Cette année, en maints endroits, les rendements des prairies ont été nettement inférieurs à la normale. Dans certaines régions, dans les prairies, il manque entre une et trois coupes. Dans les cultures telles que le maïs et les betteraves, les rendements sont également inférieurs à la normale, ce qui aggrave encore la situation.
Evaluer les besoins pour l’hiver
Pour déterminer si les stocks de fourrage suffisent, il faut tout d’abord évaluer la consommation du troupeau sur l’ensemble de la saison hivernale. Une vache « normale » consomme entre 18 et 22 kg de matière sèche (MS) par jour. Chez les vaches à haute productivité, la consommation s’élève même à plus de 25 kg de MS par jour. Les quantités exactes dépendent de nombreux facteurs comme la race, le type de production pratiqué, la technique d’affouragement et bien entendu le niveau de production laitière. Une hausse des performances passe par une augmentation de la consommation de MS. L’affouragement à volonté a un impact positif sur la consommation de fourrage, ce qui est bénéfique et souhaitable chez les vaches à haute productivité. Les restes de fourrage non consommés (refus) doivent aussi être pris en compte dans les calculs. Même si les stocks de fourrage sont faibles cette année, il faudra malgré tout accepter que les vaches ne consomment pas toute la ration qui leur est distribuée, pour autant que la part de refus n’excède pas 5 % des quantités distribuées. En se basant sur ces informations, sur l’effectif animal et sur les expériences réalisées jusqu’ici, l’éleveur peut estimer les quantités de fourrage dont il a besoin pour couvrir les besoins de son troupeau pendant l’hiver.
La prochaine étape consiste à estimer les réserves de fourrage à disposition. La présence de fourrages volumineux peut être trompeuse et conduire à des erreurs d’appréciation. Il faut donc toujours estimer la densité (tas de foin, silo tour) et la teneur en matière sèche du fourrage. En fait, à ce sujet, ce ne sont pas tellement les tonnages absolus qui sont importantes, mais plutôt les tonnages de matière sèche. Le mémento agricole est une bonne base de calcul et prend en compte les facteurs mentionnés plus haut. Les spécialistes en bétail laitier d’UFA ont l’habitude d’estimer les stocks hivernaux et vous fourniront volontiers les renseignements dont vous avez besoin.
Compléments aux fourrages grossiers: Il existe un produit adapté à chaque ration.
UFA 250 Speciflor/UFA 280-1 contient beaucoup de parois cellulaires digestibles comme les pectines et les hémicelluloses et est utilisé à titre de complément aux rations peu digestibles. L’activité de la panse s’améliore et la digestibilité de la ration augmente.
UFA 256 Fibralor/UFA 280 Bio est conçu pour complémenter les rations hautement digestibles. Une ration hautement digestible transite rapidement par la panse et est par conséquent mal digérée. L’adjonction de fourrages riches en fibres aide à ralentir la vitesse de transit et la ration est mieux digérée.
Les deux fourrages susmentionnés contiennent l’additif végétal StimulGreen qui favorise le développement des bactéries désirées et qui entrave la formation de méthane. Grâce à cela, le fourrage vert est mieux valorisé. Ces deux compléments aux fourrages grossiers sont par ailleurs en partie considérés comme des fourrages grossiers au sens de la PLVH.
Utiliser correctement les fourrages disponibles
L’utilisation et la complémentation optimales du fourrage de base disponible passent par l’analyse des composants. Sur la base des teneurs calculées, la ration peut être complémentée en conséquence avec des produits adéquats. Il convient d’analyser en premier lieu les fourrages secs et les ensilages, sachant qu’ils représentent la majeure partie de la ration et que leurs teneurs fluctuent beaucoup.
Les producteurs qui récoltent un fourrage de base de haute qualité pendant la période de végétation disposent d’un net avantage vis-à-vis de leurs collègues. Ils doivent acheter moins d’aliments et réalisent des bonnes performances à partir de la ration de base. Décharger un fourrage de qualité à la grange/silo ne permet pas encore de garantir que la qualité de ce fourrage se stabilisera à un niveau élevé jusqu’à sa distribution à la table d’affouragement. Les deux erreurs les plus courantes dans la gestion de l’ensilage sont un compactage et une largeur de reprise insuffisants. Dans un silo tranché, la largeur de reprise devrait s’élever à 1 m au moins pendant l’hiver et à plus de 2 m pendant l’été. Dans les silos tours, la hauteur de reprise devrait atteindre plus de 5 cm en hiver et plus de 10 cm en été. Une largeur de reprise insuffisante se solde par des problèmes de post-fermentation, ce qui aboutit souvent à la formation de levures et de moisissures, provoquant un échauffement de l’ensilage. Ce dernier se dégradant, la concentration en nutriments baisse et des mycotoxines et substances toxiques se forment. Pour éviter d’en arriver là, il faut veiller, lors de l’achat ou de la construction du silo, à ce que les dimensions de ce dernier soient adaptées au nombre d’animaux et à ce qu’une reprise suffisante soit assurée.
Manque de fourrage de base
Les exploitations qui ne disposent pas de stocks de fourrage de base suffisants seraient bien inspirées de réfléchir assez tôt à la manière de compenser ce déficit. D’une manière générale, il existe plusieurs solutions pour éviter un manque de fourrage de base, à savoir réduire l’effectif animal (et couvrir ainsi les besoins du troupeau avec le fourrage à disposition) ou acheter le fourrage manquant. Tous les pays européens ayant été affectés par la sécheresse qui a sévi cette année, les importations de fourrage s’avèrent difficiles et onéreux. Il faut toutefois bien réfléchir avant d’opter pour une réduction de l’effectif animal, car les effets d’une telle mesure perdureront pendant plusieurs années. Selon la situation, chaque chef d’exploitation doit réfléchir à la solution qui est la plus appropriée pour lui et prendre en considération les intérêts de sa famille et de l’exploitation. Lorsqu’on opte pour des achats de fourrage, il peut être judicieux d’acheter en premier lieu des fourrages de base ou des compléments aux fourrages grossiers. La solution la plus avantageuse consiste toujours à acheter des fourrages de base sur pied à un collègue, pendant la période de végétation. Ainsi, on est sûr de la qualité du fourrage de base acheté et on choisit soi-même la période de récolte et le mode de conservation. Lorsque les fourrages de base font défaut sur le marché, il est conseillé de recourir à des produits standardisés dont les teneurs sont constantes et fiables.