En bref
- Les porcelets peuvent être vaccinés contre les principales maladies.
- Le stockage correct des vaccins et la propreté des appareils de vaccination sont cruciaux pour assurer la réussite de la vaccination.
- Outre la vaccination, les conditions de détention et les modalités de gestion sont aussi décisives pour des porcelets en bonne santé.
Les principales maladies des porcelets sont la diarrhée, la maladie de l’œdème, les maladies respiratoires et la polysérite. En Suisse, une vaccination contre la plupart d’entre elles est possible. Les porcelets sont généralement vaccinés contre la circovirose (infection par le PCV2) et l’iléite provoquée par la bactérie Lawsonia. Par ailleurs, la vaccination de la truie mère permet de protéger indirectement les porcelets contre les diarrhées pendant la période d’allaitement. S’agissant de la maladie de l’œdème et de la polysérite infectieuse, des vaccins sont également disponibles sur le marché. Quant aux autres agents pathogènes, certains vaccins spécifiques à la porcherie peuvent aussi être fabriqués contre certains d’entre eux.
Mortalité élevée avec la circovirose
Pouvant toucher les porcelets sevrés et les porcs d’engraissement, la maladie de l’amaigrissement du porcelet (« Post Weaning Multisystemic Wasting Syndrome » [PMWS]) est le syndrome le plus courant résultant d’une infection par le PCV2. Les porcelets malades présentent un retard de croissance important et le taux de mortalité est nettement augmenté. Du point de vue du bien-être animal et de la rentabilité, la vaccination est recommandée dans toutes les exploitations porcines.
Infection souvent asymptomatique
Présente dans presque toutes les exploitations, la bactérie Lawsonia peut avoir un impact négatif considérable sur la santé et les performances des animaux. Le problème de cette pathologie réside dans le fait qu’elle passe généralement inaperçue, car elle n’entraîne pas forcément de diarrhée. Les animaux fortement touchés présentent toutefois des lésions intestinales importantes et sont chétifs. Souvent très hétérogènes, les groupes d’animaux infectés présentent des gains journaliers réduits, une valorisation des aliments plus faible et des pertes plus élevées. La vaccination permet de protéger les porcelets contre les problèmes mentionnés ci-dessus.
Diarrhées d’origine bactérienne
Pendant la phase d’allaitement, la diarrhée est souvent causée par E. coli ou par des clostridies. Ingérés par les porcelets peu après leur naissance, à travers les fèces de la truie ou la mamelle, ces deux agents pathogènes peuvent déclencher des diarrhées aiguës et graves chez les porcelets allaités. Dans de tels cas, un traitement antibiotique arrive souvent trop tard, ce qui confère une importance particulière à la vaccination de la truie mère. Chez les porcelets sevrés, E. coli peut provoquer, outre la diarrhée, la maladie de l’œdème.
Mesures de soutien
Outre la vaccination, d’autres mesures prophylactiques sont essentielles pour que les porcelets restent en bonne santé. En effet, la vaccination n’est pas suffisante si les conditions de détention ne sont pas optimales ou si des erreurs sont commises dans la gestion. Un nettoyage et une désinfection corrects sont de mise pour maintenir la pression des agents pathogènes dans la porcherie à un niveau bas. Par ailleurs, les porcelets et la truie ayant des besoins en température très différents, le climat de la porcherie doit répondre à des exigences particulières. Ainsi, lors de la mise bas, la température dans le nid des porcelets devrait être de 35° C ; plus tard, au moment du sevrage, la porcherie des gorets doit être préchauffée. D’autres mesures de gestion, comme un contact sans stress autour de la mise bas et un apport suffisant de colostrum, permettent aux porcelets de prendre un bon départ.
Stratégies de vaccination
Seuls les animaux en bonne santé et qui ne sont pas sous traitement antibiotique peuvent être vaccinés. Selon l’homologation du fabricant, la vaccination contre le PCV2 et la bactérie Lawsonia est possible à partir de l’âge de deux ou trois semaines. Il est recommandé d’effectuer la vaccination à cet âge afin que les porcelets puissent développer une protection immunitaire avant le sevrage. Si la vaccination n’est effectuée qu’au moment du sevrage, les porcelets risquent de ne pas tous développer une immunité stable en raison du stress.
Seuls les animaux en bonne santé et qui ne sont pas sous traitement antibiotique peuvent être vaccinés.
Pour prévenir les diarrhées précoces, on procède à la vaccination de la truie mère. Dans cette stratégie, ce n’est pas le système immunitaire du porcelet qui développe une immunité, mais la truie, qui transmet les anticorps aux porcelets par l’intermédiaire du colostrum. Dans ce cadre, il faut tenir compte de deux facteurs importants : premièrement, les porcelets nouveau-nés doivent ingérer le plus rapidement possible environ 200 g de colostrum pour pouvoir profiter pleinement des anticorps ; deuxièmement, la vaccination de la truie doit se faire au bon moment, soit entre deux et quatre semaines avant la mise base, selon le produit concerné. En effet, la truie a besoin de suffisamment de temps pour pouvoir constituer un niveau élevé d’anticorps. Or elle commence à produire du colostrum environ une semaine avant la mise bas. Si la vaccination est trop proche de la mise bas, le taux d’anticorps dans le colostrum ne sera donc pas suffisant pour protéger les porcelets.
Techniques de vaccination
Chez le porc, les méthodes classiques et largement répandues sont la vaccination orale et la vaccination intramusculaire à l’aide d’un pistolet de vaccination. Grâce aux technologies les plus récentes, il est désormais possible de pratiquer la vaccination des porcelets par voie intramusculaire ou intradermique à l’aide d’appareils spéciaux sans aiguille. L’avantage de ces innovations est que la propagation des agents pathogènes d’un animal à l’autre est réduite à un niveau minimal. Il existe cependant un risque : la technique de vaccination doit être correctement exécutée pour garantir le succès de la vaccination des porcelets.
Manipulation des vaccins
Les vaccins sont généralement conservés au réfrigérateur à une température comprise entre 2 et 8° C. En effet, leur efficacité peut être compromise par la congélation, par des températures trop élevées ou par des variations de température. Ainsi, un thermomètre devrait être ajouté dans le réfrigérateur pour contrôler la plage de température.
Avant l’emploi, il convient dans tous les cas de suivre scrupuleusement les instructions de la notice d’emballage. Il s’agit entre autres de mélanger, de remuer ou de préchauffer correctement les vaccins à base d’huile. De plus, le dosage doit être correctement réglé en cas d’utilisation d’un pistolet de vaccination et ce dernier doit fonctionner parfaitement. L’utilisation d’appareils de vaccination propres et le remplacement régulier des canules sont des conditions indispensables pour éviter la transmission d’agents pathogènes d’un animal à l’autre.
Les vaccins ne doivent pas être mélangés avec d’autres substances actives (p. ex. fer ou analgésiques). Une combinaison avec un autre vaccin ne peut être effectuée que si les indications du fabricant mentionnent expressément que cela est possible.
Bénéfices et risques des vaccins
En règle générale, les effets secondaires des vaccins sont rares ou sans gravité : il peut par exemple y avoir un gonflement passager au point d’injection ou une brève augmentation de la température corporelle. En principe, les avantages d’une vaccination l’emportent largement sur les risques éventuels. Par ailleurs, les coûts du traitement en cas de maladie dépassent rapidement les coûts du vaccin, et ce, de plusieurs fois ! A cela s’ajoutent les coûts liés aux pertes, à la diminution des performances et à l’allongement de la durée d’occupation.