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Production animale

Un concept pour optimiser les performances

Un niveau de production laitière élevé en bio : en pratiquant une méthode d’élevage ciblée et intensive ainsi qu’un affouragement optimal, c’est possible. Le robot de traite permet d’enregistrer de nombreuses données et de détecter précocement les maladies, ce qui en fait un outil précieux.

Thomas Blum et ses enfants, Soraya et Gian

Thomas Blum et ses enfants, Soraya et Gian. Les vaches sortent depuis le mois de mars.

(Eva Studinger)

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Actualisé le

Ancien employé, UFA SA

Le domaine de la famille Blum est situé à un endroit magnifique à 630 m d’altitude, dans la commune de Roggliswil ( LU ). Les Blum ont désormais terminé la phase de reconversion de deux ans qui leur permet de commercialiser leur lait sous le label bourgeon depuis le 1 er janvier 2019. En discutant avec le chef d’exploitation, Thomas Blum ( 42 ans ), on constate rapidement que ce dernier ne laisse rien au hasard. La reconversion à l’agriculture biologique est le fruit d’une décision bien planifiée et stratégique. Thomas Blum souhaitait produire pour un marché où la demande est bonne et où les coûts sont couverts. Il estime que pour être concurrentiel en production conventionnelle, il faut disposer d’une grande surface agricole.

Portrait d’exploitation

Cultures : maïs ensilage, blé d’automne, prairie artificielle, prairie naturelle

Animaux : 50 vaches laitières, 140 porcs d’engraissement

Gestion

Thomas et Sabrina Blum travaillent sur le domaine et forment un apprenti. Bien qu’à la retraite, l’oncle de Thomas donne de nombreux coups de main bienvenus sur l’exploitation. Les vaches laitières sont élevées en stabulation libre. Un robot de traite a été installé il y a cinq ans. Pendant la période de végétation, l’accent est mis sur la pâture. Il s’agit alors de produire un maximum de lait en mettant à la disposition du troupeau la meilleure qualité d’herbe possible. Selon les années, dès la mimars, les vaches peuvent accéder 24 heures sur 24 au pâturage. Ce dernier étant attenant à la stabulation, les vaches y ont libre accès. Grâce à la porte de pâturage, le taux de fréquentation du robot reste élevé en été avec 2,7 traites par vache et par jour ( contre 2,9 traites / vache/ jour en hiver ).

Les vaches de la famille Blum semblent beaucoup apprécier la traite robotisée. Les génisses sont intégrées au groupe des vaches en lactation trois semaines avant le vêlage, ce qui permet de les habituer plus facilement à la traite. Thomas Blum ne regrette pas un instant d’avoir opté pour la traite robotisée. Il précise que cette solution lui permet d’être nettement plus flexible et de mieux gérer son temps. L’éleveur de Roggliswil attache beaucoup d’importance à l’observation des animaux et effectue plusieurs tours d’étable pendant la journée. Thomas Blum précise que le contrôle de l’activité de rumination et l’identification des chaleurs réalisés par le robot l’aident beaucoup à gérer son troupeau, ce qui se solde également par une amélioration du bien-être animal.

Adaptation des directives concernant l’affouragement des ruminants

Aujourd’hui : 

  • Max. 10 % d’aliments composés 
  • Provenance suisse ou importations

Dès 2020 : 

  • Max. 10 % d’aliments composés 
  • 90 % de la ration issue de la production indigène

Dès 2022 : 

  • Max. 5 % d’aliments composés 
  • 100 % des aliments et fourrages issus de la production indigène

Génétique

Le troupeau de vaches brunes affiche une moyenne de production de 7500 à 8000 kg de lait / an. Certaines vaches atteignent même des lactations avoisinant les 11 000 kg. Avec un tel niveau de performance, l’élevage joue un rôle décisif. La sélection est axée sur des vaches robustes et bien adaptées aux spécificités du domaine. En fait, les Blum sélectionnent leur bétail sur la base des critères de santé depuis près de 40 ans. Les vaches avec un niveau de fertilité insuffisant sont éliminées de manière ciblée.

