En production porcine, le succès passe par des animaux sains. Les animaux malades ne peuvent certes pas être soignés avec des aliments, mais un approvisionnement judicieux permet de maintenir les animaux en bonne santé et d’exploiter pleinement leur potentiel.
Porcelets
Habituation précoce
L’alimentation a un impact déterminant sur la santé des porcelets. Après la naissance, leur digestion est axée sur la consommation de lait. Au cours des premières semaines de vie, les enzymes de la digestion évoluent pour que les animaux puissent se passer de lait une fois qu’ils consommeront des aliments solides. Une habituation ciblée au moyen d’un aliment pré-starter au cours des premiers jours de vie des porcelets et d’un aliment starter par la suite favorise ce processus. Les premières semaines jouent un rôle déterminant dans la constitution de la flore intestinale des porcelets. Un aliment starter contenant notamment des immunoglobulines contribue par exemple à renforcer la santé des porcelets et à réduire la consommation d’antibiotiques.
Soutien au sevrage
Le sevrage est ensuite une étape cruciale pour le jeune animal. Il s’agit d’une phase délicate, les porcelets ne recevant subitement plus de lait maternel. Pour l’appareil digestif, le sevrage est le changement le plus important dans la vie d’un porc. Pour que l’intestin reste en forme et que l’état de santé du porcelet soit le moins prétérité possible, ce dernier doit recevoir un aliment de sevrage. L’immunisation passive assurée par le colostrum et le lait diminue aux alentours du sevrage. Les porcelets s’appuient alors sur leur seul système immunitaire. Souvent, on assiste à une chute de croissance après le sevrage, les animaux étant surchargés par cette phase de transition. Il s’ensuit un impact négatif sur le système immunitaire et sur la santé. La transition peut être facilitée grâce à l’absorption de polyphénols et d’acides gras à chaînes moyennes et à chaînes longues, contenus dans l’aliment de sevrage. Les animaux qui régressent trop au cours de cette phase n’arrivent plus à rattraper leur retard par la suite.
Truies d’élevage
La santé des porcelets dépend de celle des truies. Lorsqu’une truie tombe malade avant la mise bas, les porcelets qu’elle met au monde sont affaiblis eux-aussi.
Atteindre un BCS optimal
On cherche à influencer la santé des porcelets dès l’insémination. Un flushing correct (déclenchement d’un stress positif grâce à une forte augmentation de l’apport en énergie) provoque une chaleur marquée chez les truies. La distribution d’énergie très rapidement disponible au moment de l’insémination contribue par ailleurs à augmenter le nombre de fœtus qui se nidifient.
Après une insémination réussie, il est important de bien conditionner les truies. Elles ne perdent pas toutes les mêmes réserves corporelles pendant la période d’allaitement. Les truies qui produisent beaucoup de lait doivent recevoir un apport en énergie plus élevé en début de gestation pour reconstituer leurs réserves. Après la mise en condition des truies, on veille à ce qu’elles conservent un BCS optimal, un embonpoint excessif risquant d’entraîner des complications lors de la mise bas. Les truies qui ne constituent pas suffisamment de réserves corporelles n’arrivent pas à nourrir correctement leurs fœtus.
Approvisionnement en fibres
Pendant la période de tarissement, l’approvisionnement en fibres est un des éléments nutritionnels les plus importants pour que les truies restent en bonne santé. L’appareil digestif ne doit en aucun cas ralentir son activité en raison d’un apport alimentaire réduit. Il convient par conséquent de veiller à un approvisionnement suffisant en fibres. Les fibres distribuées doivent être extensibles pour prendre du volume dans l’intestin. En été, il faut veiller encore davantage à ce que les fibres brutes ne soient pas trop facilement fermentescibles, pour éviter de favoriser le stress thermique.
Approvisionnement en calcium et en énergie
Avant et pendant la mise bas, le risque de constipation augmente. Les problèmes de constipation qui surviennent au moment de la mise bas peuvent entraîner une infection des voies urinaires et de la mamelle. Un approvisionnement suffisant en énergie et un bon approvisionnement en fibres avant la mise bas aident à préserver l’activité de l’intestin. Il s’agit aussi de fournir suffisamment d’énergie à la truie pour qu’elle surmonte bien la mise bas.
Le métabolisme du calcium est lui aussi bouleversé par la mise bas. Pendant la gestation, les truies stockent dans leur squelette le calcium dont elles auront besoin après la mise bas pour produire du lait. Lors de la mise bas, le calcium est également prélevé pour assurer la contraction de l’utérus. Chaque truie ne surmonte pas cette transition avec la même facilité. La distribution, peu avant la mise bas, d’un aliment spécial contenant du calcium et des vitamines D3 facilement disponibles aide la truie à réaliser cette transition et contribue à réduire la durée de la mise bas. Il s’ensuit une diminution du nombre de porcelets morts-nés. Les truies se remettent aussi plus rapidement de la mise bas.
En début de phase d’allaitement, il faut augmenter rapidement l’apport en énergie. Les truies doivent produire beaucoup de lait et ne pas mobiliser trop de réserves corporelles. L’utilisation d’un concentré riche en énergie pendant la phase d’allaitement aide à assurer l’approvisionnement énergétique. Une hausse de la production laitière favorise la santé et la vitalité des porcelets.
Porcs d’engraissement
Soutien lors du changement de porcherie
En début d’engraissement, on assiste souvent à une chute de croissance. Le fait de devoir s’habituer aux nouveaux congénères, le changement de porcherie et d’aliment, ainsi que le nouvel environnement sont des facteurs de stress pour les animaux. Pour réduire cette chute de croissance et les conséquences qui en découlent, il faut administrer une complémentation en vitamines et en minéraux aux animaux. Un aliment d’installation en porcherie ou un aliment à base de vitamines et de minéraux aide les porcs à bien surmonter la phase de démarrage et leur assure un approvisionnement suffisant en oligo-éléments.
Affouragement par phases
Dans l’engraissement, le principal défi consiste à maintenir les pertes d’animaux à un faible niveau. Un affouragement adapté à chaque phase y contribue largement. En effet, un approvisionnement excessif entraîne une perte inutile de nutriments via les selles et surcharge le métabolisme. Un approvisionnement insuffisant ralentit en revanche la croissance des animaux.
Chez les porcs d’engraissement, il faut par ailleurs veiller à un approvisionnement suffisant en fibres brutes, aidant à prévenir les troubles de la digestion comme les constipations.