60 ans d’UFA
Au fil des décennies, les recommandations pour l’élevage des veaux ont beaucoup changé. Un aspect est cependant demeuré central : le rôle essentiel des coûts d’élevage dans une exploitation laitière. Un élevage efficient et bon marché était et reste l’objectif. Les coûts d’élevage peuvent être réduits en avançant l’âge de primiparité ( âge au premier vêlage ). Cela suppose d’élever les veaux femelles de telle sorte que leur développement physique leur permette ensuite de mettre bas à l’âge souhaité. En 1971, on recommandait d’avancer l’âge de primiparité à deux ans et demi pour réduire les coûts. Selon les races, cette recommandation a évolué. Aujourd’hui, pour les races laitières intensives, on vise un âge de primiparité de 24 mois. En revanche, un premier vêlage à moins de 23 mois n’est pas rentable. En pareil cas, il est certes possible que des génisses aient atteint le poids souhaité lors de la première saillie, mais elles ne pourront pas exprimer la totalité de leur potentiel productif après le vêlage.
Beaucoup de lait, peu de lait… et retour en arrière
De nombreuses recommandations différentes ont été émises pour la quantité de lait à distribuer. Alors que, durant les années 1970, on recommandait encore une quantité totale de 800 l de lait par veau d’élevage, on était tombé à 300 l en 1992. Aujourd’hui, la norme se situe entre 450 et 500 l. Les quantités distribuées quotidiennement n’ont pas non plus cessé de changer. En 1964, on donnait aux veaux au maximum 4 l par jour et plus du double en 1980, soit 9 l. En 1992, on était retombé à 6 l. Aujourd’hui, on parle de buvée ad libitum. On met à la disposition des veaux autant de lait qu’ils peuvent en boire. Les très faibles buvées des années 1990 étaient justifiées ainsi dans un article de la Revue UFA de 1992 : « Le veau doit devenir le plus rapidement possible un consommateur de fourrage grossier ». Le faible volume des buvées avait pour objectif de restreindre le veau pour qu’il consomme davantage de concentrés et de fourrage grossier. Mais plusieurs études ont montré que distribuer des quantités de lait élevées a des effets positifs sur la consommation de fourrage grossier et de concentrés. Une étude autrichienne de 2015 a prouvé que les veaux nourris ad libitum consomment davantage de foin et de concentrés après le sevrage que les veaux nourris de façon restrictive. Autre effet positif : l’augmentation des gains journaliers.
Saviez-vous que …
… UFA a produit dès 1964 des aliments pour chaque phase d’élevage ?
… l’on recommandait en 1992 de sevrer les veaux femelles après distribution de 300 l de lait ?
… une distribution de lait en grande quantité n’a pas un impact négatif sur la consommation de fourrage grossier et de concentrés après le sevrage ?
L’aliment d’élevage existe depuis longtemps
Déjà en 1964, l’assortiment d’UFA comprenait trois aliments pour les différentes phases d’élevage : UFA-116, UFA-118 et UFA-219. Ils sont toujours proposés. En 1985, avec son produit UFA-114, UFA a lancé une nouveauté : le premier aliment pour veaux soumis à un traitement thermique. Ce traitement a permis d’améliorer la valorisation de l’aliment et, par conséquent, la disponibilité des nutriments. La densité nutritionnelle plus élevée a permis de réduire les quantités distribuées, ce qui a favorisé la consommation de fourrage grossier sans que le veau soit en sous-nutrition durant le sevrage. Aujourd’hui, parallèlement aux divers laits d’élevage en poudre et aux spécialités, UFA propose sept aliments formulés spécialement pour l’élevage.
UFA Junior-Support
Dans l’élevage laitier, l’objectif consiste à atteindre une productivité élevée par jour de vie. La réalisation de cet objectif passe nécessairement par une alimentation et un mode de garde optimales durant les premières semaines. Le concept UFA Junior Support permet de mettre toutes les chances de son côté en vue d’obtenir des vaches rentables et au bénéfice d’une grande longévité :
Programmation métabolique
Conseil spécialisé
Aliment d’élevage avec ProRumin
Mash pour veaux UFA
Intensité alimentaire en fonction de l’âge au vêlage
Plan d’alimentation selon UFA W-FOS
Laits d’élevage adaptés à chaque situation
Distributeurs automatiques de lait (DAL) avec service sur 365 jours
Régime ciblé durant les phases de tarissement
Ne pas oublier les génisses
Un élevage performant ne s’achève pas avec le sevrage du veau. On oublie souvent qu’il faut nourrir les génisses d’élevage intensivement et avec des fourrages d’excellente qualité durant toute leur première année de vie. Cette thématique était déjà traitée dans le guide de 1970. Ce conseil, répété au fil des années, n’a rien perdu de sa valeur.
S’agissant de la qualité du fourrage grossier distribué aux génisses de plus d’une année, on conseillait il y a cinquante ans d’utiliser des fourrages de qualité moyenne, suffisants en tant que source nutritive, à condition de procéder à une complémentation avec des sels minéraux. Dans les systèmes d’élevage spécialisés actuels, on ne peut plus affirmer cela de façon aussi systématique. L’alimentation devrait être fondée sur le développement physique de la génisse et non sur son âge. Ce qui compte, c’est que les génisses ne soient pas trop grasses à l’âge de la première saillie, afin d’assurer une fertilité élevée.
Les vaches de demain
Les veaux d’élevage d’aujourd’hui sont les vaches de demain. Pour obtenir une vache très productive, il faut investir dans le veau d’élevage dès le premier jour. L’élevage du veau est un facteur de coûts important dans l’élevage laitier. Des coûts qu’il ne faudrait pas maintenir au minimum, mais à l’optimum. Une vache bénéficiant d’un affouragement intensif doit déjà être nourrie en conséquence dès la naissance. Cela s’appelle la programmation métabolique. Plus un veau est nourri intensivement durant ses trois premières semaines de vie, plus il pourra absorber de nutriments et les mettre en valeur à l'âge adulte. L’ingestion de grandes quantités de nutriments permet aussi au jeune veau de former davantage de cellules lactogènes dans sa mamelle. Diverses études prouvent que les veaux d’élevage nourris intensivement afficheront une meilleure productivité laitière que les veaux sous régime restrictif. La programmation doit toutefois intervenir à un stade précoce, car elle est déjà terminée à la 9 e semaine de vie. Réduire le volume de la buvée pour forcer les veaux à manger davantage de concentrés et de fourrage grossier, comme on le faisait dans les années 1990, est donc une erreur. En effet, durant leurs trois premières semaines, les veaux ne sont pas faits pour consommer des aliments secs en grande quantité. Seules de grandes quantités de lait permettent une consommation élevée de nutriments. Il est également important de veiller à l’approvisionnement en énergie de la mère. Si la vache n’a pas ingéré suffisamment de nutriments durant les dernières semaines de gestation, l’effet de la programmation métabolique du jeune veau s’en trouve fortement réduit. Cet effet peut même être annulé en cas de forte pneumonie ou d’autres pathologies graves. Une alimentation intensive du veau ne débouche donc pas automatiquement sur une vache à haute productivité. D’où l’importance du mode de garde et des conditions environnementales.
Auteur
Salzmann Jonas, Marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee
Photos
Archives Revue UFA