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Production animale

Mesures pour réduire le stress thermique

Si les êtres humains apprécient généralement l’arrivée de la période estivale, ce n’est par contre pas le cas des animaux de rente. Dans la pratique, on sous-estime souvent le stress thermique et les conséquences qui en découlent pour la santé et les performances des porcs et des bovins.

Dans la pratique, on sous-estime souvent le stress thermique et les conséquences qui en découlent pour la santé et les performances.

Dans la pratique, on sous-estime souvent le stress thermique et les conséquences qui en découlent pour la santé et les performances.

(Photo: Peter Röthlisberger)

Publié le

Actualisé le

Responsable du marketing & membre de la direction, UFA SA

Ancien employé, UFA SA

Au vu des performances élevées des vaches laitières et des porcs, le stress thermique a des conséquences graves sur leur santé. L’article qui suit fournit un aperçu des conséquences du stress thermique et présente les mesures à prendre pour l’éviter.

Stress thermique chez les vaches laitières

Chez les vaches laitières, l’augmentation de la température associée à une humidité de l’air élevée est une source de stress et engendre des problèmes de santé. La température et l’humidité de l’air sont mesurées à l’aide de l’indice THI ( indice de température et d’humidité ). Il ne s’agit pas de savoir s’il faut soutenir les vaches dans leur activité de thermorégulation mais plutôt de déterminer à partir de quelle température il est judicieux d’intervenir. Dès que la température extérieure est supérieure à 25° C, les vaches souffrent de stress thermique.

Conséquences du stress thermique

Pour lutter contre le stress thermique, les vaches recherchent les endroits ombragés et exposés au vent. Le rythme respiratoire et le temps passé en position couchée deviennent plus courts tout en intervenant à intervalles plus fréquents. La position couchée favorisant la production laitière, cette dernière tend par conséquent à diminuer lorsque la vache reste plus souvent debout. L’activité corporelle diminue, ce qui a aussi un impact sur l’ingestion de matière sèche. Lorsqu’il fait chaud, il n’est pas rare que l’ingestion chute de l’ordre de 20 % et que la consommation d’eau atteigne 180 l par vache et par jour. Plus le stress thermique est marqué et prolongé et plus l’impact sur le niveau de production et la santé des vaches est important.

Adapter l’affouragement

En présence d’une ingestion de MS réduite, l’activité ruminale diminue et la vache produit moins de salive, avec pour corollaire une augmentation du risque d’acidose de la panse. Compléter la ration avec un fourrage de base riche en fibre n’est pas une solution appropriée, car la dégradation de la cellulose augmente encore la production de chaleur. Au lieu d’utiliser du foin grossier, il est préférable de distribuer du regain bien structuré. La réduction du pouvoir tampon naturel ( diminution de l’activité ruménale ) modifie par ailleurs la composition des acides gras volatils dans la panse. La production d’acide lactique dans la panse augmente, ce qui provoque une chute du pH de la panse. Les pertes par l’urine et la transpiration entraînent une augmentation des pertes de minéraux. Lorsqu’il fait chaud, il est recommandé d’augmenter l’approvisionnement en minéraux de 20 à 25 %. En cas de stress thermique, un approvisionnement supérieur en bicarbonate de sodium aide à compenser la diminution de la concentration en bicarbonate dans le sang.

Conseils d’affouragement pour diminuer le stress thermique chez les vaches laitières :

  • Assurer l’approvisionnement en eau 
  • Mettre à disposition des vaches du regain bien structuré au lieu d’un foin riche en fibres 
  • Distribuer la ration lorsque la température est moins chaude ( nuit / après-midi ) 
  • Aliment de production très concentré ( davantage de MJ NEL / kg au lieu d’une quantité d’aliment plus élevée ) 
  • Augmenter la part by-pass ( amidon et graisses stables dans la panse ) 
  • Levures vivantes pour une consommation de MS plus élevée 
  • Substances tampon pour stabiliser le pH de la panse

Le stress supplémentaire augmente les besoins d’entretien, ce qui accroît les besoins en énergie. UFA top-form ( DAC ), par exemple, contient des graisses protégées dans la panse qui ne surchargent pas le foie et compensent bien les besoins plus élevés. En été, l’utilisation de levures vivantes a d’autres effets positifs. Par temps chaud, les vaches tirent principalement l’énergie dont elles ont besoin du glucose. C’est là que les levures vivantes agissent, en augmentant les quantités d’acides gras volatils dans la panse. Le développement des protozoaires dans la panse favorise la synthèse du glycose. Les levures vivantes améliorent par ailleurs la digestibilité des fibres brutes et ont un effet stimulant sur la flore de la panse, ce qui a un impact positif sur l’ingestion de MS. Dès lors que le pH de la panse se situe déjà à un faible niveau, il est préférable d’utiliser un aliment complémentaire plus concentré plutôt que d’augmenter les quantités distribuées.

