En février, les larves de la pyrale du maïs hivernent encore. Elles logent dans des chaumes qui n’ont pas été – ou insuffisamment – détruits sur le champ de maïs. Les chaumes n’ont en principe pas besoin de mesurer plus de cinq à dix centimètres. Lorsque les températures augmentent au printemps, les larves se transforment en chrysalide durant la deuxième quinzaine de mai. De ces chrysalides sortent des papillons jaune-brun à partir de la mi-juin. Durant la journée, ils aiment se cacher dans des endroits chauds à l’abri du vent, comme les prairies avec des arbres ou arbustes. Au crépuscule, les femelles s’envolent dans les champs de maïs et pondent leurs œufs sous les feuilles de maïs. Une femelle peut pondre jusqu’à mille œufs lorsque la météo est favorable, les températures chaudes et l’humidité de l’air élevée.
Ceux-ci se développent alors de manière exponentielle. Au bout de sept jours environ, les premières larves éclosent et commencent à manger les jeunes feuilles de maïs encore enroulées, afin de pénétrer dans la tige et l’épi du maïs. Les larves descendent alors dans la tige en la creusant. Puis elles hivernent dans les racines ou les chaumes. Les plantes cassées et les perforations peuvent entraîner des pertes massives de rendement et de qualité. Les guêpes trichogrammes, lâchées à la période de ponte de la pyrale, permettent de lutter contre le ravageur. Cet auxiliaire parasite en effet les œufs de la pyrale du maïs en pondant ses propres œufs à l’intérieur. Les jeunes trichogrammes cherchent ensuite à leur tour des œufs de pyrale à parasiter dans le champ de maïs. Outre les mesures de lutte biologique, des mesures mécaniques préventives après la récolte, telles que le broyage et l’enfouissement minutieux de la paille, sont nécessaires. Les larves de la pyrale n’ont ainsi plus d’abri pour hiverner. La conjugaison des mesures de lutte biologique et mécanique permet de décimer la population de pyrales jusqu’au printemps suivant et d’empêcher la constitution de refuges dans les plants de maïs.
Essais concluants au Tessin
De nouveaux essais pour lutter contre la pyrale du maïs ont été menés au Tessin en 2020, puis réitérés avec succès en 2021. L’utilisation des trichogrammes a permis d’atteindre un taux d’efficacité de 80 %, ce qui signifie que des larves de trichogramme se sont développées dans les œufs du ravageur à la place des larves de pyrale. Résultat : moins de pertes de rendement et de qualité dans les champs de maïs.