Fréquentes sur le marché du porc, les fluctuations saisonnières des prix sont dues à une offre tantôt insuffisante, tantôt excédentaire : au printemps, on constate un sous-approvisionnement en porcs de boucherie, alors que c’est à ce moment-là que la demande en viande de porc est au plus haut ; à partir de l’été, la situation du marché change et l’offre devient excédentaire, car la consommation de viande porcine est faible en été et en automne. L’excès de porcelets et de porcs conduit finalement à une baisse des prix. Par ailleurs, le baromètre des truies n’étant pas assez utilisé dans la pratique, les truies ne sont pas saillies en tenant compte des fluctuations saisonnières.
Situation actuelle du marché
Le marché porcin est actuellement très tendu : l’offre étant excédentaire, les prix des porcs de boucherie ainsi que des porcelets se situent à un niveau plancher. Anicom ne veut plus être spectateur de cette situation, mais empoigner ce problème à bras-le-corps. Pour ses client·es, l’entreprise a ainsi développé les deux mesures suivantes :
- introduction d’un système de prix saisonniers avec bonus / malus pour les porcelets ;
- développement et ajustement de l’abonnement cochettes.
Système de prix avec bonus / malus
Afin de contrer les fluctuations saisonnières d’offre et de prix, Anicom a développé un système de prix avec bonus / malus pour les porcelets : selon la saison, l’éleveur·euse reçoit un supplément ou une déduction par goret vendu. Cette mesure constitue un outil destiné à éviter les fausses incitations, et ainsi à réduire les fluctuations saisonnières. De plus, elle permet de mettre en œuvre le baromètre des truies, en adaptant les saillies à la saison concernée : celles-ci sont encouragées en été et réduites en automne comme en hiver. L’offre et la demande peuvent ainsi être mieux ajustées l’une à l’autre.
De mi-novembre à fin janvier, les éleveurs·euses reçoivent un bonus par porcelet livré. Durant cette période, le supplément de prix est augmenté chaque semaine. Une fois que le bonus maximal est atteint, le supplément est alors progressivement réduit. En revanche, de fin avril à début juillet, les éleveurs·euses reçoivent un malus par goret livré. Le montant de cette déduction est également augmenté chaque semaine, puis diminué une fois le plafond atteint. Le reste de l’année, il n’y a aucun supplément de prix ni déduction. La période de bonus durant une semaine de plus, le montant correspondant est plus élevé que celui du malus.
Abonnement cochettes
Avec l’abonnement cochettes d’Anicom, les exploitations de production bénéficient d’un rabais de 25 francs par cochette achetée si celles-ci répondent à certaines exigences. L’abonnement offre à tous les partenaires une planification sûre et une gestion optimisée. De plus, les exploitations profitent d’une structure de troupeau optimale. Cependant, l’abonnement ne tient pas compte de la saisonnalité. Anicom souhaite poursuivre le développement de cet instrument pour qu’il tienne à l’avenir compte du facteur précité. Pour ce faire, les techniciens d’élevage UFA vont, dans le cadre de l’abonnement, légèrement augmenter ou diminuer le nombre de cochettes en fonction des saisons.
Le système de prix développé est un outil destiné à éviter les fausses incitations.
Les saillies devant être augmentées durant les mois d’été, il faudra accroître de 10 % le nombre de cochettes inséminées à intégrer au troupeau de juin à août. A l’inverse, les saillies devront être réduites en automne et en hiver. C’est pourquoi 10 % de cochettes inséminées en moins seront introduites dans le troupeau d’octobre à décembre. Les truies âgées et celles qui reviennent en chaleur ne seront idéalement pas saillies en automne, mais abattues.
Le développement de l’abonnement cochettes permettra d’augmenter le niveau de fertilité du troupeau durant les mois d’été. Ainsi, l’achat de cochettes est encouragé durant cette période, ce qui atténue les effets de la dépression estivale. En automne et en hiver, en revanche, les achats de cochettes sont réduits afin que la fertilité du troupeau n’augmente pas durant cette période. En adaptant la production de porcelets aux saisons, cette mesure permet d’éviter une surabondance ou une pénurie extrêmes des offres sur le marché du porc et ainsi, de lutter contre les fluctuations saisonnières de prix.
En bref
- L’offre est actuellement fortement excédentaire sur le marché du porc.
- Anicom souhaite éviter les fausses incitations grâce à un système de prix avec bonus / malus pour les porcelets.
- L’objectif est d’adapter les inséminations en fonction des fluctuations saisonnières.
- La deuxième mesure est un ajustement de l’abonnement cochettes. Désormais, davantage de cochettes inséminées seront intégrées au troupeau durant l’été par rapport à l’automne et l’hiver.