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Production animale

La prévention commence au congrain

Les vaches émettent continuellement des signes concernant leur état de santé. Les identifier à temps et prendre immédiatement les mesures nécessaires permet d’éviter efficacement des complications éventuelles. Cela s’avère particulièrement important durant la période qui entoure le vêlage, une vache saine et en bonne santé vêlant plus facilement. Des animaux sains sont une source de satisfaction et un gain de temps.

Pour éviter tout traitement pendant la phase de transition et de démarrage, les onglons doivent impérativement être contrôlés avant le tarissement.

Pour éviter tout traitement pendant la phase de transition et de démarrage, les onglons doivent impérativement être contrôlés avant le tarissement.

(Revue UFA)

Publié le

Actualisé le

Conseillère du service spécialisé bovins, LZSG Flawil

Pour la vache et son métabolisme, la phase transitoire représente un défi important. Cela n’est en fait pas étonnant sachant que cette phase s’accompagne souvent de problèmes de santé. Que peut faire un agriculteur pour avoir le moins d’animaux malades ou affaiblis possible, sachant que ceux-ci demandent du temps et coûtent de l’argent ?

La phase de tarissement commence au congrain

Idéalement, la phase de tarissement devrait commencer par un passage au congrain. Juste avant et après le vêlage, les vaches ne devraient en effet être passées au congrain qu’en cas d’urgence. Tout traitement étant une source de stress et de douleur, il convient, dans la mesure du possible, d’éviter de soigner les vaches au cours de cette période sensible qu’est pour elles la phase transitoire. Contrôler les onglons au moment du tarissement et les traiter si nécessaire permet d’éviter des problèmes d’onglons au cours des 100 premiers jours de la lactation.

Le passage au congrain est également l’occasion de contrôler la production laitière et de tarir les vaches de manière sélective.

Les vaches taries requièrent beaucoup d’attention

Les vaches taries sont les vaches les plus importantes à l’étable. Elles garantissent la pérennité du troupeau. Par conséquent, des soins appropriés et efficaces sont un gage de succès. Les mamelles des vaches qui viennent d’être taries doivent être contrôlées régulièrement, afin de prévenir des problèmes de mammite. Il est primordial de mettre à la disposition des vaches taries un maximum de paille et de place pour qu’elles puissent se coucher et manger. Il n’est pas judicieux de faire des économies dans ce domaine. Pour éviter que les vaches affaiblies soient trop stressées, il faut que ces dernières disposent d’une aire de repos et d’affouragement largement dimensionnée. Une vache en fin de gestation a besoin d’un environnement calme et d’un accès permanent à l’eau et à la ration.

Premiers signes que le vêlage approche

Au cours des sept à quatorze jours précédant le vêlage, le volume de la mamelle commence à augmenter. Les vaches concernées ont aussi tendance à se coucher davantage et à passer plus de temps à se gratter à la brosse. Au cours de cette période, il se peut que la consommation de matière sèche (MS) ait tendance à reculer légèrement. Il est important qu’elle ne passe jamais en dessous de 12 kg par jour et par animal. Durant cette phase, le BCS ( Body Condition Score )peut être un instrument de contrôle judicieux. La prophylaxie de la fièvre du lait s’organise au cours des deux dernières semaines de la gestation. Les exploitations à problème doivent être d’autant plus attentives à l’affouragement pratiqué. Les vaches taries ont généralement la panse pleine (la note 4 est optimale), la vitesse de passage de la ration étant ralentie. Lorsqu’on distingue clairement le triangle de la panse, cela signifie que cette dernière est vide. Il s’agit là d’un signal d’alarme indiquant clairement que la vache n’est pas en bonne santé.

Moins de stress aux alentours de la mise bas

Un à quatre jours avant le vêlage, il convient de bien observer le gonflement de la vulve, la rétention d’eau dans les tissus (œdème) et le volume de la mamelle. A ce mo-ment-là, les vaches se tiennent souvent volontairement à l’écart du reste du troupeau. Ce comportement peut varier d’un animal à l’autre. Installer la ligne de vêlage dans le prolongement direct de l’axe de la table d’affouragement et garantir que les vaches en fin de lactation bénéficient d’un contact visuel avec leurs congénères est un gage de calme et de proximité avec le reste du troupeau. Plus le moment de la mise bas approche, plus les modes de comportement qui y sont liés, comme le fait que la vache s’agite, qu’elle se déplace constamment et que son activité de rumination diminue, deviennent manifestes. Le relâchement des ligaments sacro-illiaques et la mobilité accrue de la pointe de la queue indiquent que la mise bas devrait intervenir dans les 12 à 24 heures à venir. Au cours des quatre heures précédant la mise bas, la vache est nerveuse et se couche / se relève plus fréquemment. Parfois, on constate aussi que la vache à tendance à vouloir créer un « nid » dans sa litière. Peu avant la mise bas, la température corporelle diminue de 0,5° à 1° C. Durant cette période, réduire les causes de stress a un impact décisif sur le déroulement de la mise bas.

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Un box de vêlage largement dimensionné, avec beaucoup de paille, permet un vêlage sans stress.

(Nathalie Roth)

Prévenir les problèmes de rétention placentaire

Dès que la poche des eaux apparaît, la mise bas commence. Lorsque la vache a bénéficié d’un suivi approprié pendant la phase de tarissement, les conditions pour un déroulement optimal du vêlage sont réunies. Si la vache est active et que la mise bas progresse correctement, une aide au vêlage est quasiment superflue. L’expulsion du placenta est gérée par le système immunitaire de la vache. Les rétentions placentaires sont souvent liées au stress ou à une aide au vêlage trop précoce ou trop brusque. L’affaiblissement du système immunitaire de la vache suite à une fièvre du lait, à une carence en sélénium, à une infection ou à des fourrages de mauvaise qualité peut aussi se solder par une rétention placentaire. Il s’agit de prévenir au maximum ce genre de problème en adoptant des mesures adéquates.

Le succès passe par une bonne observation

Une vache en bonne santé est active et suit le rythme du troupeau. Par une bonne observation et des soins adéquats, l’agriculteur peut prévenir efficacement les maladies et les complications tout au long de la phase de tarissement. Les données issues des systèmes de gestion de troupeau comme la rumination et l’activité journalière contribuent à une meilleure observation et à une identification précoce des maladies. La prévention commence par un concept de tarissement incluant notamment un contrôle des onglons juste avant le tarissement ainsi que des conditions de garde et d’élevage le moins stressantes possible. Il faut par ailleurs toujours être très attentif aux signaux émis par les vaches, afin d’appliquer immédiatement les mesures nécessaires et d’agir de manière ciblée. Ainsi, on pourra optimiser la phase de transition et le début de la lactation, ce qui se traduira par des vaches et des veaux productifs et en bonne santé.

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