Le terme d’aquaculture désigne l’élevage ou la culture d’organismes aquatiques animaux (p. ex. poissons, crustacés ou coquillages) ou végétaux en eau douce, en eau de mer ou en eau saumâtre (mélange d’eau douce et d’eau de mer). L’élevage des poissons se fait dans des étangs ou des bassins, assurant une production alimentaire efficiente et économe en ressources.
L’aquaculture poursuit différents objectifs : d’une part, il s’agit d’assurer l’alimentation humaine, sachant que la consommation annuelle mondiale est d’environ 20 kg par habitant et que les précieux acides gras du poisson ont par ailleurs des effets bénéfiques sur la santé ; d’autre part, ce mode de production vise à réduire la surpêche et ses répercussions sur les océans. Avec environ 85 millions de tonnes de poisson produites annuellement en élevage dans le monde, comparé aux 92 millions de tonnes issues de la pêche sauvage (capture de poissons qui sont nés et ont grandi naturellement dans les cours d’eau), l’aquaculture est sur le point de rattraper les captures sauvages en termes de quantités.
Marché du poisson en Suisse
Le poisson est également très apprécié en Suisse, comme en témoigne la consommation de poissons et de crustacés de 8,87 kg par habitant relevée en 2022. Elle reste toutefois modeste en comparaison de la consommation annuelle de viande de bœuf (10,98 kg) ou de porc (20,7 kg).
La production indigène de poisson prêt à la vente affiche 2020 tonnes, soit 2,6 % du marché, selon les chiffres de Proviande. Elle provient de la pêche – professionnelle ou amateure – et de la pisciculture. Selon l’OFS (2023), la part de poissons issus d’élevages a dépassé celle de poissons provenant de captures sauvages en 2018 pour la première fois. Les exploitations piscicoles suisses se concentrent pour l’essentiel sur la truite et l’omble chevalier, tous deux des salmonidés, qu’elles élèvent principalement dans des systèmes à flux continu (débit d’eau contrôlé à travers l’installation).
La production de perche et de sandre, espèces également très prisées, se fait en revanche dans des systèmes en recirculation (c.-à-d. en circuit fermé avec recyclage de l’eau par filtration).
Alimentation des truites
De par son appartenance au groupe des salmonidés, la truite est un poisson prédateur, qui a besoin de protéines de haute qualité. Par ailleurs, en tant qu’animal dit à « sang froid », sa température corporelle s’ajuste à l’environnement, optimisant l’utilisation de l’énergie à des fins de croissance. Animal très efficace, la truite arc-en-ciel affiche indice de conversion alimentaire (quantité de nourriture en kg pour 1 kg d’accroissement) entre 1,0 et 1,2. La croissance des poissons dépend également de paramètres tels que la qualité de l’eau, son taux d’oxygène et son pH.