Les diarrhées restent la principale cause de mortalité des porcelets à la mamelle. Elles se caractérisent tant par une consistance des fèces qu’une fréquence de défécation nettement altérées. Les atteintes au niveau de la muqueuse intestinale perturbent la résorption des nutriments et des liquides ou une augmentation de l’excrétion de liquides.
On connaît des causes d’origine infectieuse ou non infectieuse, les premières se subdivisant à leur tour en étiologies bactériennes, virales ou parasitaires. Le tableau ci-après présente les agents infectieux les plus courants, de même que les méthodes de mise en évidence et les possibilités de traitement correspondantes.
Clarifier la cause
Lutter contre la diarrhée des porcelets requiert un diagnostic solide. Pour ce faire, le choix des échantillons, du laboratoire ou encore de la méthode de test sont déterminants ; le mieux est donc d’en discuter avec le ou la vétérinaire (du troupeau). Il s’agit de disséquer deux ou trois animaux remis vivants, présentant des symptômes typiques et qui n’ont pas été traités. Si ce n’est pas possible, on peut faire analyser les fèces à partir d’échantillons individuels (écouvillon directement sur l’animal concerné) ou de groupe. Pour des résultats d’analyse concluants, ils doivent être réfrigérés et envoyés rapidement au laboratoire.
Que faire à titre prophylactique ?
Il est judicieux de recourir à la vaccination maternelle si une infection par E. coliou C. perfringensde type A ou C a déjà été diagnostiquée chez les porcelets. En effet, une bonne ingestion de colostrum les protège durant les deux premières semaines de vie.
Un système de gestion selon le principe dit « tout dedans - tout dehors » soutient la prévention des contaminations, car il permet de nettoyer en profondeur les boxes puis, une fois secs, de les désinfecter. Il importe toutefois d’adapter le type de désinfection aux agents pathogènes en présence : bactéricide, virucide, sporicide ou parasiticide. La vermifugation et le lavage des truies avant de les introduire dans la porcherie, en mettant l’accent sur la mamelle et les membres ainsi que sur les espaces interdigités, permet en outre de diminuer l’introduction d’agents pathogènes. Enfin, les températures dans la porcherie de mise bas devraient être d’environ 20 à 22° C pour les truies et de 32 à 35° C pour les porcelets.
Pour assurer un démarrage optimal des porcelets dans la vie, il est crucial d’assurer une ingestion suffisante de colostrum. Proposer aux truies assez de matériaux de construction de nid appropriés est aussi important, car promouvoir le comportement naturel assure des mises bas plus calmes, améliorant tant la quantité que la qualité du colostrum. De même, il faut veiller à nourrir les truies correctement autour du terme de mise bas. L’eau étant très importante pour la prophylaxie de la fièvre de lait et pour la production laitière, contrôler l’approvisionnement en eau s’avère décisif : une truie allaitante a besoin de 15 l d’eau par jour, plus 1,5 l par porcelet. Le débit des pipettes doit se situer entre 2,5 et 4 l et être agréable (pas de jet). Si l’on laisse téter les porcelets de manière alternée dans les premières heures après la naissance, chaque animal a la possibilité d’ingérer sa portion de colostrum.
Lorsque ça arrive quand même…
Si, en dépit de tous les efforts réalisés, les porcelets développent de la diarrhée, il faut agir rapidement, en leur proposant une solution d’électrolytes. On peut la préparer soi-même, avec 50 g de glucose et 5 g de sel de cuisine par litre d’eau, ou l’acheter sous forme de mélange. Les animaux malades ont en outre besoin de plus de chaleur dans l’aire de repos, ce qui requiert d’adapter la température du nid. Pour ce qui est de la gestion, il est important de respecter le bon ordre, soit toujours commencer par les animaux sains pour aller ensuite aux animaux malades, puis laver et désinfecter les ustensiles et les bottes. Cependant, le mieux reste d’utiliser des ustensiles et des bottes distincts pour les animaux malades. Enfin, lorsque la cause des symptômes n’est pas connue, il convient de procéder à un examen approfondi avec le vétérinaire d’exploitation.
Commencer tôt l’apport d’aliments complémentaires
L’apport d’un aliment complémentaire à partir du huitième jour facilite grandement le prochain grand saut dans la vie des porcelets, car il stimule le développement du système digestif. L’ingestion d’aliment visée est de 100 g par animal et par jour. Un aliment de préparation de la phase de démarrage (« prestarter ») de haute qualité, proposé au sol ou dans un distributeur automatique, est judicieux. De même, un contrôle et un nettoyage quotidiens des mangeoires et l’élimination des restes de nourriture sont bénéfiques.