Madame Kaufmann, quelles sont les tâches de votre laboratoire de semences ?
Nous travaillons en tant que laboratoire interne de fenaco et réalisons les contrôles de qualité des lots de semences livrés. Nous en contrôlons la pureté et la capacité germinative. Pour les céréales, nous déterminons en outre le taux d’humidité et testons si nécessaire la teneur en DON* en appliquant les méthodes de l’International Seed Testing Agency (ISTA), qui doivent notamment être respectées pour la certification des semences. Nous ne nous occupons toutefois pas de la certification ; nous effectuons le contrôle préliminaire, avant que la semence ne soit envoyée pour certification au laboratoire d’Agroscope. Lorsque les agriculteurs·trices nous livrent les semences, nous en prélevons directement un échantillon dans la machine de pré-nettoyage, ce qui représente un avantage indéniable pour les céréales comme l’orge. En effet, la période entre la livraison de la semence, en juin, et le semis suivant, en septembre, est très courte. Nous pouvons ainsi déjà vérifier que la qualité des lots livrés est bonne et anticiper en cas de problèmes. Actuellement, nous procédons à quelque 8000 analyses par an.
Contrôlez-vous uniquement les semences indigènes fraîchement livrées ?
Non, pas du tout. La marchandise importée passe elle aussi toujours par notre laboratoire. Les semences agricoles et pour les jardins viennent du monde entier, et bien qu’elles soient déjà certifiées, nous les contrôlons une nouvelle fois. Pour les semences agricoles telles que les graminées, le trèfle, le colza ou la phacélie, nous contrôlons notamment la pureté, en vérifiant qu’il n’y ait pas de semences d’autres variétés. Nous respectons ici les normes de qualité suisses VESKOF, plus strictes que les normes européennes. Ainsi, ces normes n’autorisent que dix semences de rumex par kilo de semences de trèfle, contre 200 avec les normes européennes.
Qu’en est-il des contrôles des stocks ?
Nous contrôlons les stocks en automne. Un échantillon est prélevé sur tous les lots stockés afin de tester la capacité germinative. Nous ne contrôlons que les composants individuels et non les mélanges, à moins que nous ayons reçu un retour négatif sur l’un de ces lots. Si nous constatons que la capacité germinative d’un lot a diminué et qu’elle se situe sous la norme, la semence sera vendue à un prix préférentiel, par exemple lors des journées dédiées au maïs, qui se tiennent en janvier à Winterthour et à Moudon.
* DON = mycotoxine déoxynivalénol