Nid à porcelets
Beaucoup de petits groins et de petits pieds qui guignent, sagement alignés sous le rideau du nid à porcelets: voilà l’image idéale de porcelets dans leur nid. Une image qui indique qu’ils se sentent bien et que le climat est idéal. C’est l’objectif que s’est fixé Ruedi Gehri, de Sax (SG), qui a récemment commencé à remplacer ses anciens nids par de nouvelles installations.
Ne pas chauffer la porcherie
Au cours de leurs premiers jours et semaines de vie, les porcelets ont besoin de beaucoup de chaleur. Ils n’ont en effet que de faibles réserves et se refroidissent vite. Il est par ailleurs prouvé qu’ils ont besoin de chaleur pour développer et maintenir leur vitalité. Mais il arrive souvent que le nid à porcelets chauffe toute la porcherie, ce qui a plusieurs inconvénients. D’abord, quand il fait trop chaud dans la porcherie, les porcelets ne se retirent pas dans le nid pour dormir, mais restent près de leur mère, ce qui augmente nettement le risque d’écrasement, surtout durant les premiers jours de vie. Ensuite, les truies mangent moins et produisent donc moins de lait. Enfin, la consommation d’énergie augmente nettement. En conclusion, on note des différences importantes si seul le nid est chauffé ou toute la porcherie.
Essais dans un local
Ce sont les raisons qui ont poussé Ruedi Gehri à transformer ses locaux de mise bas. Il a commencé à la fin décembre avec un premier local. Les cinq box de mise bas existants ont été démontés pour faire place à quatre nouveaux, plus spacieux. Outre la surface, le pourcentage de sol en dur a également été augmenté. Un système d’abreuvoirs a été installé, ainsi que des barreaudages. Les nids à porcelets ont également été remplacés.
Ruedi Gehri élève au total 90 truies mères et engraisse lui-même une bonne moitié des gorets qu’il produit. Sa porcherie d’engraissement compte 380 places et est située juste à côté de la porcherie d’élevage. Les deux porcheries ont été construites en 1976 et sont constamment adaptées aux nouvelles directives. Les truies mettent bas dans un système en continu, c’est-à-dire chaque semaine. Dans les anciens box de mise bas, il n’existe pas de vrai nid à porcelets. La zone de repos est certes munie d’un plafond dans lequel la lampe infrarouge est installée, mais le nid n’est pas fermé sur deux côtés. « Je règle la température en modifiant la hauteur de la lampe. Au début, elle est placée très bas, puis je la relève au fur et à mesure », explique Ruedi Gehri.
Contributions pour la transformation
Pour la transformation de ses box de mise bas, le chef d’exploitation a choisi le système d’ATX Suisse GmbH, soutenu financièrement par AgroCleanTech. Son efficacité énergétique est particulièrement élevée et il dispose, outre de parois isolées et d’un plafond, d’un rideau Thermopig, qui réduit considérablement les pertes thermiques. La demande de soutien, déposée avant le début des travaux, a été approuvée rapidement et AgroCleanTech rembourse 15 % du prix des nids et 40 % de celui des rideaux.
Mais la transformation n’a pas seulement valu la peine financièrement. L’éleveur saint-gallois explique: « Les porcelets se couchent nettement mieux dans le nid et ils ne se mettent pratiquement plus en tas. La température est désormais réglée précisément grâce à un capteur. Nous commençons à 36° C et réduisons ensuite la température d’un degré tous les trois jours. Je peux aussi la corriger manuellement si je constate que les porcelets ont trop chaud ou trop froid. Lors de la mise bas, j’enlève systématiquement le rideau pour que les porcelets puissent mieux trouver le nid. Désormais, les truies mettent bas sur le sol en dur, si bien que les porcelets vont plus rapidement dans le nid. » Ruedi Gehri ne peut pas encore tirer de conclusions concrètes s’agissant des performances et de l’état de santé des animaux. Mais il a l’impression que dans les nouvelles installations, les portées sont plus régulières et que le nombre de pertes a baissé. L’exploitant veut encore attendre pour tirer des conclusions sur la consommation d’électricité. Les essais comparables en cours démontrent qu’il est possible de réaliser des économies d’électricité pouvant atteindre 70 %.
Commande passée
Rudi Gehri a encore besoin d’un peu de temps pour s’habituer à travailler dans les nouvelles conditions : « Pour les vaccins et la distribution de fer aux porcelets, on ne peut plus passer que par le couloir, alors qu’auparavant, c’était différent. Mais les avantages du système sont nettement supérieurs et je dois juste m’y habituer encore un peu », explique-t-il. Hanspeter Hohl, spécialiste des porcs chez UFA, complète en disant que pour des raisons architecturales, les nids à porcelets n’ont pas pu être placés transversalement par rapport aux box de mise bas: « Dans une construction neuve, on peut tenir compte de cette nécessité, mais dans une transformation, ce n’est pas toujours possible. Chez Ruedi Gehri, on a quand même trouvé une bonne solution. » La preuve: les autres nids ont déjà été commandés auprès du fabricant.
Auteure
Sandra Frei, Revue UFA, 3360 Herzogenbuchsee
Photos
Sandra Frei