Affouragement

Les génisses d’élevage sont élevées sous contrat par un autre agriculteur. Une grande importance est accordée à un apport en lait suffisant et à un aliment d’élevage de haute qualité. Outre les choix génétiques, un tel niveau de performance implique aussi un affouragement optimal. Thomas Blum veille en premier lieu à produire des fourrages de base d’excellente qualité.

La ration estivale est très différente de la ration hivernale. En été, outre la pâture, les vaches reçoivent également de l’herbe à l’étable. En hiver, Thomas Blum distribue en revanche une ration totale mélangée à base d’ensilage de maïs, d’ensilage d’herbe, de concentré protéique, de foin de séchoir et d’herbe séchée.

Le mode d’affouragement différent selon les saisons se reflète dans la production laitière. Alors que la production laitière journalière s’élève à environ 28 kg par vache et par jour en hiver, elle atteint 24 kg en été. La persistance laitière est par ailleurs meilleure dans le cadre de l’affouragement hivernal.

L’aliment distribué au robot pour attirer les vaches est adapté en fonction de la période de l’année. En hiver et au printemps, Thomas Blum utilise des cubes d’herbe. Pendant la période de pâture, l’éleveur privilégie les cubes de maïs pour couvrir les besoins en amidon découlant de l’affouragement basé sur les herbages. L’aliment complémentaire est distribué uniquement pendant la phase de démarrage, pendant 30 à 100 jours et en fonction des performances. La quantité d’aliment de démarrage distribuée s’élève en moyenne à 250 kg par vache et par an.

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Le domaine de la famille Blum est situé à 630 m d’altitude à Roggliswil, dans le canton de Lucerne.

(Eva Studinger)

Défis

Thomas Blum estime que le passage à l’agriculture biologique a eu beaucoup plus d’impact sur la production végétale que sur la production animale. Depuis qu’il s’est reconverti à l’agriculture biologique, il explique avoir une toute autre approche de ses sols. « Etant plus étroitement confronté à la nature, j’ai aussi appris à la connaître beaucoup mieux. Il faut accepter la présence de plantes indésirables dans les récoltes et être conscient qu’en bio, on est beaucoup plus exposé aux conditions météorologiques extrêmes, parce qu’on a peu de leviers de correction », ex-plique-t-il.

Lorsqu’on lui demande comment il compte faire à partir de 2022 ( voir encadré ), date à laquelle la part maximale de concentrés autorisée s’élèvera à 5 % de l’ingestion totale de matière sèche, Thomas Blum répond : « Cela fait plusieurs années que nous adaptons notre stratégie de sélection et notre méthode d’élevage en ce sens. » Actuellement, chez les Blum, le pourcentage d’aliments composés dans la ration est de l’ordre de 7 %. L’éleveur a bon espoir d’abaisser prochainement ce chiffre à la limite de 5 % prévue.

Thomas Blum est en revanche plus critique vis-à-vis de la restriction imposant 100 % de fourrage bio bourgeon de provenance indigène. Sachant qu’il sera impossible de produire suffisamment de fourrages protéiques en Suisse, il faudra opter pour des vaches laitières plus extensives et produisant beaucoup moins de lait. L’éleveur de Roggliswil estime néanmoins que l’exigence de 100 % de fourrage suisse peut aussi être une chance pour le marché du lait bio en Suisse, en permettant à ce dernier de se démarquer clairement du lait conventionnel. 

Aliments complémentaires exempts de soja

Les mélanges céréales bio UFA 175 F et UFA 275 sont désormais exempts de soja. Ces deux aliments servent à complémenter le fourrage de base, l’ensilage d’herbe ou le foin de séchoir récoltés à un stade précoce et riches en protéine. Ils sont destinés aux moutons, aux chèvres, aux vaches laitières et aux génisses d’élevage. Grâce à sa structure floconnée, UFA 175 F convient parfaitement pour les veaux d’élevage.

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