60 ans d’UFA
Aujourd’hui, les éleveurs de volaille professionnels sont certes moins nombreux que par le passé mais très spécialisés.
Avènement et abandon de l’élevage en batterie
L’élevage professionnel des poules pondeuses s’est réellement imposé dans les années 60, avec l’avènement des élevages en batterie à plusieurs étages. Les premières critiques envers l’élevage en batterie ont commencé à la fin des années 70. A partir de 1981, ce système a été interdit après l’adoption d’une phase transitoire de dix ans. La taille des effectifs a été limitée à 10 000 poules pondeuses (contre 18 000 actuellement). Aujourd’hui, la tendance est à la production en volière avec jardin d’hiver et accès au pâturage.
Aliments pour poules pondeuses
Dans le sillage de l’accroissement des effectifs par exploitation, les exigences concernant l’alimentation des poules ont également augmenté. En collaboration avec les fédérations agricoles de l’époque, UFA fournissait des recettes et des aliments composés SEG à la Fédération SEG de l’aviculture suisse (Union suisse des sociétés coopératives pour la vente des œufs et de la volaille). Cela fait déjà longtemps que l’on utilise des aliments différents pour les poules pondeuses, les poussins et les poulettes et que des aliments spécifiques sont utilisés en fonction du type d’élevage pratiqué. La composition des aliments pour pondeuses variait également beaucoup. A l’époque, les farines de viande, d’os et de poisson étaient des ingrédients incontournables. Des produits tels que la farine d’herbe, les levures, le charbon de bois et les sous-produits de la fabrication de chips entrèrent également dans la composition des aliments avicoles. Depuis, la composition des aliments a beaucoup évolué. Les protéines animales ont totalement disparu et l’alimentation par phase s’est imposée. La structure reste toutefois un élément essentiel dans la conception des aliments, la farine (expansée de nos jours) étant encore une composante de premier choix des aliments pour poules pondeuses.
Le tableauillustre l’augmentation des performances et les besoins en aliments par œuf au fil des ans. Outre les améliorations apportées au niveau des aliments eux-mêmes, la génétique des pondeuses a aussi évolué. Les poules pondeuses hybrides originaires d’Outre-Atlantique ont connu un succès fulgurant dès les années 60. Aujourd’hui, le marché mondial est dominé par des acteurs encore moins nombreux mais de taille d’autant plus importante. Avant que l’élevage de poules pondeuses se professionnalise, les races indigènes telle la poule suisse, une poule à deux fins, étaient largement répandues. Les femelles étaient destinées à la production d’œufs alors que les mâles étaient affectés à la production carnée.
Stimulateurs de croissance
Les stimulateurs de croissance antibiotiques ont été introduits il y a 60 ans. En Suisse, ils sont totalement interdits depuis 1999. Un essai réalisé en Allemagne et datant de 1965 démontrait que l’ajout d’un antibiotique aux aliments pour pondeuses permettait de faire passer la performance de ponte de 172 à 188 œufs sur une période de ponte de 270 jours. A l’époque, la SEG avait émis l’avis suivant: « Aujourd’hui, on peut affirmer avec certitude qu’il serait impensable d’augmenter les effectifs avicoles sans ajouter certaines substances ayant un impact déterminant sur l’hygiène. » Les problèmes de résistance étaient toutefois connus depuis la fin des années 50, surtout en ce qui concerne l’antibiotique Tetracycline.
L’expansion, une solution idéale
Les salmonelles ont affecté la branche avicole pendant des décennies et ont été un problème grave dans les années 90. Comme les effectifs parentaux étaient souvent contaminés par les salmonelles, les agents pathogènes se sont propagés à une large échelle. Les mesures prises ne permettant pas d’atteindre les effets escomptés, les salmonelles restèrent un problème récurrent. Avec le recul, il s’est avéré que ce sont surtout les farines de viande et d’os provenant des abattoirs et des centres collecteurs qui contenaient des salmonelles, suite à un processus de transformation inapproprié. Au début des années 90, le nombre de personnes infectées commença à augmenter fortement. La thématique des salmonelles a été largement médiatisée en 1992. UFA opta pour une nouvelle voie et décida d’installer son premier expanseur dans l’usine de Sursee. L’aliment est hygiénisé dans le cadre d’un processus associant des pressions et des températures élevées. Grâce à cela, les nutriments sont plus facilement disponibles pour l’animal. La combinaison de contrôles d’entrée très stricts pour les matières premières et du processus d’hygiénisation a permis de réduire considérablement la transmission de salmonelles via les aliments.
Recherche dans la pratique
L’exploitation d’UFA-Bühl à Hendschicken prouve qu’UFA a toujours été intéressé par une recherche axée sur les besoins de la pratique. Des essais portant sur diverses formes d’élevage et d’alimentation y sont réalisés depuis 1962. Un poulailler pour poulettes et poules pondeuses a été construit à UFA-Bühl en 1986, ce qui a permis de réaliser de nombreux essais. Les trois essais suivants démontrent que la recherche a toujours planché sur des thèmes actuels:
• 1995: essai comparant les aliments pour poules pondeuses sans composants d’origine animale et les aliments à forte teneur d’origine animale (farine de viande, de sang et d’os). Ce comparatif a démontré que les rations purement végétales ne prétéritaient pas les performances, les caractéristiques des œufs et la marge brute. Alors que l’essai était encore en cours, il a été décidé que les composants protéiques d’origine animale n’étaient plus autorisés dans les aliments pour pondeuses.
• 2007: conséquences de différents pourcentages de colza dans les aliments pour poules pondeuses. A l’époque, l’odeur des œufs était un sujet récurrent et le colza était considéré comme un « facteur de risque ». La sélection d’une race hybride de poules permit finalement d’utiliser le colza dans les aliments pour poules pondeuses, les résultats d’essais démontrant que le colza pouvait entrer, en tant que composante protéique, à raison de 5 % au maximum dans la composition des aliments, sans qu’il s’ensuive des conséquences négatives sur l’odeur des œufs.
• 2011 : 100 % de composants bio dans les aliments bio. Suite aux prescriptions imposant 100 % de composants bio dans les aliments bio, UFA-Bühl a analysé les différences entre les aliments conventionnels, bio standard et 100 % bio. Ces essais ont démontré que les performances obtenues avec les aliments 100 % bio étaient tout à fait comparables à celles des « anciens » aliments bio. La consommation d’aliment et le prix de ces derniers étaient certes notablement plus élevés que dans le cadre des autres variantes mais étaient compensés par le prix supérieur octroyé pour les œufs bio.
Actuellement, deux essais consacrés aux poules pondeuses sont réalisés à UFA-Bühl. Les résultats obtenus sont intégrés dans la conception des aliments composés UFA. Les essais permettent donc d’adapter constamment les aliments à l’évolution de la branche en Suisse.
La branche avicole a surmonté de nombreux obstacles. Désormais, cette branche de production affiche une croissance continue. n
AuteureSandra Frei, Marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee
Saviez-vous que…
… la technique de l’expansion associée à l’hygiénisation a permis de résoudre, en 1993, la problématique des salmonelles à laquelle la branche avicole était confrontée ?
… la performance de ponte est passée de 200 (en 1950) à 330 œufs grâce aux progrès enregistrés dans l’élevage et l’affouragement ?
… les stimulateurs de croissance antibiotiques étaient utilisés couramment dans les années 60, notamment dans l’élevage de poules pondeuses ?