La répartition du travail dans la production de porcelets (RTPP) présente de nombreux avantages, en particulier pour les exploitations de petite ou moyenne taille : en se spécialisant, les exploitants peuvent se concentrer sur un domaine spécifique de la production, pour gagner en efficacité ; planifier les pics d’activité et organiser le travail de manière rigoureuse accroissent en outre la flexibilité. Une exploitation de saillie et d’attente approvisionne généralement trois à six exploitations de mise bas en truies portantes.
Transformations simples
Lorsqu’une exploitation envisage une transformation ou une restructuration, il est pertinent de considérer le système RTPP. Dans la plupart des cas, il est possible de transformer une ancienne étable à vaches en une porcherie de mise bas moderne. Il est également possible de réutiliser une porcherie d’élevage existante. Bien que cela nécessite certains compromis par rapport à une nouvelle construction, le fait que l’enveloppe du bâtiment soit déjà présente constitue un atout financier indéniable. Dans un espace relativement restreint, la RTPP permet de générer une valeur ajoutée importante, de même que d’ajouter une branche d’activité à l’exploitation. Le soutien qu’offrent Anicom et UFA englobe la planification complète, le conseil et le suivi des rings.
Processus bien définis
Les systèmes RTPP garantissent des processus de travail bien structurés. Les truies reproductrices sont ainsi usuellement installées toutes les six semaines, bien que d’autres intervalles soient envisageables. Veiller à ce que les exploitations de saillie soient à proximité permet de réduire les distances de transport. Par ailleurs, la durée d’élevage des gorets, qui varie entre cinq et sept semaines après le sevrage, ne diffère pas des systèmes en vase clos. Selon l’exploitation, les porcelets peuvent également être engraissés sur place, dans une porcherie dédiée.
Solution durable
La valeur ajoutée est ventilée entre les exploitations selon une clé de répartition définie. Les truies sont vendues entre les exploitations, le prix d’une femelle portante ou tarie dépendant du prix des porcelets d’engraissement. Cette clé de calcul est révisée chaque année pour tenir compte des coûts et de l’évolution des performances biologiques. Le produit de la vente des gorets d’engraissement, toujours reversé à l’exploitation de mise bas, est inclus dans le système de prix.
Les perspectives d’avenir de la RTPP sont prometteuses : selon les expectatives, un grand nombre d’exploitations abandonneront l’élevage porcin dans les années à venir pour des questions liées à l’âge ou à la succession. Or, malgré une demande stagnante ou en légère baisse, il y aura toujours besoin de productrices et producteurs de porcelets compétitifs. Dans ce contexte, le système RTPP permet également aux petites exploitations de s’affirmer sur le marché. Par ailleurs, cette solution offre de bonnes conditions pour les prochaines générations.
Dans la pratique
« Les pics de travail sont faciles à planifier »
Beat Grütter gère une exploitation mixte avec des porcs, des vaches laitières et des grandes cultures à Hellsau. En 2018, il a transformé son ancienne porcherie d’élevage, qui comptait 56 truies reproductrices, en une porcherie de mise bas RTPP offrant 20 places de mise bas. Auparavant, les truies taries et le centre de saillie se trouvaient dans une étable à front ouvert, où la charge de travail et le climat étaient devenus insatisfaisants. Face à cette situation, il a étudié la possibilité de transformer et de restructurer, optant finalement pour la participation à un ring RTPP en tant qu’exploitation de mise bas. L’ancienne porcherie des truies taries a été convertie en porcherie de mise bas, tandis que les porcelets d’engraissement sont désormais logés dans l’ancienne porcherie de mise bas. « Nous avons eu la chance que l’espace disponible soit parfaitement adapté pour 20 boxes de mise bas. Nous avons ainsi fait l’économie d’une nouvelle construction et pouvons continuer à utiliser les bâtiments existants », détaille l’éleveur.
Seule l’enveloppe de l’ancien bâtiment a été conservée, il a été isolé et équipé d’une ventilation ainsi qu’un chauffage au sol. Depuis cette transformation, la santé des porcelets s’est nettement améliorée. « Nous constatons une amélioration significative du gain moyen quotidien », précise-t-il.
En tant qu’exploitation de mise bas membre d’un ring, nous pouvons parfaitement exploiter les bâtiments existants.
Toutes les six semaines, Beat Grütter reçoit 20 truies portantes de l’exploitation de saillie et d’attente. Après la naissance, les porcelets restent auprès de leur mère pendant cinq semaines. Les tâches récurrentes telles que l’administration de fer, la castration ou la vaccination ne doivent être effectués qu’une fois toutes les six semaines, ce qui a considérablement réduit la charge de travail. Le nombre de porcelets sevrés par portée a augmenté d’environ une unité pour atteindre aujourd’hui 12,3 grâce aux différentes mesures prises par la famille Grütter ces dernières années. Après le sevrage, les porcelets, soit environ 2000 par an, sont élevés en groupes, tandis que les truies retournent à l’exploitation de saillie et d’attente.
Beat Grütter se félicite d’avoir opté pour la RTPP, une stratégie qui s’est révélée payante pour son exploitation.