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Production animale

L’aide du vétérinaire: « Que faire contre les avortements affectant le bétail laitier ? »

Ces dernières années, mon troupeau laitier a été affecté par un nombre anormalement élevé d’avortements. Je m’en aperçois parce que des animaux contrôlés gestants par le vétérinaire sont à nouveau en chaleur quelques semaines après le contrôle de gestation. A quoi est-ce dû et que puis-je faire pour l’éviter ?

S. M., agriculteur de F.

Dr méd. vét. Beat Berchtold

Dr méd. vét. Beat Berchtold suivi de troupeau vétérinaire

(màd)

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Actualisé le

Il est toujours pénible de constater qu’une vache gestante avorte. On considère qu’une exploitation est confrontée à un problème de troupeau dès que l’on y recense plus de 4 % d’avortements par an. Le type d’avortement dépend de la durée de la gestation avant l’avortement : 

  • Avant le 42 e jour de gestation : résorption de l’embryon
  • Du 43 e jour de gestation à la moitié de la gestation : avortement précoce
  • De la moitié de la gestation à neuf mois : avortement tardif 
  • Dès le 270 e jour de gestation : mort-né

Le nombre de jours après lequel un avortement survient aide à déterminer la cause de l’avortement (voir graphique).On dénombre de nombreuses causes d’avortement. Outre les agents pathogènes mentionnés dans le graphique, le stress lié à la chaleur, les toxines, les maladies affectant la mère ou le fait que cette dernière subisse un accident ainsi que les naissances gémellaires peuvent être des causes d’avortement. Inséminer par inadvertance une vache gestante peut aussi engendrer un avortement. Les embryons souffrant d’anomalies génétiques, les erreurs d’affouragement ou les carences en sélénium sont d’autres causes. Dans la majorité des cas, on n’arrive à déterminer la raison effective des avortements. Une recherche des causes est judicieuse pour les motifs suivants : 

  • Point de vue légal : disposition mentionnée dans l’ordonnance sur les épizooties (art. 129) :
  1. Le détenteur annonce au vétérinaire tout avortement d’animaux de l’espèce bovine après une durée de gestation de trois mois ou plus, ainsi que tout avortement d’animaux des espèces ovine, caprine et porcine.
  2. Le vétérinaire doit procéder à un examen après un avortement dans le troupeau d’un marchand de bétail ou pendant la période d’estivage et si plus d’un animal avorte en l’espace de quatre mois dans un troupeau d’animaux à onglons. 
  • Risque de zoonose (= danger de contagion pour les êtres humains) et protection des autres vaches et du troupeau (épizootie) 
  • Pertes économiques

Il est difficile de prévenir le risque d’avortement. Veiller à un maximum de propreté et respecter les règles liées au trafic des animaux aide à réduire le risque d’introduction d’agents pathogènes occasionnant des avortements. Pour constater qu’un animal a avorté, il est important de savoir quelles sont les vaches qui sont gestantes. Il faut aussi être prudent lorsque l’on emprunte un taureau. Ces derniers peuvent être vecteurs d’agents pathogènes occasionnant des avortements. Ces pathogènes se transmettent entre les vaches et entre les exploitations. Concrètement, je conseillerais de faire analyser le prochain avortement (avorton, sang et placenta si possible), en accord avec le vétérinaire d’exploitation.

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