La qualité des veaux installés à l’étable est un facteur de réussite essentiel dans l’élevage de remontes d’engraissement. Le niveau génétique des animaux est excellent, 48 % des inséminations s’effectuant avec des races à viande. Les engraisseurs apprécient les croisements avec les taureaux Limousins, Angus et Simmental. Les races à maturité précoce à moyenne atteignent plus rapidement la charnure, la couverture de graisse et les poids d’abattage requis.
Premières heures de vie
La génétique n’est toutefois pas la seule condition indispensable à l’obtention de veaux d’engrais d’excellente qualité. L’alimentation des jeunes veaux dans leur exploitation de naissance est un critère encore plus essentiel. Ne bénéficiant d’aucune protection immunitaire à la naissance, les veaux ont besoin de recevoir au moins quatre litres de colostrum au cours de leurs premières heures de vie pour développer une immunité passive satisfaisante. Un apport suffisant en fer et en sélénium s’avère également primordial pour que les veaux se développent correctement et bénéficient d’un système immunitaire solide. Mettre à la disposition des veaux du foin et des concentrés dès les premières semaines de vie leur permet de s’y habituer très tôt et favorise la consommation d’aliment solide.
Former des groupes homogènes
Le premier transfert dans l’exploitation d’élevage ou d’engraissement intervient entre l’âge de 21 jours (âge minimal) et de 56 jours (âge maximal), à un poids idéal variant entre 70 et 80 kg. Les veaux d’engraissement sont alors pris en charge, pesés puis attribués sur la base des commandes enregistrées. Pour que les veaux se développent correctement et soient en bonne santé, les lots nouvellement installés devraient être aussi homogènes que possible, tant en termes de poids que du point de vue génétique (pour éviter les problèmes de hiérarchie). Les écarts entre les races se traduisent par des niveaux de développement différents. Lorsqu’ils créent des lots pour les ateliers d’élevage et d’engraissement, les collaborateurs d’Anicom veillent à attribuer des animaux de poids et de qualité similaires.
Installation à l’étable
Il est bien que le vétérinaire d’exploitation puisse observer les veaux immédiatement après leur arrivée à l’étable. En cas de problème, on pourra ainsi traiter et séparer tout de suite les veaux concernés au lieu de traiter le groupe tout entier. La méthode « tout dedans - tout dehors » permet d’éviter que les veaux soient constamment soumis à une pression pathogène élevée. Le risque d’infection peut être réduit grâce au nettoyage de l’étable après chaque rotation et à sa désinfection si nécessaire. Une litière sèche et abondante est une condition supplémentaire pour éviter que les veaux ne tombent malades. Tout doit être mis en œuvre pour que l’air ne stagne pas dans l’étable. Il faut donc assurer un renouvellement d’air suffisant à l’aide d’une aération active de l’étable. Le transport et le nouvel environnement sont des facteurs de stress pour les veaux. Il faut faire en sorte qu’ils ne se déshydratent pas et leur apprendre à boire. On conseille de leur tondre le dos lorsqu’ils arrivent à l’étable pour éviter qu’ils ne transpirent et ne prennent froid. Les veaux souffrent souvent d’une carence en fer. Il est préférable de distribuer du fer à tous les animaux, que ce soit par injection, à l’aide d’une pâte de fer ou via la buvée (lait).
Consommation d’aliment solide
Le temps consacré au suivi et au contrôle des veaux après leur arrivée se traduit par de bonnes performances animales. Cet objectif implique un affouragement et un approvisionnement en eau adéquats. Outre une concentration en poudre de lait suffisante, les veaux doivent recevoir de l’eau de bonne qualité et des concentrés appétibles à volonté. L’approvisionnement en concentrés est primordial, car il favorise le développement des villosités de la panse. Il faut veiller à ce que le fourrage soit exempt de souillures, comme des moisissures, par exemple. Dès qu’ils consomment entre 1,5 et 2 kg d’aliment d’élevage par jour, les veaux sont sevrés.
Une fois sevrés, les veaux doivent couvrir la totalité de leurs besoins en énergie en consommant des aliments solides. Pour éviter des chutes d’accroissement, les veaux doivent alors être incités à manger. Au cours de cette phase, le fait de nettoyer régulièrement la table d’affouragement et de distribuer de l’aliment frais revêt une grande importance. L’alimentation est indispensable pour obtenir de bonnes performances et ne souffre aucun compromis. Tout changement alimentaire est un facteur de stress. Il faut par conséquent veiller à ce que le changement d’alimentation n’intervienne pas de manière brusque, le but étant que les animaux s’habituent progressivement à leur nouvelle ration et qu’ils ingèrent toujours suffisamment de fourrage.
Production rentable
Le prix d’une remonte d’engraissement se compose du prix d’achat du veau d’engraissement et des coûts d’élevage. On atteint une rentabilité optimale en vendant les remontes d’engraissement à un poids vif variant entre 180 et 200 kg. La demande en remontes d’engraissement est plus élevée au printemps. En hiver, l’offre en petits veaux augmente, tout comme les besoins en place. L’élevage de remontes peut être une branche de production intéressante. L’élevage professionnel de remontes permet de disposer d’une offre suffisante en remontes d’engraissement, de constituer de grands groupes de poids optimal et d’obtenir, grâce à une alimentation adaptée, des animaux avec un démarrage idéal sur l’atelier de finition. Une gestion appropriée est indispensable. Cette répartition du travail est intéressante, car elle assure le professionnalisme des éleveurs et des engraisseurs.