Comme l’azote (N), la majorité du soufre (S) contenu dans le sol se trouve sous des formes organiques. Le soufre organique est soumis à des processus de minéralisation qui dépendent de la température, de l’humidité, de l’aération et de l’intervention des micro-organismes. Ces processus permettent sa transformation en sulfate disponible pour les plantes.
Le soufre élémentaire nécessite lui aussi une oxydation par l’activité microbienne du sol pour être assimilable par les plantes. Lors du processus de conversion, les bactéries oxydent le soufre élémentaire en sulfate et libèrent de l’hydrogène (H+). Cette transformation va inévitablement provoquer une acidification du sol.
La bonne forme
L’apport d’un soufre sous forme de sulfate par les engrais minéraux évite ces processus de transformation et le rend immédiatement disponible. Cela est important, car les plantes ont besoin de cet élément dans toutes les étapes de leur croissance. Les cultures à période de végétation courte nécessitent de grandes quantités de soufre disponibles durant un court laps de temps. Dans ce cas, une application dans les cultures sous forme de sulfate au printemps est la meilleure garantie d’une assimilation rapide, minimisant les pertes. Par contre, les apports sous forme de sulfate en automne sont exposés au lessivage hivernal et déconseillés si l’engrais n’est pas directement assimilé par les plantes.
Besoins et carences en soufre
Dans les végétaux, le métabolisme du soufre est étroitement lié à celui de l’azote. Si le premier est insuffisant, les plantes ne peuvent pas parfaitement transformer le deuxième en substances végétales. Le soufre est un important composant des acides aminés, des coenzymes et des vitamines. De ce fait, il est primordial pour la teneur protéique et la qualité de la récolte. Le soufre est également présent dans de nombreuses substances végétales secondaires. Celles-ci permettent, entre autres, d’améliorer la résistance des plantes aux parasites, aux moisissures et à d’autres maladies. Les besoins pour cet élément varient d’une culture à l’autre ; les crucifères et les légumineuses en sont particulièrement gourmandes. Les symptômes de carence en soufre apparaissent souvent d’abord sur les feuilles jeunes, contrairement aux symptômes de carences en azote, qui apparaissent sur les feuilles plus âgées. Ces deux carences se ressemblent fortement, car dans les deux cas un jaunissement général des feuilles apparaît.
Magnésium et photosynthèse
Le rôle du magnésium (Mg) est souvent sous-estimé dans la fertilisation. Il représente pourtant un élément minéral essentiel à la croissance des végétaux. Il se trouve surtout dans les feuilles comme constituant de la chlorophylle, élément clé de la photosynthèse. Enfin, il contribue au transfert du phosphore vers les graines et participe à la formation et la mise en œuvre des sucres, des protéines et des vitamines.
Formes de magnésium et disponibilité
Le carbonate et le sulfate sont les deux principales formes du magnésium dans les engrais. La forme carbonate est peu soluble dans l’eau, elle a un effet relativement lent et permet d’entretenir à moyen et à long terme la teneur en magnésium du sol. En revanche, les sulfates de magnésium rapidement disponibles sont solubles dans l’eau et utilisables dans tous les types de sols (p. ex. magnésium sous forme de sulfate dans le nitrate magnésien soufré).
Apprécier le risque de carence en magnésium
Les carences sont dues soit à la pauvreté du sol en magnésium, soit à des conditions climatiques défavorables, soit parfois à des antagonismes (potassium ou calcium). Une teneur du sol élevée en potasse, par exemple, peut bloquer le magnésium. Dans ces conditions, il est préférable d’effectuer une fumure magnésienne sous forme de sulfate (kiesérite).
Afin de prévenir les carences, une analyse de terre permet une bonne estimation du risque. Betteraves, luzerne, maïs, tournesol et sorgho sont les plus sensibles au manque de magnésium. Les symptômes de carence en magnésium apparaissent sur les feuilles les plus anciennes et se manifestent par une chlorose entre les nervures. Souvent, on peut voir une répartition des taches en forme de mosaïque sur les limbes. Dans les cas graves, le bout des feuilles jaunit, se nécrose et évolue vers la chute des feuilles.
Pour plus d'informations sur le soufre, consultez Landor