Les moutons sont des ruminants robustes, qui peuvent être gardés de différentes manières en hiver : en bergerie, sur un pâturage d’hiver ou par exemple en transhumance.
Pâture d’hiver : peu de dégâts aux champs
Garder les moutons dehors en hiver offre un certain nombre d’avantages : ces derniers sont à l’air libre et font beaucoup d’exercice ; par ailleurs, ce mode de garde est adapté à l’espèce et stimule naturellement leur métabolisme. De même, la pâture des moutons est une solution optimale pour valoriser l’herbe excédentaire avant le redémarrage de la végétation. De plus, elle permet de refermer les couloirs de souris et les taupinières ainsi que de fertiliser sans utiliser de machine. Les moutons sont parfaitement adaptés lors de températures de peu inférieures à zéro, car ils sont nettement plus légers que les chevaux ou les bovins, par exemple, et ne font pratiquement pas de trous dans la couverture végétale. Des zones boueuses peuvent néanmoins parfois apparaître en cas de pluies prolongées, qui disparaissent cependant généralement au printemps.
La garde à l’extérieur stimule naturellement le métabolisme.
Robustes lors de basses températures
Les moutons ne se laissent pas déranger par les températures hivernales. Les animaux adultes en bonne santé peuvent en effet résister à des températures allant jusqu’à – 20° C. L’épaisse toison les isole du froid et la graisse sous-cutanée contribue en outre à retenir la chaleur. La couche de neige que l’on peut parfois observer sur la laine témoigne aussi d’une bonne isolation thermique. En cas de pluie persistante, par contre, la laine devient mouillée et lourde, si bien qu’elle n’est plus en mesure d’assurer sa fonction de conservation de la chaleur. Si un vent mordant s’y ajoute, la situation devient inconfortable pour les moutons et les agneaux en particulier. Il est donc obligatoire de prévoir un abri sur les pâturages d’hiver, pour que les animaux puissent se retirer en cas de vent ou de fortes pluies.
Les atouts de la transhumance
La transhumance est une autre option pour garder les moutons à l’extérieur en hiver. On rencontre ce type de troupeaux sur tout le Plateau, de mi-novembre à mi-mars. Une trentaine de troupeaux itinérants de plusieurs centaines de têtes parcourent ainsi la campagne, accompagnés de bergers·ères. Il faut un berger ou une bergère formés et au moins deux chiens de berger pour un troupeau jusqu’à 600 moutons, deux bergers au-delà. A titre de préparatifs, il faut requérir des autorisations communales pour les zones traversées et pâturées. Le troupeau reste alors inchangé pendant quatre mois, raison pour laquelle seuls les animaux qui n’agnellent pas pendant cette période y sont admis. Compte tenu de la grande étendue du territoire traversé, les agneaux ne doivent pas être trop petits. Les propriétaires d’animaux doivent quant à eux fournir une attestation vétérinaire confirmant que les animaux sont en bonne santé et qu’ils ont été traités contre la gale, au moyen d’un bain ou d’un autre traitement. Pendant toute la durée de la transhumance, le nombre d’animaux doit être régulièrement contrôlé et noté. On peut distinguer les moutons des différents propriétaires grâce à un marquage de couleur correspondant. La transhumance est un mode de garde très apprécié, car elle réduit le travail dans les bergeries et permet de garder les animaux de manière naturelle en grands troupeaux. Il est important à cet effet que les moutons soient annoncés sortis de l’exploitation, de sorte à ne pas biaiser le bilan de fumure.
Valorisation différente du fourrage
En plein air, les animaux ingèrent principalement de l’herbe pauvre en énergie. Ne recevant la plupart du temps pas vraiment d’aliment complémentaire, les agneaux nécessitent plus de temps pour atteindre le poids d’abattage souhaité. Aussi, les agneaux peuvent vivre jusqu’à dix mois dans le cadre d’un élevage extensif. Bénéficiant par ailleurs de plus d’exercice que les animaux gardés en bergerie, les agneaux sont en outre plus charnus et accumulent moins de graisse.
Enfin, le fourrage prélevé directement au pré ne requiert ni tracteurs, ni machines pour la conservation pendant les mois d’été ou pour l’amener à l’étable. C’est donc également un atout écologique que de mettre les animaux au pâturage d’hiver ou de les confier à un troupeau transhumant.
Notre conseil
Préparation à la transhumance
Les préparatifs listés ci-dessous doivent être effectués pour pouvoir confier des moutons à un troupeau en transhumance :
- Les brebis en gestation avancée qui vont agneler dans un délai de quatre mois sont interdites de transhumance.
- Seuls les moutons en bonne santé peuvent y être placés, un certificat vétérinaire doit l’attester.
- Les onglons ne doivent être ni trop longs ni trop courts, car les animaux sont constamment en déplacement.
- Traiter les animaux contre la gale, au moyen d’un bain ou d’un autre traitement.
- Marquer ses propres moutons par exemple avec un marqueur de couleur approprié.
- Annoncer les animaux sortis de l’exploitation.