60 ans d’UFA
La période qui a suivi la seconde guerre mondiale a marqué le début de la professionnalisation de l’engraissement avicole. La mode de l’élevage hybride s’est propagée des Etats-Unis à l’Europe et par conséquent à la Suisse. Dès cette époque, les producteurs ont recouru de plus en plus souvent à des races d’engraissement spécifiques, contrairement à ce qui se faisait auparavant, où les races à deux fins étaient la norme. A l’époque, le marché était déjà dominé par un nombre restreint d’éleveurs et marqué par une concurrence effrénée. Avec Optigal, Migros fût la première entreprise à pratiquer l’intégration, suivie de la SEG (fédération suisse pour les œufs et la volaille). Les intégrateurs définissent la génétique, l’affouragement, le mode d’élevage et la durée d’engraissement et se chargent de l’abattage et de la commercialisation des poulets. Au début, l’intégration a beaucoup inquiété les producteurs, qui craignaient de perdre leur indépendance. Ce système s’est toutefois imposé jusqu’à aujourd’hui dans la filière de l’engraissement de poulets. Actuellement, l’engraissement de volaille est une branche de production rentable dès lors que le suivi du cheptel et le management sont bons.
Saviez-vous…
… qu’UFA-Bühl réalise des essais concernant la volaille d’engraissement depuis près de 60 ans ?
… qu’un poulet d’engraissement d’aujourd’hui consomme environ un tiers d’aliment de moins qu’il y a 60 ans ?
… que l’intégration est une pratique courante dans l’engraissement de poulet en Suisse, depuis de nombreuses années ?
La recherche
La SEG a tout d’abord travaillé avec de petites entités. Les poulaillers d’engraissement de 5000 unités sont toutefois assez rapidement devenus la norme. UFA produisait alors l’aliment des exploitations SEG, en collaboration avec les coopératives agricoles. UFA concevait les recettes d’aliments et les coopératives appliquaient ces recettes en fonction de leurs connaissances et de leurs possibilités. Les procès-verbaux de l’époque démontrent que les coopératives n’étaient pas toujours d’accord et qu’il y avait des écarts importants au niveau régional. Hanspeter Pfirter (chef du service scientifique d’UFA de 1963 à 2001 et professeur à l’EPF de Zurich) servait alors souvent de médiateur et s’efforçait de trouver des solutions ou de négocier avec les intégrateurs. La collaboration étroite qui prévalait dans le domaine de la recherche montre toutefois que la collaboration entre UFA et la SEG fonctionnait bien. Dès 1962, lorsque le site de recherche d’UFA-Bühl a été inauguré, l’engraissement de poulet était le principal domaine de recherche, parallèlement à l’élevage porcin.
Dans la pratique, les exploitations avicoles laissaient la lumière enclenchée toute la journée, à raison de 23 à 24 heures par jour. UFA-Bühl recommandait par contre d’éclairer le poulailler pendant 16 heures par jour seulement. Ce programme d’éclairage est encore prescrit aujourd’hui par l’ordonnance sur la protection des animaux. Entre-temps, en Suisse, la lumière naturelle et l’accès à un jardin d’hiver sont toutefois devenus la norme.
Ces dernières années, en ce qui concerne la production avicole, UFA-Bühl a réalisé plus de 360 essais dans le domaine de la sélection, de l’affouragement, de la litière, de l’approvisionnement en eau et du mode d’élevage. Les résultats découlant de ces essais ont été régulièrement intégrés aux recettes d’aliments et contribuent aujourd’hui encore en grande partie au développement des aliments UFA.
Augmentation des performances
Les performances des poulets d’engraissement ont beaucoup augmenté depuis 50 ans. A la fin des années 50, les poulets avaient besoin de neuf semaines pour atteindre un poids vif d’un peu plus d’un kilo. Aujourd’hui, cinq semaines leur suffisent pour atteindre 2,2 kg de poids vif. Interrogé à ce sujet, Hanspeter Pfirter explique que pendant la période où il a travaillé chez UFA, les accroissements journaliers ont augmenté d’un gramme par an, ce qui est énorme. Hanspeter Pfirter précise également que des gros progrès ont également été réalisés au niveau de la mise en valeur de la ration: alors que les poulets d’engraissement élevés à UFA-Bühl consommaient 2,32 kg d’aliments par kilo d’accroissement il y a 50 ans, l’année dernière, ils n’avaient plus besoin que de 1,5 kg pour atteindre un tel accroissement. Au cours des 60 dernières années, l’amélioration de la mise en valeur des aliments a permis d’économiser 100 000 t d’aliments.
La sélection permet de tout corriger
Hanspeter Pfirter explique que d’un point de vue physique, les poulets d’engraissement ont tout d’abord eu du mal à supporter les énormes accroissements mentionnés plus haut. « Les organisations d’élevage réagirent rapidement à ce problème et la situation s’améliora nettement. Pendant une certaine période, les animaux trop gras furent également un problème. La couverture en graisse a pu à nouveau atteindre un niveau optimal en pondérant les objectifs d’élevage différemment. La recherche continue à plancher sur la sélection et l’affouragement pour améliorer le niveau d’efficacité et la santé des poulets d’engraissement haute performance, qui sont très demandés par les consommateurs.
Depuis 1958, en Suisse, la consommation de viande de volaille a été multipliée par cinq et avoisine actuellement douze kilos par habitant. Le degré d’auto-approvisionnement s’est régulièrement amélioré au fil des ans et s’élève désormais à 58 %. La filière de l’engraissement de poulets évolue donc dans un contexte commercial favorable, à l’image des poules pondeuses.
Auteure
Sandra Frei, Marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee