Seuls les lapins en bonne santé sont à même de réaliser des performances optimales. La santé des animaux est étroitement liée au bon fonctionnement de leur système immunitaire. Or, celui-ci est affaibli par les facteurs de stress externes. Lorsqu’un tel facteur, comme l’irritation des voies respiratoires par exemple, perdure, une pneumonie n’est plus qu’une question de temps. C’est d’autant plus le cas lorsque d’autres sources de stress s’y ajoutent. Le climat d’étable, l’hygiène, l’alimentation et la relation avec les animaux ont un impact déterminant sur la santé des lapins.
Gaz nocifs
Les gaz nocifs comme l’ammoniac et le CO 2 ou la présence excessive de particules de poussière dans l’air constituent une charge pour les voies respiratoires des lapins. Pour ce qui est de la concentration en ammoniac dans l’air, la valeur limite est de dix parts par million (ppm). Les appareils servant à mesurer les concentrations en gaz nocifs sont cependant relativement onéreux. L’ammoniac irrite aussi les muqueuses (yeux, nez) de l’être humain. C’est au niveau du sol que la concentration en ammoniac est la plus élevée. Il est donc primordial de bien observer les lapins. Le fait qu’ils aient les yeux et le nez qui coulent peut indiquer que la qualité de l’air est mauvaise. Une concentration en ammoniac légèrement supérieure au seuil prévu en certains endroits n’est pas nécessairement grave, pour autant que les lapins puissent se réfugier ailleurs. Une irritation des voies respiratoires combinée au pathogène responsable entraîne des infections pulmonaires. Il faut à tout prix éviter les pneumonies en fin de période d’engraissement. Vu les délais d’attente des antibiotiques, il n’est en effet alors plus possible d’utiliser des médicaments.
Bonne qualité de l’air
Une qualité d’air adaptée aux besoins des animaux passe par un sysvellement et la circulation de l’air sont des éléments auxquels il faut être attentif et qui aident à réduire la concentration en gaz nocifs. La vitesse de circulation de l’air ne devrait pas excéder 0,2 mètre par seconde. Dans les étables abritant des lapins, l’humidité de l’air relative devrait être inférieure à 60 %. Les courants d’air et une humidité d’air életème d’aération adéquat. Le renouvée rendent les animaux plus sensibles aux maladies. En été, une circulation d’air plus élevée à certains endroits peut s’avérer judicieuse, pour autant que les lapins puissent aussi se réfugier ailleurs.
Points auxquels il faut être attentif
- Utiliser une litière appropriée et évacuer fréquemment les fumiers ➞ réduction de la formation d’ammoniac et de la pression liée aux agents pathogènes
- Nettoyer régulièrement et à fond les abreuvoirs et les conduites ➞ diminution de la pression liée aux agents pathogènes et formation de résistances, amélioration de la qualité de l’eau
- Eviter les courants d’air sur l’ensemble de la surface de l’étable ainsi qu’une humidité et une chaleur trop élevées ➞ réduction du stress
- Eviter une densité trop élevée au sein des lots ➞ réduction du stress et des agents pathogènes
- Eviter les erreurs d’alimentation de toute sorte ➞ fonctionnement optimal du système digestif, réduc tion du stress
Transformation problématique
La plupart des élevages cunicoles professionnels se pratiquant dans des bâtiments transformés, l’aération et l’isolation représentent un défi. Souvent, les plafonds sont bas, ce qui entrave la circulation et le renouvellement de l’air. Le chef d’exploitation devrait planifier son système d’aération avec un spécialiste. Une bonne isolation en toiture aide à réduire le stress thermique. Les anciennes étables porcines ou bovines sont souvent sombres. Or, il y a lieu d’atteindre les 15 lux prescrits.
Réduire le stress thermique
Les températures estivales élevées sont problématiques. L’hygiène et la qualité de l’air à l’intérieur de l’étable jouent un rôle essentiel dans la réduction du stress thermique. L’effet des agents pathogènes et la formation d’ammoniac augmentent avec la chaleur. Les lapins préfèrent une température ambiante oscillant entre 10 et 15° C. Les températures de plus de 25° C sont une source de stress pour les animaux, avec toutes les conséquences graves qui en découlent pour leur système immunitaire et leur fertilité. Dans les étables accueillant des lapines, le box de mise bas ou le nid doivent faire l’objet de la plus grande attention. Certaines lapines ont en effet tendance à transporter beaucoup de matériel dans le box de mise bas. Il peut s’ensuivre un échauffement du nid, ce qui a des conséquences graves pour les jeunes lapereaux.
Propre, sans poussière et sèche
Tels sont les critères auxquels une litière doit répondre. La sciure de bois dépoussiérée étant en règle générale plus hygiénique que la paille, elle convient très bien à titre de litière pour les lapins. La paille peut être contaminée par un grand nombre de bactéries et de champignons, même lorsqu’elle paraît être de qualité irréprochable. Par ailleurs, la sciure absorbe mieux l’humidité que la paille longue. Une litière humide ou souillée constitue un milieu idéal pour des agents pathogènes tels que les coccidies et autres bactéries tout en dégageant beaucoup d’ammoniac. La santé de la mamelle passe par conséquent aussi par une bonne hygiène d’étable. Outre une évacuation régulière des fumiers pendant la phase d’engraissement, il faut procéder à un nettoyage complet des bâtiments après chaque rotation et le compléter en cas de besoin par une désinfection. En se décomposant, le fumier dégage beaucoup de chaleur, raison pour laquelle il doit être évacué régulièrement. Le fait de mélanger la chaux à la litière a un effet asséchant et contribue à réduire les quantités d’ammoniac dégagées. Pour éviter tout dégagement de poussière excessif, mieux vaut par contre ne pas ajouter trop de chaux.
Eau de qualité irréprochable
Les lapins doivent disposer d’un accès permanent à l’eau et celle-ci doit être de qualité irréprochable. De l’extérieur, il est très difficile de voir si les conduites d’eau sont propres ou non. Il arrive qu’un biofilm abritant des colonies d’agents pathogènes dangereux se forme sur les parois intérieures des conduites. Ces agents pathogènes sont ingérés par les animaux lorsqu’ils boivent, ce qui les rend malades. Si l’eau a tendance à stagner dans les conduites, ce risque est d’autant plus élevé. Il est donc indispensable de les nettoyer régulièrement en utilisant des additifs appropriés, ce d’autant plus que la plupart des médicaments sont administrés via l’eau. Sinon, le risque que des bactéries résistantes se nichent à l’intérieur des conduites augmente. Idéalement, les animaux malades devraient être séparés de leurs congénères. Ils peuvent ainsi être traités de manière ciblée. L’eau devrait être distribuée dans des abreuvoirs ouverts, car les lapins privilégient ce genre d’installation.