Le cordon ombilical comprend la veine ombilicale, les artères ombilicales et l’ouraque, lequel forme le canal urinaire embryonnaire. Ces trois structures réunies sont enveloppées par la membrane ombilicale.
Les veines ombilicales approvisionnent le veau en oxygène et en nutriments (issus de sa mère). Les déchets métaboliques (p. ex. le CO 2 ) « reviennent » chez la mère par le biais du placenta ; évacués par les artères ombilicales, ils sont libérés dans le sang maternel au niveau des placentomes. Au moment de la naissance, ces structures se déchirent aux endroits physiologiques. L’ouraque et les deux artères ombilicales se rétractent largement dans la cavité abdominale pour s’obturer. La veine ombilicale, pour sa part, se rétracte moins et formera le ligament rond. Un reste de cordon (ombilic externe) demeure enfin à l’extérieur de la paroi abdominale du veau. Mesurant généralement entre 7 et 12 cm, il sèche peu à peu pour tomber environ deux semaines après la naissance. Lors d’un vêlage normal en présentation avant, le cordon ombilical ne se rompt que lorsque l’épaule du nouveau-né est visible et que ses naseaux ainsi que sa gueule se trouvent déjà à l’air libre. En cas de vêlage en présentation arrière, il se déchire plus tôt : les naseaux et la gueule sont encore dans l’utérus et le veau n’est donc pas encore en mesure de respirer. La rupture du cordon ombilical entraîne notamment une interruption de l’approvisionnement en oxygène, ce qui finit par stimuler le centre respiratoire pour induire les premières respirations du veau nouveau-né.
Seule plaie ouverte chez ce dernier, le nombril présente par conséquent un risque d’infection. Deux points sont essentiels pour la santé du nombril :
- Hygiène au niveau de la zone de vêlage et durant l’obstétrique
- Apport en colostrum pour le veau
Les manipulations sur le nombril frais doivent être effectuées de manière hygiénique. On évitera les ligatures, qui augmentent le risque d’infection. Les zones de vêlage humides et souillées accroissent par ailleurs le risque d’omphalite consécutive. Il convient donc de prévoir une litière sèche et propre dans l’aire des veaux et d’assurer un apport optimal d’anticorps par l’intermédiaire du colostrum juste après la naissance pour former les défenses du nouveau-né. Douloureuses, les inflammations du nombril s’accompagnent souvent d’une augmentation de volume ou encore d’un écoulement de sécrétions ou de pus malodorants. Par ailleurs, on distingue les éléments suivants:
- Inflammation de la veine ombilicale, des artères ombilicales et de l’ouraque
- Tuméfactions indéfinies (phlegmon ombilical)
- Augmentations de volume fermes dues à l’accumulation de liquide sans orifice herniaire reconnaissable (abcès ombilical)
- Hernies palpables (hernies ombilicales)
- Hématomes ombilicaux (saignement dans la membrane ombilicale)
Aisé à réaliser dans l’étable, l’examen par ultrasons peut aussi s’avérer utile. Sa précision en fait un instrument important pour un traitement et un pronostic corrects. A noter par ailleurs que toute inflammation du nombril comporte un risque de dissémination bactérienne dans le reste de l’organisme. Il n’est ainsi pas rare que des infections articulaires soient diagnostiquées suite à une omphalite. Des abcès au niveau du foie peuvent également résulter d’une inflammation ascendante de la veine ombilicale ou d’une dissémination par voie sanguine dans le foie. Si ce dernier présente des altérations, il est recommandé d’éliminer ou d’euthanasier l’animal.