Pour que la sélection génétique soit utile, il faut définir des buts d’élevage. Ces buts définissent comment les animaux évolueront. Le programme d’élevage porcin suisse est adapté aux besoins du marché. La rentabilité, la santé, la qualité de la viande et le mode de garde respectueux de l’animal sont des priorités.
Critères mesurables
Dans l’élevage, ces critères n’existent pas en tant que tels. Ils doivent être atteints via une sélection ciblée sur des critères spécifiques. Cela signifie qu’il faut trouver des critères clairement mesurables et génétiquement influençables et les pondérer dans ce que l’on appelle le but d’élevage. Par ailleurs, en production porcine en particulier, les buts d’élevage diffèrent. Dans l’engraissement, on attache ainsi plus d’importance au gain moyen, à l’ingestion et à la qualité de la viande. Chez les truies par contre, les critères de fertilité et de longévité sont prioritaires.
Les animaux d’engraissement étant issus du croisement d’une truie et d’un verrat produit terminal, les buts d’élevage sont répartis en deux catégories : la lignée maternelle et la lignée paternelle. Cette façon de procéder permet de garantir que les truies correspondent le mieux possible aux besoins des producteurs de gorets d’engraissement et que les gorets présentent des caractéristiques optimales pour les engraisseurs et les acheteurs.
Evolution des buts d’élevage
L’évolution des performances est analysée tous les ans. Si des critères importants évoluent dans la mauvaise direction, un ajustement des buts d’élevage permet de contrer cette évolution. Des nouveaux critères sont aussi intégrés à l’estimation de la valeur d’élevage et au but d’élevage. Cela a notamment été le cas pour la perte à la cuisson, la force de cisaillement et le pourcentage de porcelets mort-nés.
Les objectifs d’élevage doivent répondre aux exigences à long terme de la branche porcine et des consommateurs parce que la sélection prend du temps et que plusieurs générations sont nécessaires pour réaliser un progrès génétique important. Chez les porcs, une génération correspond à deux ans, ce qui est court comparé à d’autres espèces.
Dans les objectifs d’élevage actuels des lignées paternelles, les accroissements, l’ingestion et la charnure représentent 56 % de la valeur d’élevage (VE) globale. Les critères de qualité de viande représentent 36 % de la VE globale. Chez les lignées maternelles, les critères de reproduction représentent la moitié de la VE globale. L’autre moitié est répartie entre les critères de production et d’extérieur.
Depuis cette année, le pourcentage de porcelets mort-nés de chaque portée est aussi intégré à l’estimation de la VE. Ce critère est pondéré à hauteur de 4 % dans le but d’élevage. Le nombre de mort-nés peut être abaissé par des injections d’ocytocine, une aide à la mise bas et en approvisionnant les porcelets en colostrum immédiatement après la mise bas. A l'avenir, le nombre de mort-nés doit être réduit par la sélection et l'élevage, malgré une faible héritabilité.
Analyse annuelle des résultats UFA 2000
En 2020, les résultats de quelque 57 000 portées ont été analysés, soit 20 % de plus que l’année précédente. Le nombre accru de clients s’explique par les programmes santé Plus, qui imposent d’enregistrer les résultats à l’aide d’un programme d’analyse. En moyenne, les performances des exploitations d’élevage ont augmenté. Le nombre de porcelets sevrés par truie et par année a progressé à 24,7 unités. Les pertes de porcelets sous la mère sont tombées à 11,5 %. Par chance, l’écart entre le premier et le dernier quart s’est réduit. Le meilleur quart est resté au même niveau que l’année précédente alors que le dernier quart a réduit son retard.
