La journée UFA Herd Support (UHS) a été l’occasion d’aborder des thèmes comme la santé de la mamelle, le suivi de troupeau et la ration mélangée idéale. Pour tous ces thèmes ayant trait à une production laitière rentable, il convient d’identifier à temps les symptômes de maladies, selon la devise « agir plutôt que réagir ».
Santé des onglons
Identifier les boiteries
Selon Arturo Gomez de Zinpro, constater qu’une vache boite fortement est à la portée de chacun. Pour éviter des boiteries et les coûts qui en découlent, il est toutefois important de les identifier et de les soigner à un stade précoce. Pour ce faire, on classe le degré de boiterie selon cinq niveaux. Alors que le niveau 1 signifie « normal » et le niveau 5 « boiterie grave », il n’est pas évident d’évaluer correctement le niveau 3 (modérément boiteuse) et le niveau 2 (légèrement boiteuse). Avec un peu d’exercice, un œil bien formé y parvient. Un dos légèrement courbé et des pas rapprochés fournissent des premiers indices.
Stress = problèmes d’onglons
Les problèmes d’onglons surviennent majoritairement au cours des trois à quatre premiers mois de la lactation. Cela est dû au stress lié à la période entourant le vêlage, qui se traduit en quelques semaines par des lésions aux onglons. Selon une étude de Zinpro, une lésion aux onglons coûte 300 francs par animal à son éleveur ou à son éleveuse.
Identifier les problèmes
Une vache affectée par des problèmes d’onglons souffre lorsqu’elle se lève. Les phases de repos durent plus longtemps, l’animal souhaitant éviter d’avoir mal en se levant. Le nombre de repas diminue et l’ingestion baisse. La chute de la production laitière n’est qu’une conséquence parmi d’autres. Une fois les vaches affectées de boiteries identifiées, il convient de déterminer correctement le problème pour l’éliminer sur le long terme. Les ulcères de la sole sont généralement dus à une mauvaise structure des sols.
Les blessures de la ligne blanche sont quant à elles dues à des installations ou à un parage des onglons inadéquats. Les angles vifs, les seuils ou les rainures (trop) larges dans les sols en béton font que les onglons des vaches ne se posent pas sur l’ensemble de la surface. A l’étable, les zones concernées doivent être identifiées et tous les sols, y compris l’aire d’attente de la salle de traite, doivent être contrôlés de près.
En cas de Mortellaro, une bonne hygiène d’étable représente déjà la moitié de la solution. Plus les zones où les vaches se déplacent et les onglons sont propres, plus les tréponèmes (bactéries occasionnant des problèmes de Mortellaro) auront du mal à contaminer les onglons et la peau. Il convient d’accorder un maximum d’attention aux remontes d’élevage et aux vaches taries. Un plan destiné à réduire les problèmes de Mortellaro doit être appliqué à tous les groupes. En collaboration avec le Service sanitaire bovin (SSB), UFA a par conséquent développé un « concept global pour réduire la Mortellaro ».
Les inflammations sont la quatrième cause de maladie des onglons. Ces dernières ne sont généralement pas visibles au niveau des onglons. Un système immunitaire solide prévient de telles inflammations. Un affouragement adapté aux besoins et visant à maximiser l’ingestion de MS aux alentours du vêlage s’avère primordial pour que la vache produise suffisamment de glucose. Outre un management optimal, l’approvisionnement en minéraux, et plus particulièrement en oligo-éléments, doit être optimisé, de manière à ce que les vaches passent bien la phase de transition. Le stress thermique est une autre cause possible d’inflammation des onglons.
Attention aux vaches prêtes
La plupart des exploitations ont des vaches qui boitent. Il est important d’en être conscient et de prendre des mesures. Il est primordial que les vaches prêtes intégrant le box de vêlage ne boitent pas. Toutes les vaches devraient donc passer au congrain avant d’être taries, pour soigner les problèmes d’onglons éventuels.
Suivi de troupeau
Surtout dans les exploitations affectées par des problèmes d’onglons, le vétérinaire Beat Berchtold mise sur une collaboration étroite avec un conseiller spécialisé en bétail laitier. En collaboration avec ce dernier, il planche sur des solutions réalisables par l’éleveur ou l’éleveuse. Ce genre de problème ne peut être résolu que par un travail d’équipe. Pour éviter des frictions dues à des avis divergents, il faut que toutes les parties pratiquent une communication ouverte. Ainsi, l’éleveur peut résoudre ses problèmes de manière ciblée.
Utiliser les chiffres clés
Les troubles métaboliques, les problèmes de fertilité et les numérations cellulaires élevées figurent parmi les problèmes fréquemment rencontrés par Beat Berchtold dans les exploitations. Dans ces cas-là, le vétérinaire utilise des chiffres de référence. Ces derniers permettent de montrer à l’agriculteur l’ampleur du problème et de se concentrer le plus possible sur les problèmes éventuels.
Coûts élevés
En cas de mammites et de numérations cellulaires élevées, les coûts sont difficiles à chiffrer, car les frais cachés n’apparaissent pas. Si la numération cellulaire moyenne théorique du lait de citerne est de 3 000 000 ml (sur la base des résultats du contrôle laitier), les coûts peuvent avoisiner 383 francs par vache et par an. Pour un troupeau de 40 vaches cela peut représenter un montant de plus de 15 000 francs par an. Ces coûts estimatifs reposent sur des résultats rencontrés dans la pratique par Beat Berchtold. Les frais peuvent assez rapidement atteindre un montant à cinq chiffres, raison pour laquelle il vaut la peine d’investir dans la prévention.
Phase de transition
Beat Berchtold a pour sa part rappelé l’importance de la phase de transition. Les phases de tarissement et de démarrage requièrent une grande vigilance. Les jalons de la prochaine lactation sont en effet posés au cours de cette phase.
Performances laitières de pointe à partir du fourrage de base
Le dépouillement et la présentation des chiffres indicatifs UHS font partie intégrante du programme de la journée UHS. Les comparaisons entre collègues et les évolutions en cours suscitent toujours un vif intérêt.
Les résultats des plus de 300 exploitations UHS de Suisse alémanique ont évolué favorablement l’année dernière également. La production laitière moyenne par lactation standard a dépassé pour la première fois les 10 000 kg de lait. La quantité de lait produite à partir du fourrage de base a encore augmenté et approche les 7000 kg. La bonne qualité du fourrage de base n’y est sûrement pas étrangère. La progression enregistrée au cours des six dernières années montre que le fourrage de base n’explique pas, à lui seul, cette augmentation. L’optimisation continue de l’affouragement selon UFA W-FOS y a aussi contribué de manière importante. Exprimées en grammes de MS par kilo de lait, les quantités d’aliment complémentaire distribuées n’ont augmenté que de manière marginale. Tous ces chiffres reflètent les progrès constants des exploitations UHS et une excellente gestion.