L’infestation parasitaire a en effet un impact négatif tant sur leur productivité que sur leur bien-être. Il en découle une baisse de la valorisation du fourrage, de la croissance ainsi que des gains quotidiens ou encore de la production de lait. Ainsi, le recul de la production laitière dépasse parfois 1 kilo par vache et par jour, selon l’agent pathogène concerné, ce qui a un coût.
Un élevage bovin totalement exempt de parasites n’est ni possible, ni souhaitable. Le bétail détenu uniquement en stabulation n’en est pas nécessairement indemne non plus. L’objectif de toute stratégie de vermifugation est d’identifier les animaux qui ont besoin d’un traitement. Cela permet, d’une part, de réduire les coûts et, d’autre part, de prévenir la formation de résistances.
Diagnostic
A part l’examen des fèces, d’autres méthodes de diagnostic sont également disponibles, telles que la mise en évidence des anticorps dans le lait ou dans le sang. Selon le parasite ou l’espèce animale considérés, tant la stratégie (sang ou fèces) que le moment du test varient. On veillera à définir la stratégie de manière individuelle pour chaque exploitation et à l’accompagner d’une analyse des facteurs de risques ainsi que d’une discussion sur la stratégie de pâture. A noter que la qualité des échantillons (délai jusqu’à l’analyse, moment du prélèvement) est essentielle pour garantir une interprétation correcte de la situation.
Les principaux parasites de la vache en pâture sont :
- Vers gastro-intestinaux (ver de la caillette, ver de l’intestin grêle)
- Ver pulmonaire
- Grande douve du foie
Pour ces trois types de parasites, il existe, outre les méthodes classiques et éprouvées de diagnostic individuel, la possibilité d’analyser des échantillons de lait de citerne. Ceux-ci offrent un bon aperçu du statut du troupeau en lactation. Cette analyse n’intégrant toutefois pas les vaches taries, il peut être utile de réaliser un examen distinct de ces animaux.
Vers gastro-intestinaux
La taille de l’exploitation (valeurs plus élevées pour les grandes exploitations) aussi bien que la sortie en pâture influent sur l’importance de l’infestation. On notera, pour le ver de la caillette, que c’est à la fin de l’été et en automne que la pression infectieuse sur les pâturages est la plus élevée. La réponse immunitaire (anticorps) étant la plus forte quelques semaines plus tard, il importe de prélever les échantillons en novembre / décembre. L’objectif de la stratégie de traitement est d’obtenir une immunisation naturelle des bovins au cours de la première période de pâture et de la rafraîchir naturellement d’année en année. Les génisses et les vaches doivent pour cela entrer en contact avec les parasites ; il est donc important, en particulier pour ce qui est du ver de la caillette, de ne pas les éliminer intégralement. La gestion des pâtures permet ici un bon contrôle de la pression parasitaire : celle-ci est accrue – et le risque d’infestation aussi – sur les prairies particulièrement humides et les pâturages permanents, de même que lorsque la densité d’occupation est élevée. Une coupe intercalaire permet par exemple de la faire baisser de manière décisive. Un traitement de l’ensemble du troupeau ne devrait être réalisé que si l’analyse du lait de citerne le requiert. On veillera en outre à se concerter avec le vétérinaire de troupeau et à redéfinir l’ensemble de la gestion des parasites, de sorte à pouvoir éviter tout traitement à l’avenir.
Il n’est pas possible qu’un élevage bovin soit totalement exempt de parasites.
Ver pulmonaire
Pour le ver pulmonaire, l’analyse du lait de citerne doit se faire fin septembre ou en octobre. Seul un quart des vaches infestées présentent généralement des symptômes cliniques. Des études ont montré que 40 % des troupeaux de bovins en Basse-Saxe et 77 % aux Pays-Bas en sont porteurs. L’immunité développée tient environ un an (sans réinfection, qui équivaut à un rappel). Il suffit de 2000 larves pour infester un animal. Trois ou quatre générations de vers pulmonaires pouvant se succéder de manière rapprochée au cours d’une saison de pâture, la pression peut donc s’avérer très élevée. L’infestation se manifeste typiquement par une baisse de la production laitière, une perte de poids et de la toux. La perte de lait estimée dans un troupeau positif au ver pulmonaire est de 1,01 à 1,68 kilos de lait par vache et par jour. Pour une exploitation de 30 vaches en lactation, cela peut représenter un montant de 5000 francs. Cependant, dans le cas d’une infestation légère avec peu de toux, l’analyse individuelle des animaux (prélever des échantillons sur les génisses plutôt que sur les vaches) est plus fiable que l’analyse du lait de citerne (faible précision du test).
Grande douve du foie
Enfin, la présence de la grande douve du foie peut également être détectée dans le lait. Si, la plupart du temps, ce parasite ne provoque que des infestations légères sans symptômes apparents, elle peut, dans certains cas, entraîner une réduction des gains quotidiens ou de la production laitière (lésions du foie). Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin contre la grande douve du foie et un délai d’attente pour le lait est prescrit après l’utilisation de la substance active autorisée sur le marché. La gestion globale des pâtures revêt donc ici une importance toute particulière.
Gestion des pâtures
Outre les stratégies de traitement et les différentes méthodes de détection, il ne faut pas oublier que seule une petite fraction des parasites vit effectivement dans l’organisme de son hôte. Le reste, plus de 90 %, vit au pâturage. Ainsi, la gestion des pâtures est un élément essentiel du contrôle parasitaire. Des mesures simples telles que la rotation des pâtures au lieu de la pâture permanente, le changement de pâturage en temps opportun, la gestion du lisier et l’hygiène des abreuvoirs permettent de réduire facilement et efficacement la pression parasitaire dans le troupeau.
En résumé, on notera qu’un contrôle régulier de l’infestation parasitaire est un bon moyen de contrôler le statut d’infestation du troupeau et d’en tenir compte dans une éventuelle décision de traitement. Il importe pour cela de bien choisir le moment du prélèvement de l’échantillon comme de l’analyse des facteurs de risques de la verminose et de réfléchir à la gestion des pâtures.
Résistances
Définition : « résistance » ➞ 5 % des parasites ont survécu au traitement anthelminthique.
Prévention :
- Dosage correct
- Bon moment et fréquence appropriée
- Vermifugation sélective
Facteurs de risques :
- Intervalle de traitement élevé
- Sous-dosage
- Utilisation continue d’une classe de principe actif inchangée durant des années