La mise à l’étable des veaux maigres représente souvent une gageure. Que faire pour réduire le risque de maladie lors de cette phase ?
Un bon démarrage dans la vie étant garant d’une santé accrue, il convient de soigner l’affouragement des vaches taries et d’assurer une mise bas sans stress. De plus, le colostrum joue aussi un rôle très important : la règle d’or est que les veaux nouveau-nés en reçoivent quatre litres durant les premières heures de vie, suivis d’un kilo de matière sèche (MS) de lait par jour. Par ailleurs, les exploitations doivent toujours veiller à prévenir toute forme de stress pour les veaux (faim, froid [si les veaux naissent en hiver], chaleur, ennui et maladie) et s’occuper d’eux avec affection. Enfin, il est important de leur apporter de l’eau et du fourrage grossier dès le début, non pas en vue de les nourrir, mais pour les inciter à apprendre et à jouer. En effet, s’occuper en faisant des expériences positives leur permet d’étancher leur curiosité et de se préparer pour les changements à venir.
Quelles mesures sont essentielles pour que les veaux restent en bonne santé ?
Les veaux doivent être manipulés et transportés avec soin, afin de réduire le fort stress lié au fait qu’ils se retrouvent soudainement avec de nombreux congénères dans un environnement inconnu. En les habituant de manière précautionneuse aux nouveaux dispositifs de stabulation et d’abreuvage, un engraisseur peut obtenir de nombreux résultats positifs (notamment réduire le stress et ainsi, prévenir les maladies). Le risque de maladie restant malgré tout élevé, il est capital de mettre en place un programme idoine de mise à l’étable avec le cabinet assurant le suivi vétérinaire du troupeau, lequel doit définir les éléments suivants : examen à l’installation, programme de vaccination, administration des médicaments antiparasitaires, fréquence des visites et modalités de soins (au troupeau dans son ensemble ainsi qu’aux différents animaux malades) ; il doit aussi contenir les évaluations des mesures prises.
Est-il possible d’élever des veaux sans antibiotiques ?
Par rapport aux jeunes animaux d’autres espèces, il serait particulièrement avisé de réduire les antibiotiques chez les veaux ; cependant, cet objectif est extrêmement difficile à réaliser. En effet, les veaux pesant jusqu’à 200 kg sont presque exclusivement confrontés à des maladies des voies respiratoires d’origine bactérienne, en raison de l’anatomie et de la physiologie de leurs poumons (qui sont très fragiles et dont la maturation ne s’achève qu’à l’âge d’un an). Pour limiter au maximum le recours aux antibiotiques, il convient de dépister ces maladies tôt ainsi que de les traiter de manière adéquate, permettant d’éviter que celles-ci ne deviennent chroniques. Les meilleures exploitations d’engraissement affichent des pertes s’élevant à 2 % et des gains quotidiens optimaux. Ces paramètres sont indicateurs de l’état de santé de l’ensemble du troupeau. Pour des questions de bien-être animal, il serait dommage de remettre ces bons résultats en question.