Pour qu’une ration soit conforme aux besoins des animaux, il faut maximiser l’ingestion globale de fourrage. La ration des vaches laitières est majoritairement composée de fourrages grossiers. Ceux-ci ont gagné en importance depuis l’introduction du programme de la Confédération pour une production de lait et de viande basée sur les herbages (PLVH). Il est donc important d’accorder une attention particulière à la qualité des fourrages grossiers distribués et de la connaître. En effet, seul un fourrage de qualité permettra d’atteindre des performances animales élevées et d’être ainsi économiquement rentable.
Analyse des fourrages grossiers
En Suisse, la durée de la période de végétation varie en fonction de l’altitude et du climat. Il faut donc disposer en suffisance, pour l’hiver, mais aussi en cas de sécheresse ou de mauvais temps, de fourrages grossiers conservés. Chaque année, plus de 1500 échantillons de fourrage sec et 500 d’herbe ensilée sont envoyés par UFA pour analyse au laboratoire. Ces chiffres élevés montrent l’importance du fourrage sec dans les différentes rations. L’analyse de laboratoire permet alors de calculer les valeurs W-FOS, qui permettent ensuite de composer des rations optimales. Les résultats scientifiques sont ainsi continuellement consolidés. L’institut de recherche Schothorst Feed Research mène actuellement un essai afin de vérifier et d’optimiser la base de calcul pour le fourrage sec. Pour ce faire, on a incubé du foin suisse. Lors de l’incubation, les différents fourrages sont emballés dans un sachet en tissu pour être déposés dans la panse. Ils sont ensuite retirés à des intervalles différents, puis analysés. Les chercheurs peuvent ainsi découvrir à quelle vitesse les microorganismes consomment les différents nutriments.
Ensilage d’herbe
Si l’on entassait simplement l’herbe fraîche, les bactéries aérobies feraient rapidement pourrir le fourrage. Ce n’est que dans un environnement anaérobie que les bactéries lactiques font fermenter les glucides facilement solubles. On distingue deux types de bactéries au cours du processus de fermentation lactique : les bactéries lactiques homofermentaires, qui produisent principalement de l’acide lactique, et les bactéries lactiques hétérofermentaires, qui produisent de l’acide acétique en plus de l’acide lactique. Il peut être utile d’avoir un petit pourcentage de bactéries lactiques hétérofermentaires, car l’acide acétique freine le développement des levures. Toutefois, une part d’acide acétique trop élevée se répercute négativement sur l’appétibilité de l’ensilage (voir graphique). Outre les bactéries lactiques (recherchées), on peut retrouver d’autres microorganismes dans l’ensilage, tels que des bactéries butyriques, des entérobactéries, des levures ou encore des moisissures.
Les bactéries butyriques, également appelées clostridies, sont naturellement présentes dans le sol et finissent généralement dans le silo par l’intermédiaire de fourrage souillé. Tout comme les bactéries lactiques, les clostridies dégradent le sucre, mais produisent de l’acide butyrique, une substance indésirable. Ces bactéries se développent uniquement dans des conditions anaérobies et lorsque le pH est supérieur à 4,2. Pour obtenir un ensilage de qualité, le pH devrait donc chuter en l’espace d’une à deux semaines afin d’éviter des fermentations indésirables.
Optimisation grâce à W-FOS
Les teneurs en énergie et en protéines des fourrages grossiers ne sont pas équilibrées pour les ruminants. Dans les différents fourrages grossiers, le pourcentage de fermentation et la vitesse de celle-ci varient en fonction du mode de conservation. Le système d’affouragement W-FOS tient précisément compte de ces paramètres pour une ration parfaitement équilibrée, ce qui se répercute positivement sur l’ingestion. Si la panse fonctionne de manière synchrone, les vaches sont en meilleure santé, plus fécondes et leur durée d’utilisation est plus longue. On tire alors le meilleur parti du fourrage de base et les performances laitières augmentent.
Notre conseil
Caractéristiques d’un bon fourrage grossier
- Teneurs optimales en énergie, protéines, minéraux et vitamines
- Digestibilité élevée de la matière organique
- Structure adaptée à l’espèce animale et à la ration
- Peu de terre
- Bonne qualité hygiénique (faible présence de microorganismes indésirables et de toxines)
- Appétibilité élevée
- Pour l’ensilage : bonne qualité de la fermentation avec stabilité élevée pour éviter les fermentations secondaires
Source : edition-lmz