Alternative au soja
Les protéines jouent un rôle crucial dans l’alimentation des porcs et de la volaille. Ce sont des éléments constitutifs essentiels de la viande et des œufs, raison pour laquelle les porcs et la volaille affichent des besoins élevés en acides aminés.
La loi du minimum
La loi du minimum est incontournable, dans l’alimentation animale également. Quand l’organisme souffre d’une carence en lysine par exemple, la croissance ou la production d’œufs est freinée, même si les autres acides aminés sont disponibles en quantités suffisantes. Les acides aminés qui ne peuvent pas être entièrement mis en valeur en raison du manque de lysine sont excrétés par l’animal sous forme d’urée et d’ammoniac, ce qui représente une charge pour l’environnement et pour le métabolisme de l’animal. Un déficit important d’un ou de plusieurs acides aminés a un impact négatif sur la santé.
Des modèles d’acides aminés différents
Toutes les sources de protéines ne se valent pas. Plus le type d’acide aminé du support protéique affouragé est proche de celui de l’animal et mieux ce dernier le mettra en valeur. La composition en acides aminés du tourteau de soja ainsi que sa teneur en protéine brute sont très intéressantes pour fabriquer des aliments tels que des compléments protéiques, des aliments pour volaille et des aliments pour les porcs. Dans l’industrie suisse des aliments pour bétail, l’utilisation du soja fait toutefois débat. Dès 2019, seul le soja européen sera encore autorisé dans la fabrication d’aliments bio bourgeon. UFA utilise aujourd’hui déjà du soja du Danube et du soja européen pour fabriquer ses aliments bio. Certains labels sont même encore plus stricts et interdisent le recours au soja. La branche planche par conséquent sur des alternatives.
Tiffany pour les porcs ?
Récemment, UFA a lancé un essai de culture, de transformation et d’affouragement basé sur la féverole Tiffany. Grâce à sa teneur élevée en protéine brute, à la présence de tanin et à une teneur très réduite en vicine et en convicine, cette variété est censée être intéressante pour l’affouragement des porcs. LANDI, Semences UFA, fenaco GOF, UFA-Bühl et des producteurs cherchent à déterminer dans quelle mesure cette féverole pourrait être utilisée dans l’engraissement porcin. Quelque 25 ha de féverole Tiffany bio sont cultivés dans la région de LANDI BippGäuThal AG. Si la variété de féverole Tiffany parvient à s’imposer, la part indigène de composants fourragers riches en protéines affectés à l’engraissement porcin bio augmentera, ce qui aura un effet positif sur l’image régionale des aliments bio pour porcs produits par UFA.
Autres caractéristiques
Outre des caractéristiques techniques intéressantes pour l’affouragement des porcs bio, la variété Tiffany présente d’autres atouts. Sa culture contribue à étoffer la rotation, cette légumineuse ayant la particularité de fixer l’azote de l’air dans le sol. Les résidus de récolte supplémentaires produisent par ailleurs du matériel organique pour la formation d’humus. Une rotation plus diversifiée permet également de mieux réguler la pression des maladies et des ravageurs. Tiffany est une variété qui dispose d’un potentiel de rendement important, qui embellit le paysage en fleurissant et qui favorise la biodiversité.
Auteurs
Toni Büchler, spécialiste Bio auprès du service technique UFA, 3052 Zollikofen Martina Hauser, marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee