Après trois ans d'interruption, les membres du Réseau soja se sont à nouveau réunis physiquement pour l'assemblée générale de l'association à Schwarzenegg, dans le canton de Berne. Le président sortant, Christian Oesch, a remercié les membres : "Il est réjouissant de voir comment les acteurs de la chaîne de valeur assurent l'approvisionnement de la Suisse en aliments pour animaux dans les conditions actuelles. Le fait que la situation tendue sur les marchés d'approvisionnement donne lieu à des discussions controversées, mais que des solutions constructives et crédibles soient trouvées, est tout à l'honneur du Réseau soja suisse". Pour la première fois, le réseau soja sera présidé par une femme, en la personne de Mme. Salome Hofer, responsable du développement durable chez Coop.
Les difficultés d'approvisionnement ont donné lieu à des discussions. Les effets de la pandémie du Coronavirus, les mauvaises récoltes et les incertitudes liées à la guerre en Ukraine font grimper les prix des matières premières à des niveaux jamais atteints. Ainsi, en mars, une tonne de farine de soja LP (low protein) sans OGM coûtait à court terme plus de 800 euros, alors que le niveau normal est d’environ 350 euros. Malgré toutes ces difficultés, les acheteurs ont pu garantir l'approvisionnement de la Suisse en aliments pour animaux sans OGM. De plus, les objectifs du réseau soja ne sont pas menacés : Le soja fourrager est certifié, sans déforestation et majoritairement importé depuis l’Europe. De plus, d'autres aliments pour animaux tels que le blé, l'avoine, l'orge et les brisures de riz répondent désormais eux-aussi à des critères écologiques.
Chiffres clés 2021 réjouissants du réseau soja
La disponibilité limitée de soja non-OGM en provenance du Brésil a conduit à un nouveau record d'achat de soja fourrager européen en 2021. Au total, 258'110 tonnes de soja fourrager (tourteaux et fèves) ont été importées en Suisse. 204'937 tonnes provenaient d'Europe, soit une part de 79,4%. Les importations en provenance du Brésil ont diminué à 46'326 tonnes (17,9%). Au total, au moins 93% des importations suisses étaient certifiées selon une norme de référence reconnue par le réseau soja. Europe Soya, ISCC PLUS et ProTerra sont les normes les plus fréquemment appliquées.
Plus d'importations de Russie
Jusqu'à récemment, la Suisse achetait également des aliments pour animaux en provenance de Russie et d'Ukraine. En mars 2022, une task force du réseau soja a décidé de ne plus effectuer de nouveaux achats de soja fourrager en provenance de Russie, supprimant ainsi une importante source d'approvisionnement. La sécurité d'approvisionnement de la Suisse en aliments pour animaux sans OGM n'est pas menacée pour autant. En renonçant au soja fourrager en provenance de Russie, le réseau soja assume ses responsabilités et poursuit résolument la voie de l'engagement commun.
2022 pourrait être synonyme de record européen pour le soja
Le président de Donau Soja, Matthias Krön, a relevé lors de l'assemblée générale : "Le réseau soja est un exemple à l'échelle européenne de la manière dont tout un secteur prend volontairement ses responsabilités et renforce la confiance dans l'agriculture et l'industrie alimentaire". L'orateur invité, venu d'Autriche, a décrit la situation et les conséquences de la guerre en Ukraine. Matthias Krön a plaidé en faveur de la raison, de la mesure et d'une discussion basée sur des faits : "L'Ukraine continue de livrer par voie terrestre, des nouvelles nous parviennent chaque jour sur des contrats de livraison honorés. Nous comptons également sur l'Ukraine pour la nouvelle récolte de 2022, une récolte de soja record se dessine même à l'échelle européenne". Vous trouverez des détails à ce sujet dans la fiche d'information de Donau Soja, état avril 22.