L’ingestion se décale vers le soir

En présence de « conditions normales », plus de deux tiers de la ration sont ingérés pendant la journée ( surtout le matin et le soir ). Lorsqu’une vache souffre de stress thermique, l’ingestion de MS se décale vers les périodes plus fraîches de la journée ( nuit et matin ). Le métabolisme est alors moins surchargé, la vache ayant réduit au strict minimum ses activités pendant les heures les plus chaudes de la journée. La ration distribuée doit aussi être adaptée en conséquence : pendant la nuit, la quantité d’herbe disponible au pâturage ou la ration distribuée à l’étable doit être suffisante. Idéalement, la distribution de la ration mélangée devrait être décalée du matin vers le soir, pour augmenter la consommation de matière sèche. La ration mélangée ne devrait par ailleurs pas être trop sèche. Il convient de ne pas dépasser une teneur en matière sèche de 50 %. Il faut alors vérifier que l’ensilage ne soit pas affecté par des problèmes de post-fermentation. Le cas échéant, on doit réagir et utiliser des agents stabilisateurs.

Optimiser l’aération

Le climat d’étable peut être optimisé en améliorant l’aération naturelle. Dans les nouveaux bâtiments, cela passe en premier lieu par une bonne exposition de l’étable ou par la construction de toits isolés. Les bâtiments existants peuvent aussi être améliorés. Il faut absolument mettre à profit le courant qui souffle dans la direction principale du vent. Les parois fermées peuvent être ouvertes partiellement en recourant à des moyens relativement simples, de manière à permettre à l’air de circuler. Lorsque toutes les possibilités d’aération naturelle ont été épuisées, il faut plancher sur des alternatives mécaniques, comme les ventilateurs par exemple.

Les dispositifs de nébulisation ( douches à vaches ) ont leurs avantages et leurs inconvénients. Leur principal atout est de diminuer la température ambiante de l’ordre de 5° C. Ces dispositifs ont par contre le désavantage d’augmenter fortement l’humidité de l’air, ce qui se répercute négativement sur le stress thermique chez les vaches. Lorsque l’installation de nébulisation entraîne une humidité trop élevée ( >50 % ), la vache n’arrive plus à dégager autant de chaleur, l’air étant déjà saturé. Le dispositif de nébulisation ne devrait par conséquent être utilisé que lorsque l’air est très sec et que pour autant que l’aire de repos reste toujours parfaitement sèche. A l’étable, un dispositif de nébulisation ne remplace pas une aération efficace.

Ne pas oublier les vaches taries

Les vaches taries privilégient aussi les températures fraîches. S’agissant du groupe de vaches le plus important, il ne faut pas les négliger. Un bon démarrage dans la lactation passe par une gestion de troupeau appropriée et un affouragement conforme aux besoins pendant le tarissement et la phase de transition. Il faut impérativement veiller à ce que l’approvisionnement en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines soit conforme aux besoins. Dès que la vache souffre de stress thermique, son système immunitaire se dégrade. Distribuer davantage d’antioxydants comme des vitamines E et du sélénium mais aussi du zinc, renforce le système immunitaire. Les éléments liés organiquement sont plus efficaces et augmentent la sécurité d’approvisionnement.

UFA-Alkamix Fresh

UFA-Alkamix Fresh est un aliment minéral spécial qui soutient la vache pendant la période estivale et qui contribue à réduire les problèmes de fertilité, qui apparaissent souvent plusieurs mois après un stress thermique. Ce produit comprend plusieurs substances tampon contenant des levures vivantes très concentrées, qui aident à stabiliser la panse. En plus de cela, il contient des antioxydants qui renforcent le système immunitaire, ce qui a également un impact positif sur la santé de la mamelle. Les premières expériences pratiques réalisées pendant l’été 2018 sont très positives.

Stress thermique chez les truies d’élevage

Chez les truies, la zone thermiquement neutre varie entre 5 et 20° C. C’est en présence de telles températures que les animaux se sentent le mieux. Des températures supérieures se traduisent par un stress thermique. Par temps chaud, il est souvent difficile de maintenir la température de la porcherie à moins de 20° C. Les porcs réagissent physiquement à des températures inappropriées, ce qui est particulièrement problématique pour les truies.

Effet du stress thermique

Les animaux essaient de pallier le stress thermique en régulant leur température corporelle. En augmentant la fréquence des mouvements respiratoires, ils essaient d’évacuer la chaleur via l’évapotranspiration. Le processus de digestion générant de la chaleur, une ingestion réduite est un autre moyen de réagir au stress thermique. Les truies qui mangent moins affichent des performances inférieures. La production laitière diminue nettement et ce sont les porcelets qui en font les frais. Les truies doivent compenser leur déficit en énergie en dégradant de la graisse corporelle. Une perte de poids supérieure à 15 % pendant la période d’allaitement a un impact négatif sur la performance de vie de la truie. Le stress thermique a aussi des conséquences sur la fertilité, avec des retours de chaleur plus fréquents. Cela occasionne ce que l’on appelle la « dépression estivale ».

