En bref
- Avant d’acheter une machine, il faut examiner sa rentabilité et sa viabilité financière.
- L’acquisition au moyen de fonds propres ou de fonds étrangers influe différemment sur le résultat d’exploitation.
- En cas de recours à des fonds étrangers, les intérêts du capital et la liquidité jouent un rôle essentiel.
Au cours du processus d’acquisition, lorsque le choix du type de machine et de son équipement est fait et que les coûts d’acquisition sont connus, il s’agit de répondre aux questions économiques qui se posent en sus. Dans un premier temps, il convient de vérifier que l’achat permet effectivement d’augmenter l’efficience au travail et ainsi, que la rentabilité et la viabilité sont acquises ; dans un deuxième temps, il vaut la peine de sortir le crayon et la machine à calculer pour évaluer le type de financement. En effet, en tenant compte de la situation en matière de fiscalité et de prévoyance, on constate souvent qu’un financement par les fonds propres n’est pas forcément le plus avantageux.
Financement par des fonds propres
Deux conditions sont requises pour prendre en considération un financement par les fonds propres : premièrement, le montant doit être librement disponible pour le chef ou la cheffe d’exploitation ; deuxièmement, la dépense ne doit pas handicaper l’activité quotidienne. De plus, de grosses dépenses imprévues ne doivent pas non plus pousser l’exploitation dans les difficultés financières. Si tous les signaux sont au vert, l’investissement réalisé génère un nouveau potentiel d’amortissement. Parallèlement, en raison de la rentabilité plus élevée, le revenu d’exploitation croît, augmentant les charges fiscales (impôts, cotisations sociales, etc.). Pour réduire ces dépenses, il convient d’amortir la machine plus rapidement que sa durée de vie réelle. Une fois l’amortissement terminé, s’il n’y a pas de nouveaux investissements à réaliser dans l’exploitation, la charge fiscale augmentera de nouveau en raison de la hausse du revenu.
Cependant, à partir de ce moment, il est possible de réduire ce revenu plus élevé en procédant à des versements pour sa prévoyance personnelle. Ainsi, pour que cette solution fonctionne, il faut regarnir le « matelas » financier durant la période d’amortissement.
Financement par des fonds étrangers
Le recours à l’emprunt peut être une alternative. Dans ce cas de figure, il faudra payer un montant moins élevé à la signature du contrat, si bien que l’exploitation disposera de davantage de réserves de liquidités. Le montant économisé pourra être investi au fur et à mesure des années dans la prévoyance risque et la prévoyance vieillesse. Ces versements réguliers permettent de gérer la charge fiscale. De plus, le recours à l’emprunt offrant un gain de flexibilité et de liquidité, la situation financière est dans l’ensemble mieux prévisible. En fin de compte, c’est toujours le taux d’intérêt qui détermine si la rentabilité se compte en francs ou centimes. En période de hausse des taux, c’est un aspect à prendre en considération.
L'impact comptable d'un financement externe
Prenons l’exemple de l’achat d’une remorque mélangeuse. Si la machine est payée avec les fonds propres, le degré d’endettement au moment de l’achat ne peut pas être influencé. Il y a un transfert des liquidités (actifs circulants) vers les immobilisations. A long terme, le degré d’endettement pourrait être modifié, parce qu’il est possible de réaliser un revenu plus important, donc de constituer davantage de fonds propres.
Si la remorque mélangeuse est financée par un emprunt, par exemple au moyen d’un leasing, le degré d’endettement est modifié au moment de l’achat de la machine, à travers sa comptabilisation dans les actifs. Le pourcentage de fonds étrangers à long terme et celui des immobilisations augmente. Et comme le pourcentage de ces fonds est plus important, sa part au capital total augmente également.
Calcul de l’investissement
L’achat de cette machine permet de réduire le temps consacré à préparer le fourrage ; de plus, un mélange fourrager stable peut contribuer à obtenir un rendement plus élevé. C’est pourquoi un calcul de l’investissement est utile, moyennant les valeurs suivantes :
- Montant du capital utilisé
- Taux d’intérêt
- Flux financier prévisible (bénéfice supplémentaire moins dépenses supplémentaires)
- Durée d’utilisation
- Bénéfice de liquidation à la fin de l’utilisation
Ce sont en partie des hypothèses théoriques auxquelles il faut recourir, mais elles donnent un point d’ancrage pour le rendement espéré. Il y a diverses solutions pour calculer l’investissement concerné. Une présentation simple montre les coûts et les revenus supplémentaires attendus.
Rendement et amortissement
Financement par des fonds étrangers Dans l’exemple de l’emprunt, on suppose un intérêt du capital de 3 % durant les cinq premières années. Ensuite, il n’y a plus d’intérêt à payer, mais l’utilisation de la machine se poursuit éventuellement. Grâce à l’investissement, on peut compter sur un gain supplémentaire (= bénéfice) de 3030 francs. Même avec le recours à l’emprunt, on peut conclure que l’investissement est supportable. Avec un rendement de 7,5 %, l’investissement est amorti en 13 ans.
Financement par des fonds propres Dans l’exemple du financement par les fonds propres, les 720 francs d’intérêts versés par an en moyenne tombent et le gain supplémentaire par année augmente à 3750 francs, ce qui correspond à un rendement de 9 %. L’investissement sera ainsi amorti en 11 ans. Si la remorque mélangeuse peut être utilisée au-delà des 13 ans ou des 9 ans d’amortissement cités plus haut, les années supplémentaires représentent un intérêt pour les fonds propres investis.