La vermifugation des porcs coûte cher et prend du temps. Toutefois, les pertes économiques causées par des porcs infestés par les vers ne se limitent pas, et de loin, à la confiscation du foie à l’abattoir. Les dégâts aux muqueuses de l’intestin et la diminution des accroissements journaliers peuvent occasionner des pertes massives. Les animaux infectés par les vers sont aussi plus sensibles aux maladies car leur système immunitaire est soumis à une pression plus élevée.
Deux parasites fréquents
Parmi les nombreux parasites intestinaux affectant les porcs en Suisse, deux sont particulièrement fréquents : l’ascaride (ascaris suum), dont les larves passent par l’intestin puis par le foie (formation de taches blanches appelées « milkspots ») et les poumons en les endommageant. Les trichures abîment les muqueuses. En cas de forte in-(trichuris suis) restent dans l’intestin, où ils festation, des problèmes d’anémie peuvent survenir, voire, rarement, la mort.
Identifier les parasites
Les analyses des fèces fournissent des indications sur le niveau actuel de l’infestation parasitaire au sein du cheptel. Les œufs des vers ne sont pas excrétés en permanence. Des analyses répétées sont un gage de sécurité. Mais elles sont compliquées à réaliser et n’indiquent que la situation actuelle pour un groupe d’animaux donné. Les informations fournies par l’abattoir sur les confiscations de foie doivent être interprétées avec prudence. Souvent, aucune distinction n’est faite entre les lésions dues à des parasites ou à d’autres causes. Une vermifugation à intervalles réguliers est souvent plus simple à réaliser et en vaut la peine.
Quand vermifuger ?
Le traitement peut s’effectuer via l’aliment ou l’eau. En Suisse, deux matières actives sont disponibles. Les concepts de vermifugation spécifiques à l’exploitation ont fait leurs preuves. A ce propos, certains principes doivent être respectés : afin d’éliminer non seulement les parasites adultes mais également leurs larves, un traitement sur cinq à dix jours est plus judicieux que sur une seule journée. Dans la mesure du possible, il convient de vermifuger les truies d’élevage environ 14 jours avant de les transférer dans le box de mise bas, afin d’éviter d’introduire des œufs de parasites dans la porcherie de mise bas. La vermifugation peut aussi s’effectuer à un autre moment, par exemple au centre de monte. Un traitement simultané de l’ensemble du cheptel deux ou trois fois par an est souvent plus facile à intégrer dans le concept de rotation. Les porcs d’engraissement devraient être vermifugés dans les jours qui suivent leur installation. En cas d’attributions directes, l’exploitation d’élevage peut aussi vermifuger ses gorets avant de les vendre.
L’hygiène est primordiale
Pour entraver la pression parasitaire, il faut un concept d’hygiène optimal. En font notamment partie des mesures globales comme le procédé tout dedans-tout dehors, un nettoyage ciblé, la propreté des installations de porcherie et le nettoyage des truies avant de les transférer dans le box de mise bas. Atitre de désinfectant, il est judicieux d’utiliser des substances actives telles que le Kresol (voire liste de la Deutsche veterinärmedizinische Gesellschaft, DVG).