Engraissement de taureaux
La famille Kaufmann a arrêté la production laitière en 1975, date à laquelle elle s’est lancée dans l’engraissement de gros bétail. L’exploitation s’est ensuite développée au fil des ans et les Kaufmann engraissent désormais 50 taureaux, avec succès: « Par le passé, nous avons réalisé de nombreux prix différents. En 2000, suite à la crise de l’ESB, les prix ont atteint un plancher absolu de 6.20 fr./kg PM. En 2017 par contre, nous avons réalisé un prix moyen de 9,94 fr./kg PM », explique Stephan Kaufmann, qui engraisse depuis 2011 des taureaux légers dans le cadre du programme Swiss Quality Beef (SQB). « Nous n’avions encore jamais obtenu d’aussi bons résultats. Par ces chiffres, je souhaite démontrer qu’une stratégie claire est la clé du succès », explique-t-il.
Forte demande pour le Swiss Quality Beef
Les taureaux légers sont très demandés sur le marché. Les morceaux nobles correspondent parfaitement aux besoins du secteur de la restauration. La part élevée de graisse intramusculaire se traduit par une viande très tendre. En plus de cela, le label SQB permet aux producteurs de gagner plus d’argent, les exigences liées au label étant compensées par un supplément intéressant.
Exigences SQB
Au niveau des lots livrés, les animaux doivent peser entre 220,1 kg et 280 kg.
Les animaux qui pèsent moins de 220,1 kg et plus de 280,1 kg sont payés au prix AQ du jour
Classement CH-TAX pour les animaux T à C
Classes de graisse 3 et 4
Lots constitués d’au moins 5 animaux
Vous êtes intéressés ? Votre spécialiste UFA Bétail bovin se tient volontiers à votre disposition.
Démarrage en fanfare
Les Kaufmann accordent beaucoup d’attention à la santé des veaux d’engrais: « En production SQB, des veaux d’engrais en bonne santé sont un élément clé de la réussite. Lorsque ce n’est pas le cas, il est presque impossible de produire des taureaux légers qui répondent aux critères de qualité », précise le chef d’exploitation. Les veaux sont tout d’abord élevés dans un igloo situé en dehors de la stabulation. Après une semaine environ, les veaux d’engrais sont déplacés dans l’étable d’élevage. Chez les Kaufmann, les veaux sont nourris au seau deux fois par jour. La buvée est complétée avec 130 g de poudre de lait par litre et enrichie en vitamines et en oligo-éléments au cours des dix premiers jours de vie. La vaccination contre la grippe fait également partie du programme global d’installation à l’étable. Ce programme est appliqué après une semaine environ et répété par la suite. « Pour que la panse se développe assez rapidement, les veaux reçoivent de l’UFA 116 F, du maïs et du foin. Ainsi, nous faisons tout pour que les veaux enregistrent un bon démarrage », explique Stefan Kaufmann. Dès que la consommation de concentrés est supérieure à 2 kg, la ration de pré-engraissement est modifiée et les veaux d’engrais sont sevrés. « Pour garantir une couverture en graisse suffisante à la fin de la période d’engraissement, qui est relativement courte, il est important que les animaux commencent déjà à former des réserves pendant la période au cours de laquelle ils reçoivent du lait », précise encore le chef d’exploitation.
Ration adaptée aux besoins des ruminants
La ration de pré-engraissement se compose d’ensilage de maïs, d’ensilage d’herbe et de foin ainsi que de 1,5 kg d’UFA 233 et de 0,5 kg d’UFA 129. « J’attache beaucoup d’importance à ce que la ration couvre les besoins et qu’elle soit adaptée à la rumination, raison pour laquelle nous utilisons de l’ensilage d’herbe et du foin dans la ration de pré-engraissement », explique Stefan Kaufmann. Sur son exploitation, l’ensilage d’herbe est riche en structure, ce qui ralentit la vitesse de transit. Lors de la phase de finition, outre une ration composée à hauteur de 70 % de maïs, les taureaux reçoivent encore 2,2 à 2,5 kg d’aliment complémentaire. « La ration fonctionne bien et est bien adaptée à notre concept », affirme le chef d’exploitation.
Grand succès avec la production SQB
Stefan et Ursula Kaufmann estiment que la production SQB présente de nombreux avantages: « Avec les taureaux SQB, nous produisons une viande qui est demandée sur le marché », explique Stefan Kaufmann. Pour cet engraisseur, disposer de la race appropriée et avoir assez de place pour les jeunes animaux (à cause des besoins en animaux supplémentaires) sont des éléments clés pour réussir. Stefan Kaufmann utilise des croisements race laitière et Limousin/Angus, sachant que les animaux issus de tels croisements parviennent plus rapidement à un taux de couverture suffisant et qu’ils sont mieux adaptés au concept pratiqué par l’exploitation.
Conclusion
En optant pour le label SQB, l’exploitation Kaufmann a trouvé la stratégie qui lui convient. Aux yeux des Kaufmann, des animaux précoces, un élevage intensif et un degré d’efficacité élevé sont des éléments incontournables pour réussir. La rentabilité est prioritaire et la production de taureaux légers y contribue dans une grande mesure.
Auteurs
Oliver Schmidt, spécialiste Toro auprès du service technique UFA, 9501 Wil Sarah Hirsbrunner, Marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee
Photos
Sarah Hirsbrunner