Ce qui était jusqu’ici largement connu sous le nom de MMA (mammite = inflammation des mamelles, métrite = inflammation de l’utérus, agalactie = absence de lait), a aujourd’hui un nouveau nom : SDPP (syndrome de dysgalactie post-partum). Cette appellation met davantage l’accent sur le manque de lait des truies malades. Une sous-alimentation des porcelets nouveau- nés et un manque d’anticorps augmentent la sensibilité aux maladies, ce qui se répercute négativement sur les gains journaliers. Il n’est alors pas rare d’enregistrer des pertes supérieures à 15 %.
Symptômes
Le SDPP ne se manifeste pas toujours par des températures corporelles élevées (39,5 - 42° C). Souvent, les truies malades présentent des mamelles rouges et dures, manquent d’appétit, sont constipées et lasses, ne produisent pas assez de lait, se couchent sur leurs mamelles et souffrent d’écoulements vaginaux purulents. Il est important de bien observer les animaux, car agir à temps est la seule solution pour éviter de gros dommages.
Causes multiples
Le SDPP est une maladie multifactorielle causée par des erreurs de gestion combinées à des agents pathogènes dans la porcherie. En cas de problèmes à l’échelle du troupeau, il faut procéder à l’analyse détaillée de l’exploitation. Le système tout dedans- tout dehors avec nettoyage et désinfection systématiques de la maternité réduit efficacement la pression infectieuse, tout comme le lavage des truies avant leur installation dans le box de mise bas. Il faut aussi éviter que les truies ne soient constipées grâce à une alimentation adaptée à leurs besoins au moment de la mise bas et à une hydratation suffisante. Les truies trop grasses sont plus sujettes au SDPP. Des compléments alimentaires peuvent contribuer à réduire la pression infectieuse : ils abaissent le pH urinaire, ce qui réduit le nombre de pathogènes dans les voies urinaires. Il faut aussi immédiatement éliminer les placentas. Après la mise bas, les truies sont plus sensibles aux agents infectieux. Leur système immunitaire est affaibli par le stress, et les voies de mise bas ouvertes ainsi que les morsures sur les trayons et sur la peau des mamelles favorisent le SDPP. Si les porcelets tètent mal, la production de lait peut diminuer. C’est en l’occurrence souvent le cas lorsque les porcelets souffrent de diarrhées durant leurs premiers jours de vie.
Température et hygiène
La température idéale dans la maternité se situe entre 18 et 22° C. S’il fait plus froid, les porcelets et les truies ont besoin de trop d’énergie pour produire de la chaleur. S’il fait plus chaud, les truies souffrent de stress thermique. Recourir à des installations de refroidissement durant l’été s’est révélé payant. Mais les porcelets ne doivent toutefois pas avoir froid. La température dans le nid doit se situer entre 32 et 35° C. Les nids avec courbes de température préprogrammées sont un bon investissement. Les thermomètres infrarouges et les enregistreurs de température permettent de contrôler la température dans la porcherie et le nid. Les poudres hygiéniques peuvent également réduire la pression infectieuse. Il faudrait en outre éliminer les excréments des boxes deux fois par jour. En cas de morsures marquées sur les mamelles, on peut poncer les dents des porcelets.
Hydratation
Il est indispensable que les truies aient accès à de l’eau hygiéniquement irréprochable. Le débit moyen de la tétine doit se situer entre 2 - 4 l / min. Distribuer en plus de l’eau à la mangeoire au moment de la mise bas s’est révélé payant. Si les truies ne boivent pas suffisamment, le contenu intestinal s’assèche, et elles sont constipées. Les bactéries peuvent alors se multiplier rapidement dans l’intestin et libérer des toxines. Parallèlement, de l’urine concentrée et contaminée par des pathogènes provoque des infections urinaires et rénales, ce qui permet également aux pathogènes de se multiplier et de libérer des toxines. Celles-ci paralysent la musculature intestinale et freinent la sécrétion de prolactine, l’hormone de la lactation.
Traitement adapté
Il n’existe pas de traitement standard pour soigner le SDPP. Les truies doivent pouvoir continuer à manger normalement ; ce n’est qu’ainsi qu’elles pourront produire suffisamment de lait. Lorsque les symptômes d’inflammation de la mamelle sont forts et la fièvre élevée, on peut supposer que des bactéries en sont à l’origine. Si les antibiotiques aident à tuer les bactéries, ils ne résolvent pas toujours le problème. Il faut choisir en collaboration avec le vétérinaire un antibiotique adapté au troupeau. Lorsque la truie a peu de fièvre, ne mange pas ou produit peu de lait, des toxines sont souvent à l’origine de la maladie. On utilise alors des médicaments antipyrétiques et antalgiques. L’ocytocine, qui sert à stimuler la montée de lait, n’a pas d’effet positif sur la production laitière. Il faut donc éviter des dosages trop élevés. Lorsqu’il n’y a pas assez de colostrum ou de lait, il peut être judicieux de placer les porcelets ailleurs. Des sécrétions purulentes de l’utérus peuvent être soignées par de la prostaglandine ou de l’ocytocine à action durable. Il faut discuter du traitement avec le vétérinaire.
Séquelles
Les truies souffrant du SDPP perdent plus de poids durant l’allaitement et présentent plus fréquemment des retours de chaleur et des chaleurs tardives que les truies en bonne santé. Lors de la lactation suivante, les porcelets de ces truies prennent moins de poids et les pertes sont plus élevées. A la lactation suivante, il est ainsi également intéressant de surveiller attentivement les truies au moment de la mise bas et de réagir rapidement si nécessaire.