Les chiffres de 2022 montrent que le marché de la viande est stable. La variation du volume de consommation par rapport à l’année précédente se situe dans la marge de fluctuation statistique normale. Une consommation par habitant constante pour une population en légère croissance va de pair avec une part indigène stable de 82,2 %. La production indigène est restée pratique-ment constante pour toutes les sortes de viande. Les importations, toutes sortes de viande con-fondues, ont diminué de 4,1 % par rapport à l’année précédente. Dans le détail, la consomma-tion de viande de volaille a augmenté de 2,6 %, tandis que celle de porc et de boeuf a légèrement diminué. La plus forte baisse a été enregistrée par le cheval et l’agneau.
Stabilité globale des prix du bétail de boucherie
La stabilité des prix du bétail d’étal reflète l’équilibre de la situation du marché. Presque tous les animaux bons pour la boucherie ont pu être livrés au moment voulu. Une situation quelque peu différente s’est dessinée à court terme pour les animaux de fabrication. La sécheresse prolon-gée a entraîné une augmentation inattendue de l’offre en juillet et août, les éleveurs ayant vendu leurs animaux plus tôt que prévu en raison du manque de fourrage. La période de végétation, plus longue, a considérablement amélioré la base fourragère à l’automne, ce qui a permis de stabiliser rapidement le marché. Le marché des veaux d’étal a été aussi calme que jamais. La mesure d’allégement du marché des dernières années n’a pas été nécessaire en 2022, bien au contraire: la demande est restée élevée tout au long de l’année. C’est dans le secteur gastrono-mique que la viande de veau était particulièrement recherchée.
La production de volailles continue d’augmenter
En 2022, la production indigène de volailles a augmenté de 2 % par rapport à l’année précé-dente. Avec 114 637 tonnes poids mort, elle a progressé de près de 35 000 tonnes au cours des 10 dernières années. Non seulement la production indigène a augmenté en 2022, mais aussi les importations (+6,3 %). La quantité de viande de volaille disponible a ainsi progressé de 2,6 %. Sur les 15 kg de viande de volaille consommés par habitant, 66,3 % étaient issus de la production indigène.
Turbulences sur le marché des porcs
Sur le marché des porcs, la situation de l’offre excédentaire s’est aggravée fin 2022: en no-vembre, la filière a été confrontée à la plus grande crise porcine de l’histoire de la Suisse. Grâce à l’engagement conjugué de la production, du commerce, de la transformation, des or-ganisations exportatrices et des acheteurs européens ainsi qu’à l’aide de la Confédération, une surpopulation nuisible au bien-être des animaux dans les porcheries et une baisse encore plus drastique des prix des porcs ont pu dans l’ensemble être évitées. De novembre à dé-cembre, la viande de 14 987 porcs au total a été congelée avec le soutien de la Confédération. Page 2/2
Manger de la viande – oui ou non?
Malgré une publicité intensive, la part des alternatives végétales vendues dans le commerce de détail n’a augmenté par rapport à l’année précédente que de façon marginale au regard du marché global. En 2022, cette part était de 3 % en moyenne (contre 2,9 % en 2021). Le «Ve-ganuary», entre-temps largement médiatisé, n’a eu en 2022 également qu’un effet à court terme et peut être considéré comme une mesure pour encourager la consommation, plutôt morose en janvier.
Les Suissesses et les Suisses apprécient toujours la viande suisse et en mangent régulière-ment. En dépit de toutes les discussions médiatiques et politiques, la consommation de viande est restée, en 2022 également, au niveau des années précédentes, soit à près de 51 kg par personne. La viande consommée était issue à 82 % de la production indigène. Mais les achats à l’étranger sont et restent un sujet. Selon l’analyse statistique du commerce de détail (Niel-sen), le tourisme d’achat a légèrement augmenté après la levée des restrictions dues au coro-navirus en 2022. Pourtant, lors de l’enquête réalisée pour Proviande en 2022, 99 % des per-sonnes interrogées ont indiqué que l’origine «Suisse» était entre importante et très importante pour elles lorsqu’elles achetaient de la viande. Toujours est-il que, selon les chiffres du panel de ménages privés (NielsenIQ Switzerland GmbH), les achats à l'étranger ont été nettement moins nombreux qu’avant la période Covid-19.
Source: Proviande