Afin de ne pas attirer l’attention des prédateurs, les volailles cachent leurs symptômes le plus longtemps possible. Si des symptômes cliniques non spécifiques apparaissent, tels que l’apathie, la fatigue ou la perte d’appétit, ceux-ci ne permettent généralement pas de diagnostiquer une maladie spécifique avec certitude. En cas de problèmes de troupeau, le mieux est de commencer par un examen des animaux au poulailler avec le / la vétérinaire ou le / la conseiller·ère en volaille ou encore d’élaborer un plan de mesures après consultation par téléphone.
Les échantillons doivent être envoyés à un laboratoire vétérinaire pour obtenir un diagnostic fiable dans les cas suivants :
- Lorsqu’on observe plusieurs animaux malades (p. ex. sang dans les fèces, maladies respiratoires).
- En cas de hausse des pertes ou de forte baisse de la productivité.
- Si les signes cliniques font penser à une épizootie.
- S’il peut s’agir d’une zoonose, à savoir une maladie qui peut être transmise à l’être humain par les animaux. Les infections par la bactérie du rouget, par exemple, peuvent provoquer la mort des poules élevées en plein air et des inflammations cutanées voire cardiaques chez l’être humain.
- Pour pouvoir effectuer un traitement ciblé.
Selon les inquiétudes, on peut envoyer des cadavres, des échantillons de fèces, de sang ou des prélèvements par écouvillon. Les points suivants doivent être respectés :
- En cas d’incertitudes, appeler le laboratoire et demander ce qu’il faut envoyer.
- Emballer l’échantillon dans un sachet étanche et l’envoyer par courrier A.
- Pour les cadavres entiers, utiliser de préférence ceux d’animaux qui montraient des signes de maladie typiques morts récemment (pas de cadavres qui ont été mangés).
Interpréter les résultats du laboratoire est compliqué. Il faut également tenir compte de certains facteurs, comme l’âge des animaux, les traitements préalables ou encore les programmes de vaccination. Il n’est pas toujours facile d’interpréter les résultats sérologiques des analyses de sang. Il convient de différencier les éléments suivants :
- Les anticorps (Ac) contre l’agent pathogène responsable de la maladie analysée.
- Les Ac induits par la vaccination (p. ex. suite au vaccin contre la bronchite infectieuse).
- Les Ac contre une précédente infection survenue naturellement et qui n’a rien à voir avec la maladie analysée (mémoire immunologique).
- Pour les jeunes animaux : les Ac maternels transmis par la poule aux poussins.
- Les réactions non spécifiques du test (« réac tions croisées » avec d’autres agents pathogènes proches).
Les résultats sérologiques doivent donc toujours être interprétés avec toutes les données disponibles et avec l’aide du ou de la vétérinaire de troupeau, afin d’éviter de prendre des mesures inutiles.
Poser le bon diagnostic permet de choisir le bon traitement, ce qui est particulièrement important pour une utilisation raisonnée des antibiotiques.