Cette campagne 2022 aura été à l’opposé de celle de 2021, chaleur et manque d’eau ont impacté les cultures de maïs grain et ensilage. Les agriculteurs·trices le savent bien : les saisons régulières et « normales » ne sont plus au rendez-vous. L’irrégularité de la météo est aujourd’hui un facteur avec lequel il faut composer. Que ce soient des excès d’eau, de froid, de chaleur, le manque d’eau, les tempêtes de vent, grêle (etc.), chaque saison et chaque culture peuvent rencontrer un ou plusieurs évènements qui dégraderont le rendement. Un levier pour limiter les risques est la diversification. Ainsi, il est possible de varier les variétés, les dates de semis et les précédents culturaux tant pour les cultures dans leur ensemble que pour chaque culture. Il s’agit, par exemple, de ne pas semer tous les maïs après une coupe d’herbe ou encore, de semer des variétés de différentes précocités en début de période de semis favorable et une partie plus tard dans la saison.
Quel est le risque d’un semis après une coupe d’herbe ?
Les ray-grass et autres graminées sont très gourmandes en eau. La croissance au printemps est explosive et, selon la pluviométrie annuelle, les racines vont prélever dans la réserve utile en eau du sol. Si les pluviométries sont limitées à nulles, la réserve utile du sol diminue. Le maïs semé après une coupe d’herbe sera donc plus rapidement en situation de stress hydrique que lors d’un semis en première culture. En effet dans le cas d’un semis en première culture, aucune autre espèce n’aura puisé dans l’eau disponible et donc malgré de faibles précipitations le maïs pourra se développer.
Les meilleures variétés pour mes semis 2023
Résultats d’essais de maïs ensilage
Semences UFA réalise chaque année des essais variétaux. Les variétés sont semées en bandes, dans les conditions de chaque exploitation qui les réalise (1 re ou 2 e culture, semis sur labour ou en bandes fraisées). Les variétés sont ensuite récoltées séparément et pesées. A partir d’échantillons de chaque sorte, les matières sèches sont calculées et les rendements comparés. Dans le groupe des variétés ensilage précoce, deux nouvelles variétés viennent s’ajouter aux références LG 31.207, KWS Damario et LG 31.219. Il s’agit de LG 31.217, qui remplace LG 31.219 dans le top 10, et LG 31.230.
Nous remarquons que les essais sont très souvent récoltés trop secs, les maïs avec un bon stay greensont trompeurs sur leur maturité. Les températures varient fortement et la tendance est souvent à une récolte plus précoce. La qualité alimentaire diminuant à partir d’une matière sèche de 35 %, nous recommandons d’évaluer la teneur en matière sèche du maïs ensilage dès la mi-août, afin d’anticiper les dates de récolte au mieux.
Les rendements moyens mesurés pour les groupes précoces sont inférieurs à 2021 et diminuent de 207,8 à 197 dt MS / ha en 2022. Le groupe mi-précoce a plus souffert avec des rendements moyens qui passent de 221,9 en 2021 à 185,1 dt MS / ha en 2022. LG 31.272 et LG 31.245 sont les plus performantes dans ce groupe. C’est le groupe des mi-tardives qui semble avoir le mieux réagit avec des rendements moyens qui augmentent dans les essais Semences UFA.
Résultats d’essais de maïs grain
Choisir sa variété de maïs grain est, comme pour l’ensilage, un compromis entre précocité, qualités agronomiques et rendement. L’énergie nécessaire au séchage d’une variété récoltée trop humide est un poste de coût non négligeable, donc de limitation du rendement financier. Le contexte actuel avec des coûts élevés d’énergie nous le rappelle. Ainsi, choisir une variété plus précoce, avec un grain denté pour une meilleure dessiccation en fin de cycle peut se révéler être une stratégie payante. L’ensemble des résultats d’essais Semences UFA est disponible sur le site semencesufa.ch.
A quoi sont dues les hausses de prix des semences de maïs ?
La production de semences de maïs étant fortement liée aux conditions climatiques, ces dernières saisons ont cumulé diverses difficultés climatiques qui ont péjoré les rendements en doses par hectare. Ainsi, le stock de semences de maïs a globalement diminué chez tous les fournisseurs. Par ailleurs, la guerre en Ukraine impacte un grand pays agricole qui fournit de nombreux marchés. Ainsi, les prix des céréales sur les marchés internationaux ont augmenté, créant une concurrence en termes de rendement financier avec d’autres cultures, comme celles du maïs semence. N’étant pas à l’abri de l’inflation, les semenciers font face aux augmentations des coûts généraux, qui sont variables selon les pays. Tous ces éléments cumulés sont à la base de l’augmentation du prix des semences.
Plus des informations sur www.semencesufa.ch
