Dans les engrais, l’azote peut se présenter sous forme de nitrate, d’ammonium ou d’urée. Généralement, une combinaison des différentes formes d’azote est proposée. L’azote subit un grand nombre de processus de transformation dans le sol. Ceux-ci sont influencés par les conditions pédo-climatiques et le mode d’exploitation. Les plantes ne peuvent prélever l’azote que sous forme de nitrate et d’ammonium. Les autres formes d’azote, comme l’urée, doivent être transformées en ammonium et en nitrate avant d’être disponibles pour les plantes.
Le nitrate (NO3- ) : sûr et rapide
Le nitrate est très mobile dans le sol et est transporté via la solution du sol jusqu’aux racines. La bonne mobilité du nitrate signifie que celui-ci n’est pas fixé dans le sol. Cette forme d’azote agit donc rapidement, même par températures basses et par temps sec. L’ion nitrate parvient rapidement jusqu’aux racines des plantes et y est bien assimilé. Appliquer un engrais à base de nitrate, tel que le nitrate d’ammoniaque ou le nitroplus, assure un approvisionnement immédiat en éléments nutritifs. Cette mobilité comporte aussi des inconvénients. Le risque de lessivage est plus élevé avec cette forme d’azote sous certaines conditions (forte pluie). Un apport d’engrais azoté contenant du nitrate est ainsi recommandé sur un sol et des cultures capables de l’assimiler.
Ammonium (NH4+ )
L’ammonium est moins mobile dans le sol et est moins bien absorbé par les plantes. Les racines des plantes doivent croître jusqu’au ion ammonium, ce qui conduit à un fort développement racinaire. Si celles-ci ne sont pas suffisamment développées, la plante doit attendre que l’ammonium soit transformé en nitrate.
Lors du processus de transformation, l’ammonium doit d’abord être lié au complexe argilo-humique pour y être transformé par les bactéries du sol. Ce processus est appelé « nitrification » et dépend de la température. Il peut durer de une à plusieurs semaines. De ce fait, l’ammonium agit plus lentement que le nitrate et comporte un risque de lessivage plus faible. Les engrais contenant de l’ammonium sont recommandés lorsque le temps est humide et les températures élevées. Ils favorisent le développement des racines des plantes.
Cette forme d’azote se trouve dans le nitrate d’ammoniaque, ce dernier contenant aussi bien de l’ammonium que du nitrate.
Urée en fumure foliaire
L’urée peut être appliquée sous forme d’engrais foliaire liquide. Cette méthode convient en cas de carence aiguë en azote d’une culture ou pour augmenter la qualité. Dans des conditions favorables, une plante a déjà assimilé 85 % de l’urée en l’espace d’une journée. Avantages de l’urée :
- absorption totale par la plante, ou dissociation de l’ion sur la face extérieure de la feuille.
- valorisation élevée de l’engrais ;
- action rapide ;
- pas de lessivage.
L’urée (CH4N2O) : longue durée d’action
Dans le sol, elle doit d’abord être transformée par un enzyme, l’uréase, en ammonium et en nitrate avant d’être disponible pour les plantes. La vitesse de transformation dépend de la température du sol. Si cette dernière s’élève à dix degrés, le processus dure quelques jours. Il est plus long si la température est inférieure. Ainsi, si de l’urée est épandue sur un sol froid, elle reste stable et n’est pas disponibles pour les plantes. Lorsque les températures montent, la croissance des plantes démarre et la transformation de l’urée en ammonium augmente aussi.
Dans le sol, l’urée est transformée en ammonium. Une partie est alors fixée au complexe argilo-humique et une autre partie est transformée en nitrate par les microorganismes. La minéralisation de l’urée dans le sol commence au printemps, dès que la température du sol augmente.
L’urée 46 % est l’engrais azoté le plus concentré. La forme uréique permet la création de formules azotées élevées, comme par exemple le Sulfamid qui contient 25 % d’urée et 5 % d’azote ammoniacale, ainsi que 3 % de magnésium et 10 % de soufre. L’incorporation de l’urée dans le sol réduit le risque de volatilisation.
L’urée peut être absorbée par les feuilles des plantes sous forme liquide.
Engrais azoté organique
Des engrais organiques du commerce peuvent être utilisés en agriculture biologique. Ceux-ci se composent principalement de farine de plumes, de cuir et de corne ou de fumier de volaille. Effectuer une fumure azotée adéquate uniquement avec des engrais de ferme n’est pas évident pour les exploitations biologiques. Il vaut donc la peine de compléter les apports d’engrais de ferme par des engrais organiques du commerce.
Les exploitations biologiques qui ne disposent pas de suffisamment d’engrais de ferme présentent souvent un déficit d’azote. Ce dernier peut être compensé par des engrais organiques du commerce. Suivant la culture, le recours à ces produits peut augmenter le rendement de 10 à 30 %. Un avantage par rapport aux engrais de ferme est que la transmission de maladies (bactéries et virus) est fortement réduite avec les engrais du commerce.
L’engrais organique est minéralisé dans le sol par les microorganismes et devient ainsi disponible pour les plantes. Une activité microbienne élevée dans le sol constitue donc la base d’un bon approvisionnement en éléments nutritifs des plantes. La libération de l’azote peut considérablement fluctuer. Elle dépend du sol (substrat), de la météo et du type de sol. En raison de ces fluctuations importantes, on recommande de choisir un engrais azoté à plusieurs composants (engrais combiné) avec différentes rapidités d’action. Il faut garder à l’esprit que les engrais organiques du commerce agissent lentement et ne contiennent ni ammonium, ni nitrate. C’est la raison pour laquelle la fumure doit être effectuée précocement. C’est la seule façon d’apporter aux plantes suffisamment d’éléments nutritifs au bon moment.