Il mise donc sur le sarclage, raison pour laquelle il sème à une distance de 15 cm entre les rangs.
La haute teneur en fibres du sorgho en fait un bon fourrage pour ruminants. Stephan Jegge a constaté que ses animaux digèrent mieux le sorgho que l’ensilage de maïs et le valorisent mieux. Le passage du maïs au sorgho n’a en outre pas modifié la productivité laitière.
Dans l’ensemble, Stephan Jegge voit le sorgho comme un complément à l’herbe et à l’ensilage de maïs. Il en recommande la culture dans les régions chaudes et sèches en été, mais pas au-dessus de 600 m d’altitude. Dans les zones favorables à l’herbe, il préférerait cette dernière au sorgho. L’agriculteur a également indiqué que dans les zones chaudes, le sorgho est un bon fourrage intermédiaire.
Millet commun
Le millet commun peut être une culture lucrative, a expliqué pour sa part Peter Suter, du centre agricole de Liebegg, où sont réalisés des essais de cette culture.
Comme le sorgho, le millet commun peut être semé dans les zones chaudes à partir de la mi-mai. A noter qu’il est sensible au gel tardif. Le lit de semence doit être fin et bien rappuyé. On sème sur la couche de circulation de l’eau. Comme pour le sorgho, l’utilisation de la herse-étrille pour désherber les cultures de millet est difficile; il est donc recommandé de sarcler en cas de semis en ligne.
Peter Suter souligne qu’il faut contrôler la présence de datura dans les champs. Cette solanacée produisant des alcaloïdes tropaniques toxiques, il faut lui appliquer la tolérance zéro dans le millet.
La récolte du millet représente un vrai défi. Comme les graines mûrissent irrégulièrement, il est difficile de déterminer le moment optimal de la moisson. Par ailleurs, il faut assurer une prise en charge et un séchage immédiats des graines, ce qui implique de s’entendre au préalable avec le centre collecteur. Au moment de la moisson, la paille de millet est encore verte. Elle contient de nombreux nutriments dont la culture suivante pourra profiter.
Auteure
Verena Säle, Revue UFA, 8401 Winterthour