Du point de vue de la médecine vétérinaire, le calcium (Ca), le phosphore (P) et le magnésium (Mg) sont des minéraux essentiels. Substances vitales, ils doivent être apportés par l’intermédiaire de l’affouragement. En partie résorbés dans le tractus gastro-intestinal, ces minéraux sont ensuite transportés par voie sanguine vers les différents tissus et régulés au niveau hormonal.
Fonctions des minéraux et symptômes lors de carences
La résorption du calcium et du phosphore dépend de la vitamine D. Par ailleurs, l’assimilation se fait moins bien chez les vaches plus âgées. Constitutifs des os, le phosphore et le calcium sont en grande partie stockés dans le squelette. En outre, ces deux minéraux participent à la transmission des signaux dans les muscles. Pour la production laitière, les vaches ont besoin d’importantes quantités de ces trois substances. Ainsi, plus celle-ci est élevée, plus leurs besoins en minéraux sont importants.
Une carence en calcium après le vêlage provoque souvent une parésie vitulaire (aussi appelée « fièvre de lait »). La préparation au vêlage et le démarrage de la production laitière requièrent en effet de grandes quantités de calcium, qui peut alors faire défaut pour d’autres processus, notamment au niveau de la musculature.
Une carence en phosphore conduit aussi fréquemment à la paralysie précitée. L’ostéomalacie, conséquence d’une baisse de la minéralisation des os, est une autre manifestation de cette carence. Ainsi, dans de nombreuses affections, le rapport Ca/P joue un rôle central.
La carence en magnésium se manifeste quant à elle notamment par la « tétanie d’herbage ». L’herbe jeune présentant de faibles teneurs en magnésium ainsi que des teneurs élevées en potassium (qui bloque la résorption du magnésium), cette affection se manifeste plus fréquemment au printemps et en automne. Les symptômes se caractérisent par des tremblements musculaires pouvant aller jusqu’à des crampes et à une paralysie.
Le diagnostic des carences en minéraux est posé sur la base des symptômes en présence et des valeurs sanguines. Toutes ces affections requièrent un traitement vétérinaire, généralement sous la forme d’une perfusion sanguine, administrée avec précaution et sous contrôle de la fonction cardiaque. Le suivi de traitement se fait par exemple par le biais de boli, de liquides ou de poudres à administrer par voie orale.
Plus la production laitière des vaches est élevée, plus leurs besoins en minéraux sont importants.
Prévenir les carences
La meilleure prévention des carences en minéraux passe par l’alimentation. Pour les vaches taries, cela signifie éviter un BCS (« body condition score ») trop élevé et veiller à ce que l’aliment contienne moins de calcium et davantage de phosphore. Des études récentes montrent en outre un effet positif de l’affouragement de sels acides. Dès le vêlage, il faut alors passer à un aliment minéral pour vaches en lactation riche en calcium, assurant un rapport Ca/P de 2 : 1. Le magnésium doit également être complété en quantité suffisante. De même, il faut veiller à garantir un apport adéquat en vitamine D, par exemple au moyen d’une injection unique de vitamine D 3 , deux à huit jours avant le vêlage. Enfin, chez les animaux prédisposés, il est recommandé d’administrer des préparations minérales orales de manière précoce, à titre préventif.
En résumé, l’apport en minéraux est tout aussi essentiel que celui en énergie et en vitamines ; une vache laitière doit être alimentée en fonction de ses performances et sur la base de conseils en affouragement individualisés.