Dans le cadre de la fermentation subie par l’ensilage, en l’absence d’air, les microorganismes dégradent le sucre des plantes en acide lactique. Ce processus entraîne une chute du pH, qui entrave le développement et la prolifération des micro-organismes indésirables. Le fourrage ensilé correctement et protégé hermétiquement des entrées d’air se conserve environ une année sans que sa qualité se dégrade. Un silo ne devrait être ouvert qu’une fois la fermentation achevée, c’est-à-dire lorsque le sucre a été dégradé en acide lactique. Si l’on ouvre un silo avant que ce processus ne soit arrivé à son terme, les micro-organismes utilisent le sucre et l’oxygène à disposition pour se nourrir. Le fourrage s’échauffe et sa valeur alimentaire diminue. Il est mal consommé et les performances animales chutent. La fermentation dure environ six semaines et dépend des facteurs suivants :
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Teneur en sucre
Par rapport aux ensilages pauvres en sucre, ceux qui en contiennent beaucoup ont besoin de moins de temps pour atteindre une fermentation complète, le sucre étant la source de nourriture la plus importante pour les bactéries lactiques. L’herbe de printemps affichant une proportion élevée de ray-grass est très riche en sucre. Le processus de fermentation se déroule donc plus rapidement que dans le cas de l’herbe d’automne à faible teneur en sucre.
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Charge en germes
Le fourrage souillé est plus riche en micro-organismes entraînant des moisissures pendant le processus de fermentation. La terre contenue dans le fourrage neutralise l’acide lactique. Le pH baisse alors trop lentement. Il s’ensuit une prolongation de la durée de fermentation et une moins bonne aptitude à la conservation.
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Température ambiante
Les bactéries lactiques travaillent plus efficacement par température élevée. Le processus de fermentation est alors plus intense et l’ensilage se stabilise par conséquent plus rapidement qu’en présence de faibles températures ambiantes.
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Utilisation d’agents d’ensilage
Même le meilleur des agents d’ensilage n’améliorera pas un ensilage de piètre qualité. Toutefois, si les critères évoqués précédemment ne sont pas remplis, utiliser à bon escient des agents d’ensilage appropriés contribue à réduire le risque d’échauffement.
Constater et agir rapidement
En été, le risque d’échauffement est très élevé, même si la qualité du fourrage est optimale et que le processus d’ensilage s’est déroulé correctement.
Quand on constate que l’ensilage commence à chauffer, il faut réagir très rapidement. A cette occasion, il est important : • de stabiliser le mélange immédiatement ; • d’identifier la source du problème et d’accepter des pertes éventuelles. Si les levures ont déjà pénétré dans une grande partie de l’ensilage, le silo qui s’est échauffé devrait être évacué. Il convient également d’ajouter de l’acide propionique. Dans certains cas, le silo doit être refermé.
Pour éviter d’en arriver là, en été, il y a lieu d’adapter la distribution de la ration. Si possible, la ration mélangée devrait être distribuée le soir, lorsque la température a baissé.
Problèmes d’échauffement
Une fois le silo ouvert, il arrive que le fourrage s’échauffe malgré une bonne fermentation préalable. Cet échauffement est surtout le fait des levures. Pendant le processus d’ensilage, les levures utilisent le sucre et l’oxygène à disposition pour se multiplier. Elles survivent même dans l’ensilage encore fermé. En cas de présence massive pendant le processus d’ensilage, l’ouverture du silo procure aux levures l’oxygène dont elles ont besoin pour devenir actives rapidement. Le sucre résiduel tout comme l’acide lactique et l’alcool sont une source de nutriments pour les levures. L’activité des levures entraîne une augmentation du pH, suite à la dégradation de l’acide lactique. Les risques de postfermentation augmentent en été. Or le fourrage ensilé au printemps est souvent entamé en plein été. Les levures qu’il contient sont encore relativement fraîches et, en raison des températures élevées, le fourrage n’arrive jamais vraiment à refroidir.
