L’éleveur Peter Schmitz fait partie d’un cercle de répartition du travail dans la production de porcelets (RTPP). En principe, un cercle est constitué d’une exploitation de saillie et d’attente ainsi que de plusieurs porcheries de mise bas et d’élevage. Peter Schmitz procède à la saillie des truies du cercle, puis les accompagne durant la gestation. Elles quittent ensuite sa porcherie à 16 semaines de gestation, avant de revenir chez lui après le sevrage des porcelets.
A chacun sa spécialité
Il y a encore quatre ans, Peter Schmitz gérait l’une des porcheries de mise bas du cercle à Untersteckholz (BE). En 2017, à la suite de l’arrêt de l’exploitation de saillie et d’attente du cercle, il décide alors de reprendre ce rôle. Il agrandit et réorganise donc son exploitation en conséquence. « Au sein du cercle, chacun a sa propre spécialité. Les porcheries sont donc adaptées aux besoins des animaux à différents stades », précise-t-il. Il a ainsi construit une nouvelle porcherie pour assumer ses nouvelles tâches.
Aération naturelle
Peter Schmitz a opté pour un système de porcherie ATX-Low-Energy avec des fenêtres constituées de tuyaux transparents.
Patrick Bucher, ATX Suisse GmbH« On aère une porcherie comme on aère une maison : brièvement mais intensivement »
Il avait en effet déjà installé ce système dans la porcherie des gorets, transformée peu avant, et en était satisfait. « Nous n’avions cependant encore jamais construit de porcherie de cette taille pour les truies et ne savions donc pas dans quoi nous nous engagions », précise Patrick Bucher, directeur d’ATX Suisse GmbH. Les fenêtres aux tuyaux transparents, qui ressemblent à des matelas gonflables, permettent une ventilation naturelle. « On aère une porcherie comme on aère une maison : brièvement mais intensivement », ajoute Patrick Bucher. En jouant avec la thermique, on fait circuler un grand volume d’air en peu de temps, permettant d’aérer sans consommer d’électricité.
Porcherie non isolée mais efficiente
Grâce au système d’aération, Peter Schmitz n’a pratiquement aucun frais lié à l’énergie du printemps à l’automne. Ce système demande cependant une certaine expérience en gestion, car le climat intérieur est d’autant plus frais en hiver : « A l’exception des logettes, une température de 15° C seulement règne dans toute la porcherie. On est donc loin des 25° C », explique l’agriculteur. Il est malgré tout convaincu que les porcheries non isolées sont l’avenir en production porcine, à l’exemple de l’élevage bovin.
Peter Schmitz, agriculteur« L’objectif principal était que tout soit le plus simple, économique et rentable possible même avec beaucoup de truies »
Automatisation et importance des détails
Pour Peter Schmitz, il était aussi important d’avoir un degré d’automatisation élevé dans les autres domaines, ce qui a entraîné un certain coût. « L’objectif principal était que tout soit le plus simple, économique et rentable possible même avec beaucoup de truies », précise l’agriculteur. Affouragement, évacuation du fumier et épandage de la litière se font automatiquement – ou presque. « Ce fut un défi pour nous aussi », ajoute Patrick Bucher. Pour parvenir à une ouverture automatique des couvercles des logettes, ils ont ainsi dû tester trois systèmes différents avant de trouver le bon. « Mais le diable se cache dans les détails », précise encore Peter Schmitz en souriant. « Nous avons donc dû faire quelques ajustements ultérieurs pour assurer le fonctionnement optimal du robot d’évacuation du fumier. »
Processus structurés
La précision des structures en présence frappe dans cette exploitation : 90 logettes pour près de 300 truies taries dans le grand groupe. Ce dispositif donne aux animaux suffisamment de possibilités de se retirer et limite la durée des luttes hiérarchiques lorsque les quelque 40 truies nouvellement saillies sont intégrées au groupe chaque semaine. Le nombre important de truies reproductrices dans ce groupe constitue à cet égard un avantage. De plus, les truies sont sélectionnées automatiquement. Les femelles qui passent souvent devant la fenêtre du verrat sont enregistrées grâce a leur puce, marquées puis ultérieurement redirigées vers la porcherie de saillie. « L’automatisation des processus nous permet de nous concentrer sur les travaux de saillie et l’observation des animaux. » Pour ce travail, il dispose d’un taxi à verrat automatique. Ainsi, une personne peut travailler seule dans la porcherie de saillie. Cela fait maintenant une année que les truies vivent dans la nouvelle porcherie, et les expériences sont jusqu’à présent positives.
Portraits d’exploitations
En 2022, dans le cadre d’une série d’articles, le LID (Service d’information et de communication agricole) présente des exploitations agricoles suisses exceptionnelles. Ces exploitations occupent de nouvelles niches ou relèvent de nouveaux défis.
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