Les bactéries et les virus sont présents dans toutes les étables, où ils servent notamment à la décomposition et à la transformation des éléments fertilisants. Il n’y a cependant pas que des microorganismes utiles : certains germes sont pathogènes, à l’image des bactéries du genre Klebsiella, Pseudomonas, des coliformes du genre Escherichia(E. coli) ou encore des staphylocoques dorés. Dès que ces bactéries sont présentes en excès, elles peuvent causer des dommages considérables en termes de santé animale, notamment une fréquence accrue de mammites chez les vaches laitières. Mais la pression infectieuse élevée peut également être à l’origine de diarrhées ou de chétivité chez les poules ou les chèvres.
Refuge pour bactéries et virus
Des conditions telles qu’un pH avoisinant les 7, un environnement chaud et humide ainsi que la présence de substances nutritives en abondance, comme c’est le cas avec des excréments et du lait, sont particulièrement propices au développement des bactéries. Les étables offrent ainsi souvent des conditions de prolifération idéales. Lorsque les antagonistes naturels sont affaiblis ou absents dans l’aire de repos, les germes indésirables tendent à rapidement prendre le dessus. On peut inhiber leur croissance par les trois mesures suivantes :
– Réduire l’humidité
– Augmenter ou diminuer la température
– Accroître ou abaisser le pH
La mise en œuvre de l’une de ces trois mesures permet à elle seule déjà de réduire considérablement la pression infectieuse. Selon le système de stabulation en présence, l’espèce gardée ou encore la saison, la tâche peut toutefois se révéler plus ou moins ardue.
Réduire l’humidité
En été, réduire l’humidité dans une étable à stabulation entravée n’a rien de bien compliqué : une fois les vaches sorties au pâturage, on nettoie les couches, qui restent ensuite sèches jusqu’au retour du troupeau. En revanche, en hiver, lorsque l’air est froid et que les animaux ne sortent pas quotidiennement, le sol, et donc le foyer de germes, sèche beaucoup moins bien et moins souvent.
Dans le cas d’une étable à stabulation libre avec des logettes d’une porcherie ou d’un poulailler en rotation continue, il est quasiment impossible d’assécher complètement l’étable sur une période prolongée. Si cette solution de réduction des germes est possible, elle ne l’est que de manière limitée.
Augmenter ou diminuer la température
La gestion de la température n’est applicable que de manière très restreinte. En effet, la plage de températures propice à la plupart des germes est semblable à celle de nos animaux de rente. De plus, une augmentation ou une diminution marquée de la température requiert beaucoup d’énergie. Ce type de lutte contre les germes n’est par conséquent que partiellement viable, restant plutôt l’exception.
Accroître ou abaisser le pH
Le dernier paramètre permettant de modifier le milieu de vie est donc le pH, sachant que les germes ne sont pas en mesure de survivre dans un milieu fortement acide ou alcalin. Un pH très bas, soit de 5 ou moins, présente cependant plusieurs inconvénients : il peut potentiellement provoquer de fortes irritations de la peau, des plaies ouvertes ou des voies respiratoires et attaquer les installations et équipements d’étables. En revanche, un pH maintenu constamment à 9 - 10 est trop alcalin pour permettre la survie de la plupart des germes pathogènes. Toutefois, étant donné que les matériaux de litière courants affichent généralement un pH neutre, il est nécessaire d’employer des produits à base de chaux pour atteindre l’objectif souhaité. Cependant, l’effet s’estompe avec le temps, rendant nécessaire l’application quotidienne de petites quantités dans la zone où la pression bactérienne est la plus élevée si l’on veut conserver durablement l’effet. Grâce à l’utilisation de produits appropriés comme par exemple Desical ou Hasolit B poudre, le pH est maintenu à un niveau trop alcalin pour que les germes indésirables prolifèrent.
Avec un peu d’assiduité, on peut maintenir le pH à un niveau élevé.
La chaux comme désinfectant
La chaux a des propriétés désinfectantes naturelles. Grâce à sa nature alcaline, elle peut inhiber la croissance des bactéries, des virus et des champignons.
L’application de chaux sur le sol de l’étable ou sur d’autres surfaces lutte contre les agents pathogènes, ce qui contribue à réduire la propagation des maladies dans le troupeau.
Source : Futterwiesenexperte Humer 2023