Elevage de vaches mères
Agroscope a développé une méthode de répartition des coûts complets (voir Revue UFA 12/17)qui a également été utilisée pour la branche de production « vaches mères ». On a calculé en détail les coûts et recettes. L’analyse d’Agroscope a tout d’abord porté sur le niveau de rentabilité dégagé par l’ensemble des exploitations élevant des vaches mères. Une autre analyse a ensuite porté sur les exploitations des quartiles affichant les revenus du travail les plus élevés et les moins élevés. Le dépouillement repose sur 162 fichiers d’exploitation en zone de montagne entre 2010 et 2014. Tous les chiffres se réfèrent à une unité de gros bétail (tableau).
Recettes et paiements directs
Presque deux tiers des recettes de la branche d’exploitation « vaches mères » proviennent des paiements directs. Seul un tiers des recettes totales est généré par la vente d’animaux. La base de données ne permet pas de distinguer entre les animaux d’élevage et d’engraissement.
S’agissant des coûts, outre le montant absolu, le pourcentage au sein des coûts totaux est également mentionné. Les coûts généraux représentent plus de 80 % des coûts totaux. Les coûts de main-d’œuvre sont un poste de coûts particulièrement important, avec une part de 45 %. Comparés aux coûts spécifiques (15 % des coûts), il apparaît que les coûts de mécanisation (19 %) et de bâtiment (10 %) sont également des postes de coûts importants. En moyenne, la valorisation du travail s’est élevée à 11.50 fr./h. Ce montant étant bien inférieur au coût forfaitaire calculé (23 fr./h), la perte calculée se monte à 1844 fr./UGB.
Ecarts entre les quartiles
La comparaison entre les quartiles des exploitations qui valorisent le mieux et le moins bien le travail indique des écarts importants.
Le quartile supérieur réalise des recettes nettement supérieures (+ 1456 francs), l’écart étant toutefois plus marqué pour les paiements directs que pour la vente d’animaux. Le quartile supérieur se démarque également par des coûts inférieurs (– 1531 francs). Les différences de coûts sont dues aux coûts de maind’œuvre (– 1114 francs), et de machines (– 253 francs). Le quartile supérieur réalise des recettes plus élevées à moindre coût. L’écart constaté s’explique principalement par des paiements directs plus élevés. Le potentiel d’optimisation réside surtout dans les coûts de maind’œuvre.
Cette publication a vu le jour dans le cadre du projet de recherche Novanimal sur les innovations dans l’alimentation. Celui-ci est soutenu par le Fonds national suisse. (www.novanimal.ch)
AuteursMartina Spörri et Daniel Hoop, collaborateurs scientifiques du groupe de travail Economie d‘entreprise, Agroscope, 8356 Tänikon.
Plus d’informationsL’analyse complète portant sur sept branches d’exploitation est mentionnée au chapitre 4 du rapport Agroscope Science n o 53 (www.agroscope.ch).