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Production végétale

La disponibilité fait toute la différence

Le phosphore est très important en production végétale. Extrait de sédiments, il est traité et transformé en plusieurs étapes en éléments fertilisants destinés aux usages les plus divers. Comprendre le comportement du phosphore dans le sol aide à planifier la fumure et à choisir les produits adéquats.

Ces plantes de maïs souffrent d’une carence en phosphore, que l’on reconnaît à la couleur des feuilles.

Ces plantes de maïs souffrent d’une carence en phosphore, que l’on reconnaît à la couleur des feuilles.

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Actualisé le

Conseiller technique, Landor

Phosphore

Le phosphore est un nutriment essentiel pour tous les organismes. Pour les plantes, il joue un rôle important dans de nombreux processus biologiques comme la croissance et la photosynthèse. Il est une source d’énergie dans le métabolisme des cellules et un élément constitutif des membranes cellulaires et du matériel génétique. Le phosphore favorise l’enracinement et le tallage, et il accroît la résistance des plantes aux maladies et au gel. Dans la plupart des cultures, les besoins en phosphore atteignent des valeurs maximales pendant la floraison et l’épiaison ainsi que pendant la fructification. A l’intérieur de la plante, le phosphore peut être rapidement déplacé là où il est nécessaire. Les symptômes typiques d’un manque de phosphore sont une décoloration rouge violacée des feuilles par l’accumulation de chlorophylle et l’augmentation de la teneur en anthocyanes, le dépérissement et un mauvais développement de la plante. Vu les dysfonctionnements au niveau de toute la transmission d’énergie et par là du métabolisme de la plante, la floraison et la maturation sont retardées.

Engrais PK: maintenant au prix le plus avantageux

De mai à juillet, les prix des engrais phosphorés et potassiques sont au plus bas. Les exploitations bénéficient maintenant de tarifs avantageux pour une fumure de fond PK et entretenir ainsi la fertilité de leurs sols.

Stocks limités

Le phosphore est apporté aux champs avec des engrais organiques ou minéraux, ou libéré en petites quantités de la roche mère désagrégée. Un apport atmosphérique significatif comme pour l’azote est impossible. Pour prévenir l’appauvrissement des sols cultivés, il faut donc leur apporter régulièrement du phosphore en quantités nécessaires. Les engrais minéraux phosphatés sont extraits de roches telles que l’apatite. Comme pour le pétrole, la formation de ces sédiments phosphatés a pris des millions d’années et leurs stocks sont limités.

Recyclage du phosphore

La Suisse consomme chaque année l’équivalent de 9000-10 000 t de fertilisant phosphaté pur (P2O5). Il est possible de recycler le phosphore au lieu d’importer du phosphate brut. LANDOR participe à divers projets de récupération du phosphore à partir des boues d’épuration. De nouvelles méthodes de traitement doivent permettre de le réutiliser dans l’agriculture. Le recyclage permet de boucler le cycle, ce qui ménage les ressources et réduit la dépendance des importations.

Une question de disponibilité

Le phosphate brut n’est pas hydrosoluble et donc pas disponible immédiatement pour les plantes. Il doit d’abord être métabolisé dans le sol. Au cours de la fabrication des engrais, il est transformé par le traitement à l’acide sulfurique en superphosphate partiellement hydrosoluble (p. ex. dans le Landor P26 %). Par un autre traitement à l’acide phosphorique, le phosphate se transforme en superphosphate triple entièrement hydrosoluble (p. ex. dans le TSP 46 ou dans la plupart des engrais composés).

Comportement dans le sol

Ce n’est pas la quantité totale de phosphore apporté au sol qui est décisive, mais celle des phosphates hydrosolubles présents dans la solution du sol. Dans le sol règne un équilibre entre les phosphates stables, les phosphates instables et les phosphates présents dans la solution du sol. En émettant des composés acides par leurs racines, les plantes sont capables de transformer et d’absorber également des phosphates instables. Selon le pH du sol, cet équilibre est modifié et la part de phosphore disponible augmente ou diminue. A partir d’un pH de 6,8, le réapprovisionnement de la solution du sol et donc la disponibilité du phosphore sont optimaux. Les réservoirs de phosphore se rechargent mutuellement par réapprovisionnement, minéralisation et immobilisation. Autrement dit, lorsque la teneur en phosphore de la solution du sol baisse en raison d’un prélèvement important, ce réservoir est réapprovisionné avec des phosphates instables jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint.

La fertilisation avec du superphosphate triple hydrosoluble perturbe temporairement l’équilibre. La solution du sol contient alors nettement plus de phosphore, ce qui est particulièrement important dans les phases de croissance, où les besoins en phosphore sont élevés. Comme les jeunes plantes, avec leurs petites racines, ont une mauvaise faculté d’appropriation du phosphore, des phosphates rapidement disponibles sont indiqués à titre de fumure localisée (p. ex. No-Till à proximité des racines).

Faible risque de pertes

Si les phosphates présents dans la solution du sol ne sont pas immédiatement absorbés par les plantes, ils n’en sont pas perdus pour autant. Par l’immobilisation sous forme de phosphates instables, la teneur en phosphore de la solution du sol diminue et par la minéralisation, il peut plus tard être à nouveau rendu disponible pour les plantes. L’équilibre du phosphore permet d’épandre en une seule fois toute la quantité de phosphore nécessaire pour une culture. La mobilité du phosphore dans le sol est très faible. La plante doit donc arriver jusqu’au phosphore par un système racinaire très développé. Comme les ions phosphore se lient fortement aux particules du sol, le risque de lessivage est nettement plus faible que pour les nitrates. Il n’y a pas de pertes de phosphore gazeux. Seule une forte accumulation dans le sol et l’érosion peuvent provoquer des pertes de phosphore.

La question délicate du bilan

Dans de nombreuses exploitations, le phosphore est le premier nutriment dont l’utilisation est limitée par le bilan. Celui du phosphore ne peut atteindre en effet que 110 % au maximum des besoins en phosphore. Pour ne pas laisser les sols s’appauvrir, le contingent annuel devrait toujours être pleinement utilisé. Cette restriction impose une répartition judicieuse du phosphore. Lors de la prise de décision, la priorité devrait être donnée à des cultures telles que les pommes de terre, le maïs, les tournesols ou les betteraves sucrières. Les plantules ne sont pas encore capables de bien absorber le nutriment et doivent avoir accès à des phosphates rapidement disponibles à proximité des racines. Pour le maïs, le tournesol et les betteraves, on peut effectuer aussi une fumure localisée au semis avec un produit microgranulé, qui permet d’économiser du phosphore, et donne de bons résultats avec des doses nettement inférieures (2530 kg/ha). 

Auteur   Kurt Gugger, conseiller technique Landor, Birsfelden  Numéro de téléphone gratuit  0800 80 99 60

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