Equilibre hydrique

L’équilibre hydrique des animaux joue un rôle essentiel pour surmonter le stress thermique. Un des mécanismes adopté pour réguler la température corporelle consiste à augmenter la consommation d’eau tout en accroissant les pertes via l’urine. Dans le corps, l’eau fait office d’échangeur thermique. En présence de températures élevées, il faut faire très attention à ce que les animaux aient assez d’eau à disposition. Les abreuvoirs devraient afficher un débit minimal de 2 l / min pour les truies allaitantes et de 1,5 l / min pour les truies gestantes.

Composition appropriée

On peut réduire le stress thermique en adaptant la ration en conséquence. Tous les nutriments ne génèrent pas autant de chaleur lorsqu’ils sont digérés. Malgré une densité énergétique élevée, les graisses dégagent proportionnellement moins de chaleur lorsqu’elles sont métabolisées. Il faut par ailleurs veiller à une composition en acides aminés appropriée. Les protéines génèrent davantage de chaleur que les graisses, raison pour laquelle il ne faut pas en distribuer plus que nécessaire. En été, une alimentation moins riche en matière azotée aide à solutionner ce problème.

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Prendre des mesures adéquates au niveau de l’alimentation et de la gestion du cheptel permet de réduire le stress thermique subi par les truies.

(UFA SA)

Les fibres brutes sont un composant important de la ration. Il s’agit cependant d’utiliser les bonnes fibres au bon moment. Pendant la période de tarissement, il faut distribuer des fibres brutes fermentescibles, comme les pulpes de betteraves par exemple. Elles favorisent l’activité de l’intestin et aident à réduire les problèmes de constipation et le risque de MMA qui en découle. L’activité intestinale dégageant beaucoup de chaleur, pendant la phase d’allaitement, la ration devrait contenir davantage de fibres non fermentescibles comme du son et des balles d’avoine.

Gestion de l’affouragement

Outre la composition des aliments, la fréquence à laquelle ils sont distribués peut aussi aider à lutter contre le stress thermique. Il est recommandé d’augmenter la fréquence de distribution, pour favoriser l’ingestion. Lorsqu’il fait frais en matinée ou en soirée, les truies ingèrent davantage de fourrage que pendant l’après-midi. La distribution d’un aliment de mise bas à forte concentration en énergie permet de maintenir l’ingestion d’énergie à un niveau élevé. Les aliments et les additifs devraient par ailleurs être appétibles, pour favoriser l’ingestion. Distribuer une ration liquide pendant la phase d’allaitement contribue à favoriser l’équilibre hydrique des truies.

Analyser et améliorer
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L’installation de nébulisation aide les porcs à se rafraîchir. Elle ne remplace toutefois pas un dispositif de ventilation, qui est indispensable.

(Revue UFA)

En cas de troubles de la fertilité liés à la chaleur, il convient d’adopter les mesures appropriées. Entre le sevrage et l’insémination, il faudrait à cet effet distribuer un additif ayant un impact bénéfique sur la fertilité. Le « Flushing » est une bonne méthode pour influencer positivement les performances. Les performances des animaux sont enregistrées en temps réel à l’aide d’un programme d’analyse. Utiliser un tel programme permet d’évaluer le niveau de stress thermique. On peut ainsi évaluer dans quelle mesure la chaleur influence les performances et si les mesures prises ont fait effet.

Le stress thermique est un problème complexe et récurrent. Il est important que les mesures adoptées soient évaluées et qu’elles soient à nouveau appliquées, voire améliorées, l’été suivant.

Le meilleur moyen pour lutter contre le stress estival consiste à tout mettre en œuvre pour qu’il ne survienne pas. Une bonne aération contribue efficacement à réduire la température de la porcherie à un niveau supportable. En plus de cela, il est aussi possible d’adopter d’autres solutions ayant pour effet de faire baisser la température, comme une installation de nébulisation par exemple. 

Pour des truies fertiles

Dans la production de porcelets, des processus de travail efficaces requièrent nécessairement, de la part de la porcherie d’élevage, une gestion des groupes très stricte. Au sein de chaque groupe de truies, les chaleurs doivent se déclarer dans un laps de temps court. UFA top-flushing y contribue.

Avantages :

  • Moins de retour de chaleur, temps de vide plus court 
  • Energie rapidement disponible pour une bonne fertilité et des poids de portée plus homogènes 
  • Vitamines et béta-carotène pour la formation des follicules
  • Vitamines E et C contre le stress oxydatif 
  • Acides aminés oméga-3 pour un bon fonctionnement du métabolisme
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