La fumure de fond du colza peut être réalisée tant par des engrais purement minéraux que par des engrais de ferme exclusivement. Le colza valorise de manière idéale les engrais organiques. Ainsi, en cas d’apports élevés de lisier ou de fumier bien décomposé, il est tout à fait possible de renoncer à une fumure de fond par des engrais du commerce. Si, au moment concerné, il n’y a que peu d’engrais de ferme disponibles ou si les teneurs sont plutôt faibles, il est alors judicieux de compléter la fumure de fond par des engrais minéraux. Cette opération est réalisée dans l’idéal déjà avant le travail de base du sol, mais elle peut aussi se faire sans problème après le semis.
Fumure azotée en automne
Les besoins en azote (N) du colza sont de 150 kg pour 35 dt de rendement par hectare. Si un rendement d’exploitation moyen plus élevé peut être prouvé sur les trois dernières années, trois kilogrammes d’azote supplémentaires peuvent être pris en compte dans le bilan de fumure par quintal de rendement supplémentaire. Cette correction n’est cependant possible que jusqu’à un rendement maximal de 45 dt par hectare, c’est-à-dire que la quantité maximale d’azote attribuable au colza est de 180 kg de N par hectare.
Ces besoins en azote doivent être répartis entre les apports d’automne et de printemps. Une culture de colza devrait dans l’idéal débuter l’hiver à un stade de dix à douze feuilles et avec un collet d’environ dix millimètres de diamètre. Pour cela, le colza a besoin de 30 à 50 kg d’azote en automne, en fonction du type de sol, du précédent cultural et de l’apport par les résidus de récolte ou les engrais organiques. Pour les cultures semées tôt, il est préférable d’attendre l’automne avant d’apporter de l’azote, afin d’éviter une trop forte croissance. En revanche, pour les semis plus tardifs, l’apport peut être effectué dès le semis.
Approvisionnement en oligo-éléments
Le colza a des besoins relativement élevés en oligo-éléments. Ainsi, le besoin en bore est de 400 à 600 g par hectare. Pour le manganèse, il faut même compter de 1,4 à 1,6 kg par hectare. Le manganèse participe à divers processus métaboliques vitaux dans la plante. Il assure par exemple la valorisation de l’azote sous forme nitrique absorbé par la plante. Quant au bore, une carence en cet élément peut facilement survenir en cas de sécheresse. Par ailleurs, étant soumis au lessivage, il n’est parfois plus disponible pour la plante après un hiver pluvieux. Le bore et le manganèse se fixent lorsque le pH augmente et sont donc moins disponibles pour les plantes. Ce n’est pas le cas du molybdène, qui est l’un des rares oligo-éléments dont la solubilité augmente avec le pH.
Pour les cultures semées tôt, il est préférable d’attendre l’automne avant d’apporter de l’azote.
Avec environ 5 à 20 g par hectare, l’absorption du molybdène par la plante de colza est comparativement très faible. Le molybdène participe également à la valorisation de l’azote par la plante. Avec le bore, il s’agit d’un élément important pour l’initiation de l’ébauche florale, qui se forme dès l’automne, ainsi que pour la fertilité du pollen du colza. Une carence de ces oligo-éléments peut entraîner des troubles de la fécondation et une croissance réduite de la plante.
Prévenir les potentielles carences
Pour prévenir les carences dès l’automne, il est possible d’utiliser des engrais minéraux contenant des oligo-éléments. Parmi les mesures phytosanitaires à prendre en vue d’assurer l’approvisionnement de la plante même dans des situations de stress, il convient de prévoir un engrais foliaire avec des oligo-éléments. Cette opération peut être réalisée avec des composants individuels plus concentrés ; dans l’idéal, des formulations d’engrais foliaires plus faiblement dosées et contenant plusieurs éléments nutritifs devraient suffire. Les cultures sont ainsi mieux armées pour faire face à une éventuelle carence. Il est cependant essentiel de vérifier au préalable la miscibilité des produits à appliquer. En cas de doute et par sécurité, l’application de l’engrais foliaire doit être effectuée séparément. Il convient enfin de noter que la plupart des produits sont en général miscibles sans problème avec les produits phytosanitaires.
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