Conséquences de l’échauffement
L’ensilage qui s’est échauffé est moins riche en énergie. Selon une règle approximative, toute augmentation de 10 °C de l’ensilage se traduit par une perte quotidienne de 0,1 MJ NEL par kilo de MS. Surtout là où l’ensilage est plus difficile à tasser (en haut et sur les côtés), il arrive que la température passe rapidement de 15 à 30 °C. La température des ensilages bien compactés devrait rester inférieure à 20 °C, même en été. On peut mesurer la température de l’ensilage à l’aide d’un thermomètre. Si la température évoquée plus haut est dépassée, l’ensilage continuera à s’échauffer dans la mélangeuse ou sur la table d’affouragement, ce qui se soldera par une diminution de la consommation de matière sèche (MS) et une baisse des performances animales. Une diminution de la consommation de MS réduit les quantités d’ensilage prélevées, à un moment où les prélèvements ont déjà baissé en été, les vaches sortant au pâturage.
Préserver la qualité
L’échauffement de l’ensilage une fois le silo ouvert dépend de plusieurs facteurs :
- Charge élevée en levures, l’ensilage n’ayant pas été réalisé dans les règles.
- Une teneur élevée en acide lactique et en sucre résiduel (p. ex. à cause d’une durée de fermentation réduite ou d’une teneur de départ élevée en sucres) crée un milieu nutritif favorable pour les levures.
- Des températures ambiantes élevées accélèrent le développement des levures et des champignons occasionnant des fermentations.
- Prélèvement insuffisant au niveau de la surface de reprise ou compactage insuffisant. Plus l’ensilage est riche en oxygène, plus les levures et les champignons occasionnant des fermentations se développent rapidement. Les ensilages en sandwich contenant par exemple du maïs sont plus faciles à tasser que les ensilages composés exclusivement d’herbe, ce qui réduit les problèmes d’échauffement.
- Prélèvement insuffisant : plus la surface de reprise est exposée à l’air, plus les levures et les champignons peuvent proliférer.
La teneur en MS du fourrage lors de l’ensilage a aussi un impact sur les problèmes d’échauffement. Les ensilages d’herbe et de maïs trop secs sont plus difficiles à tasser. Le pH dépend de la teneur en MS de l’ensilage, le pH des ensilages secs ne pouvant pas baisser dans la même mesure. Dans ce cas de figure, il peut être judicieux d’utiliser un agent d’ensilage.
Analyses de fourrage grossier
Plus un ensilage est riche en sucre résiduel et en acide lactique, plus la surface de prélèvement doit être conséquente. Une analyse de fourrage grossier aide à en savoir plus sur ces valeurs. Le « silagemanager » des Laboratoires UFAG permet même d’évaluer le risque d’échauffement. Lorsqu’il est impossible d’augmenter les prélèvements, on peut stabiliser la surface de reprise en utilisant de l’acide propionique dilué. Lorsqu’on constate que l’ensilage s’échauffe, il est primordial de réagir rapidement. Dès que les levures ont pénétré plus profondément dans l’ensilage, on doit s’attendre à des pertes. Dans certains cas, il est préférable d’évacuer le fourrage qui a chauffé et de refermer hermétiquement le silo.
Nouveau : UFA Stabi-RTM
L’ensilage ou la ration mélangée distribuée au bétail ne doivent en aucun cas s’échauffer. Sinon, la consommation de MS chute, les performances laitières et carnées diminuent et les problèmes de santé augmentent. La spécialité UFA Stabi-RTM a été conçue à cet effet.
Avantage du nouveau produit
- Stabilisation du mélange, l’ensilage ne s’échauffe pas.
- Les liants de toxine empêchent les problèmes liés aux mycotoxines, qui peuvent se développer très rapidement en cas d’échauffement.
- Les antioxydants naturels renforcent l’organisme.
- Le souffre soutient la fermentation dans la panse.
Distribuer entre 150 et 200 g d’UFA Stabi-RTM par animal et par jour stabilise la ration, réduit les problèmes de santé et renforce le système immunitaire.