Acombien de reprises une exploitation agricole élevant des animaux doit-elle enregistrer ses données ou au moins contrôler si ces dernières sont exactes? «Nous devons enregistrer des données pour les paiements directs via le portail Internet Agate, pour Identitas, pour la Régie fédérale des alcools et pour l’Administration fédérale des douanes. A cela s’ajoutent les labels, soit IP-Suisse en ce qui nous concerne. En détention animale, je dois enregistrer des données supplémentaires pour le bilan de fumure, le journal des traitements et des sorties ainsi que pour l’inventaire des médicaments », affirme Marc Zbinden. Il réfléchit un moment avant d’ajouter: «J’espère ne rien avoir oublié.» Marc Zbinden gère, en collaboration avec son épouse Damaris, un domaine laitier de 32 ha avec 25 vaches laitières et autant de remontes, à Zumholz (FR). «Heureusement qu’Agate existe. Mais la charge administrative reste malgré tout énorme», expliquent les Zbinden.
Barto regroupe plusieurs acteurs
A l’avenir, les solutions digitales sont censées aider à simplifier la gestion des exploitations et à diminuer le travail administratif qui pèse sur elles. La plateforme Barto powered by 365FarmNet est une solution digitale. fenaco et Identitas SA sont les plus grands actionnaires de Barto SA, dont ils détiennent chacun 34,5 % du capital.
Pourquoi fenaco mise-t-elle sur cette plateforme plutôt que sur une autre? «Ce qui nous a convaincus dans la plateforme Barto, c’est qu’elle est ouverte à tous les partenaires de la branche», répond Heinz Mollet, chef de la Division Agro chez fenaco société coopérative. Heinz Mollet explique par ailleurs que Barto souscrit au principe selon lequel les données appartiennent aux exploitations agricoles. «Avec cette solution, la transmission et l’utilisation des données sont du seul ressort des chef(fe)s d’exploitations», affirme le chef de la Division Agro de fenaco.
Marco Mattmann, responsable Smart Farming chez fenaco, évoque un autre atout de Barto powered by 365Farm-Net: «La plateforme est construite de manière modulaire, ce qui signifie que chaque utilisateur peut utiliser les modules dont il a réellement besoin pour son exploitation.» Marco Mattmann précise encore que 365FarmNet, la base technique de Barto, convient à la fois pour la production végétale et la production animale. Le responsable du Smart Farming chez fenaco insiste sur le fait que 365FarmNet est actuellement la plus grande plateforme de Smart Farming d’Europe, avec plus de 40 000 utilisatrices et utilisateurs.
Barto: gestionnaire d’exploitation digital
Rassembler des données, les travailler, les mettre en réseau et générer des informations: Barto powered by 365Farmnet est un portail digital pour l’enregistrement et l’interconnexion des données d’exploitation et de production agricoles. fenaco société coopérative et Identitas SA sont les deux plus grands actionnaires de Barto SA, à raison de 34,5 % chacun. Les autres actionnaires de Barto sont Swissgenetics (10 %), Agridea (6,3 %), Swissherdbook (5 %), Brune Suisse (5 %), la fédération des Producteurs suisses de lait PSL (2,5 %), Holstein Switzerland (2 %) et Vache mère Suisse (0,2 %). Barto est une plateforme indépendante et ouverte à tous les acteurs de l’agriculture et de l’industrie alimentaire.
Une plateforme indépendante
Pour quelles raisons les agricultrices et les agriculteurs devraient-ils opter pour Barto ? Enregistrer rapidement les données concernant l’exploitation et la production tout en évitant les doublons, tel est précisément l’objectif de Barto, explique Jürg Guggisberg, directeur de Barto SA. «Barto permet d’accélérer les processus au sein de l’exploitation; il s’ensuit une diminution du travail administratif et une simplification de la planification quotidienne à la ferme.»
Récemment, MyJohnDeere a rejoint 365FarmNet et est devenu un partenaire supplémentaire. Qu’est ce que cela signifie pour Barto ? Jürg Guggisberg est d’avis que cette nouvelle collaboration confirme que Barto est une plateforme indépendante et ouverte à tous les acteurs du secteur. «Pour Barto, cela veut dire que nous misons sur la bonne solution en recourant à 365FarmNet», explique-t-il avec conviction. Via la nouvelle interface «DataConnect», les agricultrices et les agriculteurs peuvent aussi continuer à utiliser le portail de données du fabricant de leur choix, explique le directeur de Barto, tout en précisant que DataConnect présente désormais l’avantage de transmettre les données des autres machines.
Le module Barto est disponible
Utilisé par quelque 2600 productrices et producteurs, Barto powered by 365FarmNet est en ligne depuis le mois de mars 2018. « Nous sommes actuellement en train d’élargir et de développer Barto, en collaboration avec nos partenaires », affirme Jürg Guggisberg. Cela signifie concrètement les choses suivantes:
- Le module gratuit « Banque de données du trafic des animaux (BDTA bovins)» est disponible. Il affiche l’effectif bovin actuel de l’exploitation. Ce module permet d’annoncer directement les animaux à la BDTA, d’établir un document d’accompagnement lorsqu’on annonce la sortie d’un animal ou de commander des marques auriculaires.
- Le module «Suisse-Bilanz» est une méthode en ligne permettant d’établir les bilans de fumure et les contrôles de bilan. Il revient à 43 francs par exploitation et par an. L’application est adaptée en permanence aux directives de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et testée par un organisme de contrôle, sur mandat de l’OFAG.
- Associé à l’application Barto, le module «Journal des pâtures et journal des sorties» est une solution que l’on peut utiliser partout. Les utilisateurs peuvent s’en servir pour documenter l’exploitation des prairies et les sorties des animaux de rente.
- Pour la campagne 2020, 365Farm-Net inclut un carnet des champs gratuit contenant un répertoire des parcelles et les listes des cultures, des variétés, des engrais et des produits phytosanitaires disponibles en Suisse.
- Au sein de 365FarmNet, il est possible de commander d’autres modules allant de la gestion des collaborateurs à la météo professionnelle.
- fenaco prévoit de créer une interface directe avec ses membres grâce au module «Cockpit».
Barto veut permettre à ses utilisatrices et utilisateurs de disposer, sur cette plateforme, d’un aperçu global de leurs champs et de leurs animaux. «Sur la base des données enregistrées, les agricultrices et les agriculteurs peuvent prendre les décisions importantes pour leur exploitation», conclut Jürg Guggisberg en ajoutant: «Dans les cinq ans à venir, Barto doit être LA solution avec laquelle l’agriculture suisse travaille.»
D’autres modules sont prévus
Barto se développe étape par étape, selon le principe suivant : plus l’offre s’étoffe et plus la plateforme sera intéressante pour les agricultrices et les agriculteurs, plus le nombre d’exploitations utilisant Barto sera élevé et plus cette plateforme deviendra intéressante pour les prestataires de nouvelles solutions digitales.
Pour que cela soit le cas, les actionnaires n’investissent pas seulement dans la plateforme de base, mais également dans des modules concrets. Il est par exemple prévu que Barto développe les modules Bovins en collaboration avec les organisations d’élevage participantes.
En arrière-plan, fenaco développe déjà de nouveaux modules, comme un plan d’affouragement UFA pour le bétail laitier, un conseil en production végétale, un plan d’épandage pour les engrais, un cockpit d’informations ainsi qu’un plan pour documenter la performance de ponte. «Nous prévoyons d’intégrer nos applications actuelles dans Barto à l’horizon 2020», explique Marco Mattmann.